Prise par la NASA, cette photo du volcan dans une partie reculée de la Russie a suscité un vif émoi parmi les scientifiques.

Le 12 juin 2009, la Station spatiale internationale passait au dessus de la partie nord des îles Kouriles, un archipel russe du Pacifique Nord-Ouest, lorsque le pic Sarychev entra en éruption explosive, pour la sixième fois depuis 1946. Cette photo, immédiatement prise par un astronaute enthousiaste, excita les vulcanologues au plus haut point, non seulement en raison du stade précoce de l'éruption, mais aussi pour plusieurs caractéristiques intéressantes observables en même temps.
Le panache qui monte de la caldeira, principalement composé de cendres, a été en mesure de former un "champignon" en ce jour relativement calme. Curieusement, il est coiffé d'une tête blanche de vapeur, appelée nuage de pileus, conséquence de l'air qui monte rapidement dans un fort courant ascendant et se refroidit en se condensant. Au sol, des colonnes de matière en fusion - appelées coulées pyroclastiques - dévalent les pentes du pic à 200 m/s. Ces courants de roche et de gaz surchauffés (jusqu'à 1000°C) sont liquéfiés par la vapeur d'eau. Le volcan n'est pas considéré comme dangereux car l'île est inhabitée. Tout au plus le panache volcanique gêne-t-il le trafic aérien.
Ce que les scientifiques n'ont pas encore identifié, c'est la nature du trou rond dans le nuage au-dessus du volcan. Il est possible que l'onde de choc de l'éruption ait percé le nuage ou l'ait évaporé tandis que la cendre chaude montait ; mais ce pourrait aussi bien avoir été une pure coïncidence. Des nappes de nuages se forment dans ces régions où la surface de l'océan est froide, et sont entraînés par le vent. Quand ils entrent en contact avec une île, ils sont forcés vers le haut, dans une couche d'air sec, ce qui les amène à se rompre.