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Le Monde des Diamants Bleus (Louis XIV)

Le Grand Bleu du Roi-Soleil Brille encore

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Le Diamant qui venait des Entrailles de la Terre

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Le Mystère des 2 Diamants Bleus

Le diamant de Louis XIV a bien été transformé pour devenir le "Hope", aujourd'hui à Washington. Mais les analyses montrent qu'il aurait eu un petit frère. Explications, en exclusivité.

Deux boîtes à bijoux, récemment retrouvées par hasard dans les réserves du Muséum national d'histoire naturelle, à Paris, commencent tout juste à livrer leur secret. Dans la première, dormait depuis 1850 "le plomb" du célèbre diamant bleu, ce splendide joyau de la Couronne de France, volé en septembre 1792. "Le plomb" est un modèle en métal de la forme voulue d'un joyau avant sa taille finale. Mal étiquetées, la boîte et sa jumelle, qui renferme le plomb d'un diamant beaucoup plus petit en cours d'identification, n'avaient pas attiré l'attention. Jusqu'à ce que François Farges, professeur au Muséum, mette la main dessus. Ses analyses avec scanner laser ou simulations 4D ont permis de retracer l'histoire de cette pierre exceptionnelle... Mais aussi, plus exceptionnel encore, de révéler l'existence probable d'un second diamant, issu de la même taille et revendu à l'insu de Louis XIV, qui acquis le diamant bleu !
Tout commence en 1668 lorsqu'un certain Jean-Baptiste Tavernier, infatigable voyageur, rapporte des Indes un diamant de 115,16 carats, doté d'un éclat bleu unique avec très peu d'impuretés. La pierre est vendue au roi qui demande sa retaille pour en augmenter l'éclat. Il faut 2 ans à Jean Pitau, le joaillier de la cour, pour en tirer une gemme de 69 carats qui, une fois achevée, ira orner le grand insigne de l'ordre de la Toison d'or. Mais cette pierre disparait en 1792.
Vingt ans et deux jours plus tard, soit deux jours après la prescription légale du vol, une pierre de 45,52 carats réapparait outre-Manche sous le nom de son propriétaire, Hope. Aurait-elle été retaillée à partir du diamant bleu ? L'hypothèse est formulée en 1856. En 1958, la Smithsonian Institution de Washington en hérite, par donation. Mais les seuls éléments alors disponibles, des dessins d'époque du diamant monté, ne permettent pas d'apporter de réponse... jusqu'à la découverte du plomb du Muséum. "Nous avons reconstitué par simulation et analysé par des méthodes de ray tracing les détails du travail de Jean Pitau", raconte François Farges (lire Repéms). Le motif de la taille était en Rose de Paris, dont le secret repose sur la double symétrie d'ordre 3 et 7 : un chef-d'ouvre de minutie. "Le lapidaire avait sûrement assimilé les lois d'optique de Descartes et de réflection de Newton, découvertes respectivement 30 ans et 5 ans auparavant". Ces analyses ont permis de démontrer que le Hope est bien issu de la pierre d'origine. Mais en faisant apparaître les plans de clivage naturel de la pierre d'origine d'après le plomb, les chercheurs ont mis en lumière l'existence probable... d'un second diamant ! "À l'époque, on ne savait tailler que selon ces plans. Un de ceux-là coïncide avec le bord du plomb retrouvé au Muséum, explique François Farges. Tout laisse à penser que le joaillier a pu conserver une autre pierre d'une vingtaine de carats, elle aussi d'un bleu unique".
Qu'est-elle devenue ? A-t-elle été dérobée à Louis XIV ? Aucun autre diamant bleu n'est catalogué parmi les joyaux de la Couronne de France... Sa traque a donc débubé à travers les collections privées. Quant à la seconde boîte à bijoux, elle promet, selon François Farges, une histoire tout aussi riche en rebondissements.

A.Kh. - SCIENCES ET AVENIR N°743 > Janvier > 2009
 

   
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