Pour augmenter leurs surfaces cultivables en réponse à la menace de crise alimentaire, des pays et des sociétés privées accélèrent les achats ou locations de terres à l'étranger. Selon des estimations internationales, ce sont 200.000 km² (soit l'équivalent de la surface arable française) qui auraient été échangés depuis trois ans. Ce mouvement appelé land grabbing (accaparement des terres) en anglais est difficile à cerner en détail car beaucoup d'opérations restent dans le flou, sont cachées ou au contraire annoncées à grand renfort de publicité puis abandonnées... Mais Sciences et Avenir a recoupé rapports internationaux et annonces officielles pour aboutir à cette carte qui montre bien que l'Afrique et l'Asie du Sud-Est sont les plus convoitées. Qui travaille sur ces terres ? Les populations locales ont-elles accès à ces nouvelles ressources ? Les méthodes de culture sont-elles durables ? Autant de conflits potentiels pour les années à venir... En juin, Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation, a proposé des principes de régulation. En France, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a organisé une journée sur ce thème en septembre. Un long travail en perspective. LE DEAL RECORD QUE CULTIVE-T-ON ? Les biocarburants sont un moteur puissant du land grabbing témoin "l'affaire Daewoo" à Madagascar, l'an passé : la société sud-coréenne a loué au gouvernement 13.000 km² pour cultiver des palmiers à huile et du maïs. La population a réagi violemment, entraînant l'annulation du contrat.
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