Une Bactérie Possède l'Un de Nos Gènes |
Un gène humain a été repéré dans le génome d'une bactérie pathogène. C'est en examinant des souches de Neisseria gonorrhea que Mark Anderson (Northwestem University, États-Unis) l'a décelé.
Il a alors passé au crible d'autres souches de cette bactérie responsable de la gonorrhée (infection sexuellement transmissible), et identifié le gène humain L1 chez 11 % d'entre elles ! On ignore si ce morceau de notre patrimoine génétique a une incidence sur ces bactéries. Chez l'homme, L1 n'a pas de fonction connue - hormis celle de se "copier-coller" dans divers endroits du génome, constituant 17 % de celui-ci. "Il pourrait conférer une nouvelle fonction à la bactérie, ou modifier le niveau d'expression de gènes voisins, spécule Mark Anderson. Mais il pourrait aussi n'avoir aucun effet". Si les transferts horizontaux de gènes (par opposition aux transferts verticaux, des parents à la descendance) sont monnaie courante entre bactéries, ils sont très rares entre deux espèces aussi éloignées que N. gonorrhea et H. sapiens. Cet événement a donc bénéficié d'un improbable concours de circonstances, depuis l'entrée en contact d'une bactérie avec l'ADN de son hôte (dans le noyau des cellules), jusqu'à l'intégration du gène à la faveur d'une brèche dans l'ADN bactérien.
V.E. - SCIENCE & VIE > Avril > 2011 |
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