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Maladies Chroniques : Pourquoi elles sont Devenues l'Ennemi N°1

Cancers, diabète, infarctus... ont totalisé près des deux tiers des décès dans le monde en 2008 ! Et les pays en développement sont de plus en plus contaminés par ces "maladies de riches"...

"Nous notons avec préoccupation que l'ampleur, en croissance rapide, des maladies non transmissibles touche des personnes de tous âges, de tous sexes, de toutes races et de tous niveaux de revenus", affirmaient en septembre dernier les représentants des États des Nations unies.

TOUT LE MONDE EST TOUCHÉ

Pour la deuxième fois de son histoire, l'Onu tirait la sonnette d'alarme sur un problème de santé publique. La première fois, c'était en 2001, afin de braquer les projecteurs sur les ravages du sida, de la tuberculose et du paludisme. L'événement avait débouché sur la création du Fonds mondial, qui, depuis, a engagé plus de 20 milliards de dollars pour conduire des actions dans plus de 150 pays.
Si les Nations unies s'emparent du problème des maladies chroniques ou non transmissibles (cancers, diabète, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires chroniques), c'est qu'il ne s'agit pas - ou plus - de maladies de riches : 80 % des décès consécutifs è une maladie chronique sont enregistrés dans les pays en développement. L'OMS prévoit une augmentation de 17 % du nombre de décès par maladies chroniques dans le monde dans les dix ans - et même de 24 % en Afrique.
"Les maladies non transmissibles sont une menace pour le développement. Elles frappent particulièrement les pauvres et les plus vulnérables et les plongent un peu plus encore dans la pauvreté", souligne ainsi Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. À peine enregistre-t-on les premiers succès significatifs sur les fronts de grandes épidémies comme le paludisme, que l'avenir des pays pauvres s'obscurcit déjà. Avant même de s'être débarrassés des "maladies de pauvres", ces pays sont déjà les plus touchés par les "maladies de riches". Les ravages sont et seront d'autant plus importants que les programmes de prévention comme les structures de prise en charges sont rares, et les traitements inabordables. Ainsi, en Afrique subsaharienne, faute de pouvoir s'offrir de l'insuline, les malades atteints de diabète de type 1 ont une espérance de vie qui ne dépasse pas sept ans.
L'Onu pourra-t-elle faire avancer les choses ? Rien n'est moins sûr. L'OMS avait proposé de fixer un objectif de réduction de 25 % de la mortalité par maladies chroniques d'ici à 2025 ; or, les Etats n'ont pas réussi à s'accorder pour qu'un quelconque objectif chiffré figure dans la résolution des Nations unies.

REPÈRES : Les 19 et 20 septembre 2011, les Nations unies ont organisé une "réunion de haut niveau" consacrée à la prévention et au contrôle des maladies non transmissibles. Elle a abouti à une demande de recommandations avant la fin 2012, pour fixer, en 2013, des "objectifs volontaires" de prévention et de soins.

M.K. et M.N. - SCIENCE & VIE > Décembre > 2011
 

   
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