L'épidémie de Grippe A (H1N1) suscite beaucoup de questions. Tout en invitant la population au calme, les pouvoirs publics prennent les dispositions nécessaires pour faire face, éventuellement, à une aggravation de la situation en France. "Les médias relaient l'information, cela fait partie de leur rôle", soulignait, récemment, le professeur François Bricaire, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Virus. Il semble moins virulent qu'on ne le craignait, mais cela ne donne aucune certitude sur la durée de l'épidémie. La grippe n'est pas mortelle dans la plupart des cas, mais elle peut entraîner des complications chez les personnes âgées ou sur les individus plus fragiles. Incubation. Période qui précède l'apparition de la maladie. Les autorités sanitaires soulignent que "l'incubation n'est pas inférieure à 48 heures et pas supérieure à une semaine". Toutefois, une personne peut être contagieuse avant même l'apparition des symptômes. Symptômes. Ce sont ceux de la grippe classique : fièvre, toux, éternuements, nez qui coule, mal de tête et douleurs articulaires. Dans cette hypothèse, il faut prendre contact (sans se déplacer) avec son médecin traitant. Si vous revenez d'une zone où le virus circule (Mexique, Californie et Texas), il faut directement appeler le 15 afin d'être pris en charge et examiné sans risquer de contaminer l'entourage. Précautions. Les patients suspectés d'être porteurs du virus et hospitalisés se couvrent la bouche et le nez avec un masque. Préventivement, en cas de doute, 'il est préférable d'utiliser des mouchoirs à usage unique, d'éviter de s'embrasser ou de se serrer la main. Il faut encourager les enfants, sans les effrayer, à se laver les mains au savon plusieurs fois par jour. Masque. Les autorités sanitaires ne sont pas favorables à l'achat individuel de masque de protection. En cas de franchissement d'un nouveau seuil d'alerte (SB), ceux-ci seront distribués gratuitement. Ces masques, jetables et utilisables quelques jours, sont en réserves suffisantes : un milliard pour les malades et 700 millions pour les professionnels de santé.
Si la grippe porcine se met à ressembler à la grippe espagnole qui fit en 1918 et 1919 plus de morts que la Grande Guerre, cet éditorial sera un exemple sans égal de bêtise ! Mais je prends ce risque. La pandémie n'est pas la grippe ; c'est le sacro-saint principe de précaution. L'OMS déclenchant un seuil d'alerte comme si la peste menaçait, les médias obsédés par une épidémie qui a fait moins de morts qu'un accident de car sur une autoroute, les gouvernements en alerte comme si un tsunami balayait le monde entier : nos sociétés ont l'angoisse facile ! Mais derrière cet emballement ahurissant, que de signes ! L'irrésistible montée de l'individualisme et son corollaire, le culte de la santé ; l'attraction médiatique pour la morbidité ; la peur du pouvoir politique devant les zélotes du principe de précaution ; la difficulté de doser, dans le "village global", réactions et passions. Les effets de la crise sur les populations les plus pauvres du tiers-monde, les massacres au Sri Lanka, l'anarchie somalienne, le drame du Darfour font chaque jour des dégâts incommensurables par rapport à la grippe porcine. Mais le monde riche n'est pas menacé, le spectacle télévisuel inexistant, la gesticulation politique impossible : aussi nul n'en a-t-il cure ! Deux poids, deux mesures : cette vieille règle est éternelle.
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