Il arrive en effet que les bactéries se propagent en « rubans », comparables à une onde. Yoav s'est dit que si on a une onde, on devrait pouvoir la focaliser.

"Dans ce cas, l'élément focalisant est une région ou l'on a changé les paramètres centraux du mouvement des bactéries (coefficient de diffusion, quantité de nourriture, d'aspartate), ce qui s'apparenterait à un changement d'indice de réfraction", explique Pierre-Gilles de Gennes.

Une analogie de plus ? Certes, mais qui conceme, cette fois, un comportement collectif, là ou l'image du polaron, ne renvoyant qu'au cas d'une bactérie seule, excluait l'essentiel des phénomènes bactériens naturels, qui mettent en jeu des populations importantes. Une analogie féconde ? L'avenir le dira.

Mais une chose est sure : le raisonnement analogique dont Pierre-Gilles de Gennes sème inlassablement les graines est la voie la plus efficace pour faire circuler les concepts entre des champs cloisonnés... et favoriser les découvertes. Si les bactéries fonctionnent comme des ondes, pourquoi ne livreraient-elles pas des motifs d'interférence comme ceux de la réaction de Belousov-Zhabotinsky ?