Quelle est la Différence entre Animal et Végétal ? |
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la réponse à cette question est loin d'être évidente. Et ce, même s'il existe de nombreuses caractéristiques qui fondent la différence entre règnes animal et végétal.
Ainsi la nutrition : les animaux doivent digérer la matière organique qu'ils ingèrent pour en extraire le carbone nécessaire à leur métabolisme. Gràce à la photosynthèse et la chlorophylle à l'origine de leur couleur verte, les plantes se servent, elles, du carbone gazeux (C02). Ensuite, la mobilité : les végétaux sont fixés au sol par leurs racines tandis que les animaux ont besoin de se déplacer pour se nourrir. Et enfin la croissance : à l'inverse des plantes qui se développent tout au long de leur vie, les animaux cessent de grandir à l'àge adulte. C'est sur ces bases que, jusqu'au début du XXème siècle, les taxinomistes se sont efforcés de classer les êtres vivants entre monde animal et végétal. Oui, mais beaucoup d'espèces sèment le trouble et, au final, aucun caractère ne permet de tracer une limite précise entre ces deux mondes.
Les orobanches, par exemple, sont bien des plantes, mais elles n'utilisent pas la photosynthèse et se nourrissent en parasitant d'autres végétaux. Tandis que certaines algues vertes sont équipées de cils adaptés à la natation. Et que dire des plantes carnivores qui digèrent des insectes afin d'en extraire l'azote qu'elles ne puisent pas par leurs racines ?
De même, les exemples sont nombreux d'animaux possédant des caractéristiques du règne végétal, depuis l'hydre d'eau douce, cet animal capable de se reformer si on le coupe en tranche comme les plantes qu'on bouture, jusqu'aux coraux, eux aussi classés dans le règne animal alors qu'ils se développent tout au long de leur vie. Du coup, c'est au niveau cellulaire que l'on a une chance d'y voir plus clair.
UNE CLASSIFICATION À REVOIR
Car la cellule végétale possède des particularités bien à elle, dont la cellule animale est dépourvue. À commencer par les chloroplastes, structures qui contiennent la chlorophylle, ou encore cette grande vacuole remplie d'eau qui permet à la plante de s'ériger par turgescence (en absence d'os et de muscles). Sans oublier, enfin, une paroi de cellulose et de lignine qui entoure les cellules végétales afin de rigidifier les tissus de la plante. L'essor de la biologie moléculaire à la fin du siècle dernier a conduit les chercheurs à intégrer les critères molécullaires à la liste des caractères visibles de nutrition, de mobilité... Par exemple, la comparaison des génomes a remis en question bien des liens de parenté supposés et a conduit à penser autrement la classification des êtres vivants.
Résultat : on ne parle plus aujourd'hui de "règnes", mais davantage de grandes lignées évolutives constituant l'arbre de l'histoire de la vie. En fait, il n'existe aucun critère absolu car on trouve partout des exceptions. Les hommes créent des classifications visant à regrouper les êtres vivants dans différentes catégories. Mais on peut dire que la nature ne voit pas du tout les choses comme ça !", souligne Jean-Marie Pelt, président de l'Institut européen d'écologie à Metz.
J.C. - SCIENCE & VIE > Septembre > 2006 |
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