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Difficile, dans cette question, de ne pas entrevoir le spectre de l'eugénisme, cette idéologie qui estime qu'au lieu d'alourdir le "fardeau génétique" de l'humanité par des soins qui aident les "inaptes" à se reproduire, on ferait mieux de les stériliser. Mais d'un point de vue évolutionniste, la question est pertinente. En soignant les personnes malades, par définition moins adaptées que les autres à leur environnement, s'oppose-t-on à la sélection naturelle qui veut que seuls les plus aptes survivent ? "La réponse la plus honnête est oui, convient Steve Jones, généticien à l'University College de Londres. Mais cela n'a aucune importance". Car un "mauvais" gène n'est problématique que dans un environnement donné. LES BONS GÈNES VARIENT... "À la préhistoire, ma myopie m'aurait empêché de chasser. Aujourd'hui, elle n'est pas handicapante. On ne vit plus dans la nature", souligne-t-il. Et heureusement : renvoyés à l'âge de pierre, nous ne survivrions pas longtemps. Pour preuve, les animaux élevés en captivité sur des générations résistent mal à une réintroduction en milieu naturel : ils accumulent des mutations qui n'ont aucun impact en captivité mais sont délétères en milieu sauvage.
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