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Un Champignon Génétiquement Modifié flirte avec l'immortalité

Il s'appelle Podospora anserina. Ce champignon est capable de vivre 3 ans au lieu de 2 semaines, si l'on fait simplement muter l'un de ses gènes ! Muté, P. anserina produit moins de radicaux libres, à l'origine du vieillissement.

Une performance réalisée pour la première fois en 2000 par Annie Sainsard-Chanet, chercheur au centre de génétique moléculaire du CNRS. Pour parvenir à un tel résultat, elle s'est attaquée au gène COXS. Ce dernier intervient dans la chaîne respiratoire du champignon, localisée au niveau de ses mitochondries, ces minicentrales qui, dans les cellules, transforment l'oxygène en énergie.
Quel rapport avec la longévité ? Ce sont les mitochondries qui produisent les fameux radicaux libres, principaux responsables du vieillissement. La difficulté était donc de réussir à bloquer cette chaîne respiratoire sans porter atteinte au champignon. Un pari relevé puisque le champignon a activé une voie respiratoire alternative, bien moins nocive. Résultat : une durée de vie qui, à l'échelle du champignon, flirte avec l'immortalité. Mais la médaille a son revers : tout comme les souris dont la longévité a été artificiellement allongée, ce champignon est devenu stérile et sa croissance s'est trouvée restreinte. Peut-on malgré tout imaginer des applications chez l'homme ? "Dans l'immédiat, non, car cette seconde voie respiratoire utilisée par le champignon n'existe pas chez l'homme", commente Annie Sainsard-Chanet.

M.V. - SCIENCE & VIE Hors Série > Septembre > 2009
 

   
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