Chicago, le 18 mai. L'excitation est montée d'un cran chez les physiciens des particules.

Alors que le nouveau collisionneur géant du CERN près de Genève, le LHC, devrait bientôt les projeter au cour d'une physique inconnue, "l'expérience D0", en cours au Tevatron de Chicago, vient probablement de mettre en évidence une première limite du modèle standard, soit l'actuelle théorie des particules élémentaires. Précisément, cette collaboration de 500 scientifiques issus de 19 pays a observé une asymétrie dans la désintégration de particules appelées mésons B, signe que matière et antimatière ne sont pas tout à fait miroirs l'une de l'autre. Ceci n'est pas nouveau.

Mais c'est la première fois que la différence constatée est contraire aux prévisions du modèle standard, un socle théorique resté inviolé auprès de 40 ans d'existence. Certes, le résultat de D0 doit être confirmé par une plus grande accumulation de données. Mais pour nombre de spécialistes, c'est le signe annonciateur des bouleversements à venir en physique des particules. Une indication que "le feu d'artifice va bientôt commencer", selon les termes de Sandrine Laplace, du Laboratoire de physique des particules d'Annecy le Vieux.