Les Bactéries Anciennes Ressuscitées |
101,5 Ma l'Âge de Bactéries Réanimées |
M.B. - SCIENCES ET AVENIR N°883 > Septembre > 2020 |
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Les Microbes Survivent même dans les Cristaux |
SCIENCE & VIE N°1195 > Avril > 2017 |
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Les Bactéries sont Éternelles |
Des bactéries vieilles de 25 à 40 millions d'années ont repris vie grâce à un microbiologiste de l'université polytechnique de San Luis Obispo (Californie).
En mai 1995, Raoul Cano avait isolé des spores bactériennes contenues dans le tube digestif d'une abeille figée dans de l'ambre (Proplebia dominicana) depuis des millions d'années.
À partir d'une spore (forme sous laquelle la bactérie résiste, à l'état latent, à un stress), Cano avait obtenu une bactérie vivante, Bacillus sphaericus ->.
Il récidive aujourd'hui en ressuscitant Staphylococcus succinus (->) d'un fragment d'ambre vieux de 30 millions d'années. Les premiers tests d'identification élèvent cette bactérie au rang d'espèce inconnue. Elle a la morphologie d'un staphylocoque, dont on ne retrouve pourtant pas les caractéristiques au niveau de la paroi. En effet, chez Staphylococcus succinus, les "molécules architectes" de la paroi sont reliées par un acide (l'acide diaminopimélique) alors que, chez le staphylocoque, c'est un acide aminé (la lysine) qui sert de lien.
De plus, on observe chez Staphylococcus succinus des acides gras collés à la paroi. Une structure présente chez d'autres bactéries, les corynébactéries : ce qui fait dire à Patrick Stragier, du Laboratoire de régulation de l'expression génétique chez les micro-organismes (CNRS), "qu'on a affaire à une sorte d'hybride".
Certains scientifiques émettent des réserves sur la validité de cette découverte : il est très surprenant de retrouver intact le génome d'une bactérie de 30 millions d'années qui, "de surcroît, ne fabrique pas de spores", souligne Patrick Stragier. En outre, malgré les conditions de stérilité dans lesquelles Raoul Cano semble avoir opéré, on ne peut exclure la possibilité d'une contamination par des bactéries "modernes" encore inconnues.
SCIENCE & VIE > Septembre > 1997 |
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