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Pourquoi se sert-on encore de Sangsues en Médecine ?

Il est en effet étonnant de voir perdurer l'usage médical de ces petites bêtes pas vraiment sympathiques. L'utilisation en médecine des sangsues, de l'espèce Hirudo medicinalis, n'est-pas une technique récente. Déjà pratiquée il y a 3500 ans par les Égyptiens, l'hirudothérapie a connu son âge d'or en Europe au XIXè siècle.

Les sangsues étaient alors employées pour traiter de multiples maladies comme la laryngite, les problèmes ophtalmiques, l'obésité ou encore certains problèmes mentaux. Mais l'engouement pour les sangsues vivantes n'a pas résisté à leur nouvelle image de vecteurs de germes infectieux.

UN RÔLE D'ANTICOAGULANT

Cependant, accompagnées de mesure d'asepsies adaptées, notamment d'une prise d'antibiotiques préventive, les sangsues trouvent un regain d'intérêt en microchirurgie. Elles sont mises à contribution après une transplantation de doigts ou de morceaux de peau où elles se révèlent des alliées indispensables pour que le greffon s'implante bien. Leur intérêt vient de leur appétit pour le sang. En effet, le risque de complication majeure d'une transplantation est le détachement de la partie greffée par l'hyperpression due à l'accumulation de sang. Car s'il est aisé de suturer une artère, le retour veineux, lui, est difficile à rétablir. C'est à ce moment qu'intervient Hirudo medicinalis, à jeun depuis au moins cent jours. Ainsi affamée, la sangsue s'accroche facilement à l'endroit voulu. Avec sa ventouse antérieure dotée de trois mâchoires rétractables munies chacune d'une rangée de cent dents, non seulement elle aspire l'excès de sang, mais elle injecte dans l'incision en Y une salive riche en hirudine, un puissant anticoagulant. Au bout d'une heure, la sangsue, gorgée de 10 à 15 ml de sang, tombe spontanément et est remplacée par une consour. Ainsi, en se chargeant du drainage veineux, les sangsues permettent-elles d'attendre que la circulation capillaire se rétablisse grâce à la formation de nouveau vaisseaux, soit quatre à cinq jours après l'intervention. Le risque infectieux n'est cependant pas nul. C'est pourquoi des chercheurs de l'université du Wisconsin ont mis au point un appareil visant à mimer l'action des sangsues. Il s'agit d'une cloche munie de deux tubes : le premier fait le vide et le second permet d'administrer un anticoagulant qui facilite l'écoulement sanguin.

M.Cy. - SCIENCE & VIE > Juillet > 2008
 

   
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