La Forêt Amazonienne : Poumon de la Planète |
1 % des Arbres Stockent 50 % du Carbone |
L'extraordinaire diversité de la forêt amazonienne (16.000 espèces pour les seuls arbres), ainsi que son rôle clé dans le stockage du carbone terrestre (17 % du carbone végétal de la planète) sont connus. Mais le consortium de recherche Rainfor vient de découvrir que 50 % de ce carbone est contenu dans seulement 1 % des espèces !
Un chiffre qui révèle "l'hyperdominance" de ce sous-groupe d'à peine 147 espèces d'arbres, constituant l'essentiel de la biomasse des arbres amazoniens. Pour exemple, le Bertholletia excelsa (ci-contre) est classé au 3e rang pour le stockage de carbone ; l'espèce représente à elle seule 1,3 % de la biomasse totale de la forêt ! Pour établir des chiffres aussi précis, Rainfor a centralisé des données collectées patiemment par des générations de chercheurs se partageant plus de 500 parcelles d'étude. Leur découverte suggère que le stock de carbone amazonien est fragile : face aux changements induits par l'homme, notamment climatiques, un (relativement) petit groupe d'espèces est à l'évidence plus vulnérable qu'un grand. Elle pose aussi des questions fascinantes : les 99 % d'autres espèces jouent-elles un rôle de "remplissage" ou sont-elles (du moins pour certaines) indispensables à ces 1 % ?
Y.S. - SCIENCE & VIE N°1174 > Juillet > 2015 |
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3740 kg de CO2 Absorbé en 1 Seconde |

M.J. - METRONEWS > Juillet > 2015 |
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La Forêt Amazonienne Absorbe de moins en moins de CO2 |
Plus de 20 ans : c'est le temps qu'il aura fallu pour mesurer l'évolution du diamètre de plus de 200.000 arbres, répartis sur 321 parcelles de la forêt amazonienne.
Conclusion de cet inventajre qui a mobilisé plus de 100 chercheurs ? Le taux de mortalité des arbres de la jungle sud-américaine a augmenté d'un tiers. En conséquence, "la forêt amazonienne absorbera de moins en moins de C02 émis par nos activités industrielles", déplore Jérôme Chave, du laboratoire Evolution et diversité biologique du CNRS, à Toulouse, et coauteur de l'étude.
Jusqu'à présent, les modèles climatiques considéraient que l'augmentation du CO2 atmosphérique était en partie compensée par la fixation de ce même carbone dans le bois ou les feuilles, grâce à la photosynthèse. Cet effet fertilisant du CO2 participait à la croissance naturelle de la forêt. Or, selon Jérôme Chave, cette capacité de stockage du CO2 s'affaiblit depuis les années 1990 car les arbres meurent plus vite. Ceci risque d'amplifier le réchauffement climatique, lié à nos émissions de CO2 et de méthane. La vulnérabilité de la forêt tropicale pourrait s'expliquer par les sécheresses répétées de ces dernières années. Une hypothèse qui reste à verifier. Pour Philippe Ciais, spécialiste des cycles du carbone, "il est dorénavant primordial de modéliser les processus écologiques comme la mortalité des arbres ou la compétitivité entre espèces végétales pour évaluer l'évolution de la capacité future d'absorption du CO2 par la forêt amazonienne".
M.B. - LA RECHERCHE N°499 > Mai > 2015 |
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Pourquoi la Forêt Amazonienne est-elle Surnommée le Poumon de la Planète ? |
Parce qu'elle semble jouer pour l'atmosphère de la Terre le même rôle que le poumon dans le corps humain.
Grâce au poumon, le sang s'enrichit en oxygène et s'appauvrit en gaz carbonique (CO2). Pour assurer leur croissance, les végétaux captent du CO2, et rejettent de l'oxygène lors de la photosynthèse. Or, avec ses 390 milliards d'arbres sur une superficie de 6 millions de km² (12 fois la France), la forêt amazonienne est la plus grande consommatrice en CO2. Ce gaz nous est nécessaire. Sans lui, la Terre serait une glacière sans trace de vie.
Mais l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère, due aux activités humaines (utilisation du pétrole et du charbon, activités industrielles...), a des effets dévastateurs (phénomènes climatiques extrêmes, disparition d'espèces...). Mais parler de "poumon de la planète" est trompeur car si la forêt capte le CO2, elle en rejette tout autant en se décomposant. Le vrai problème est que l'on détruit des surfaces de forêt dont le bilan oxygène/gaz carbonique est équilibré pour y pratiquer des activités émettrices en CO2.
QUELLES MENACES PÈSENT SUR ELLE ?
La principale est la déforestation : chaque année, des milliers d'hectares de forêt sont détruits. On abat massivement les arbres pour disposer de nouvelles surfaces agricoles ou d'élevage, pour produire de l'énergie grâce au charbon de bois, pour créer des carrières afin d'extraire les minerais dont le sous-sol est riche... Depuis quarante ans, la forêt amazonienne a perdu 20% de sa superficie et pourrait être réduite de moitié d'ici 2030. S'ajoutent aussi les problèmes de pollution de l'eau du bassin de l'Amazone. Résultat, le tableau est bien noir pour les tribus amérindiennes qui ne survivent que grâce à ce que leur fournit la forêt, et bien sûr pour les six milles espèces d'arbres qui sont en danger d'extinction.
D'innombrables plantes de la forêt amazonienne possèdent des vertus médicinales. Certaines pourraient être à la base des médicaments de demain... à condition qu'on ne les détruise pas avant !
L.G. - TOUT COMPRENDRE N°24 > Septembre > 2014 |
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La Forêt Amazonienne Absorbe plus de CO2 que Quand elle Brûle |
Les aérosols émis par les incendies de forêt en Amazonie entraînent une augmentation de la photosynthèse, réaction chimique végétale qui conduit à l'absorption de CO2 et à une croissance de la plante. C'est l'étonnante conclusion d'une étude menée par l'université de Sao Paulo (Brésil).
Les physiciens ont mesuré les échanges gazeux dans deux zones survolées par les particules en suspension projetées par le feu dans l'atmosphère : la réserve biologique de Jaru dans l'Etat de Rondonia, et la forêt de Tapajos, dans le Para. Dans les deux cas, l'augmentation de l'absorption du CO2 est significative : jusqu'à 20% de plus qu'en l'absence d'aérosols. Les chercheurs s'attendaient à un effet inverse, les particules masquant la lumière, indispensable à la photosynthèse.
Comment expliquer ce paradoxe ? Selon eux, les particules en suspension augmenteraient en fait la diffusion de la lumière. Du coup, les scientifiques pensent avoir résolu le mystère de la quantité de carbone absorbée par l'Amazonie, plus importante que les prévisions calculées à partir de la photosynthèse normale. La différence pourrait être due à cet effet indirectement positif des incendies volontaires. Lesquels n'en sont pas moins un véritable fléau. Au cours des trois dernières années, 70.000 km de forêt amazonienne sont partis en fumée à l'initiative des producteurs d'oléagineux brésiliens, soja en tête, désireux de gagner des terres. Un drame écologique, l'Amazonie abritant un réservoir de biodiversité unique.
P.L. - SCIENCE & VIE > Septembre > 2006 |
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