Chaque année, les scientifiques trouvent sur notre planète des centaines de nouvelles espèces, animales ou végétales. Voici Une Nepenthes Découverte en 2011 !
Images par Alastair S. Robinson (Les pièges spectaculaires de la plante carnivore tropicale, Nepenthes attenboroughii).

Le haut du podium revient à la plante carnivore Nepenthes attenboroughii (en hommage à l'excellent naturaliste et producteur de films documentaires pour la BBC, Sir David Attenborough). Une plante carnivore de l'île de Palawan, aux Philippines, qui présente un réservoir-piège en forme de cruche de 30 cm de haut et 16 cm de diamètre.
Nom : Nepenthes attenboroughii.
Famille : Nepenthaceae.
Localité : Philippines, Palawan, Mount Victoria.

Une plante carnivore émet des odeurs de fleur pour leurrer ses proies ! Cette feuille dont se dégage une odeur douce et sucrée est remplie de salive gluante (->).

La liane grimpante Nepenthes rafflesiana, répandue dans les forêts tropicales d'Asie, capture et digère ses victimes grâce à ses feuilles en forme d'entonnoir remplies de salive gluante. Des biologistes et des chimistes du laboratoire Botanique et bio-informatique de l'architecture des plantes, à Montpellier, et de l'université de Brunei, sur l'île de Bornéo, ont montré que ces pièges, déjà connus pour leur nectar et leurs couleurs vives, produisent en plus nombre de composés aromatiques.

"Il s'en dégage une odeur douce et sucrée, précise Laurence Gaume-Vial, initiatrice de l'étude. Les feuilles situées en hauteur attirent ainsi une grande variété d'insectes friands de nectar ou de pollen, tels que des mouches, des papillons, des coléoptères ou des abeilles. Tandis que les feuilles terrestres, formées par la plante dans sa phase juvénile et qui sont moins odorantes, n'attrapent... que des fourmis !"

La raison en est très simple. La plupart des 600 espèces connues à ce jour font appel à un processus biochimique très semblable à celui en ouvre dans notre estomac.

Elles transforment leur proie en matière absorbable à l'aide d'enzymes capables de couper les longues molécules en blocs plus petits - les "nutriments". Ainsi, la dionée "attrape-mouche" (Dionaea muscipula ->), la plus populaire des plantes carnivores, possède-t-elle toute une batterie de ces estérases, phosphatases acides, protéases, etc.

Produites par des "glandes digestives" situées à la surface des feuilles, ces enzymes ne sont sécrétées qu'une fois la proie capturée. Elles mettent de deux à trois semaines à digérer un insecte, mais aussi puissantes et variées soient-elles, elles ne parviennent pas à déliter le composant principal du tégument et des ailes d'insectes : la chitine. Voilà pourquoi il subsiste toujours une carcasse vide dans le piège de ces plantes.

POURQUOI SONT-ELLES CARNIVORES ? Les plantes carnivores le sont devenues en s'adaptant aux sols acides très pauvres en sels mineraux, qui sont normalement absorbés par les racines et indispensables à la croissance des plantes. Les carnivores les trouvent dans les animaux qu'elles capturent. Les insectes sont leurs proies les plus courantes, mais on compte aussi des invertébrés (vers, protozoaires) et, plus rarement, de petits mammifères.

Le record appartient à la géante tropicale Népenthès rajah (->), dont les pièges en forme d'urnes de 30 ou 40 cm de haut peuvent digerer un rat !

Grâce à sa cire, la plante carnivore Nepenthes attrape les insectes. Attention zone glissante !

Elena Gorb, biologiste de l'Institut Max Planck de stuttgart (Allemagne), vient de dévoiler la composition chimique et la fonction des deux couches de cire qui permettent à la plante carnivore tropicale Nepenthes de faire glisser les mouches vers la base de la fleur, emplie de sucs digestils.

La couche supérieure, constituée de cristaux détachables, contamine les coussinets de l'insecte, alors que la couche inférieure, hérissée de cristaux saillants, réduit la zone de contact avec la sudace de la plante. Une stratégie efficace qui pourrait inspirer les industriels développant des surfaces anti-adhésives.

D'après les récents travaux de deux chercheurs français, la plante carnivore Nepenthes rafflesiana, que l'on trouve dans les forêts tropicales asiatiques, et dont les feuilles forment des urnes dans lesquelles se laissent attraper ses proies, forme un piège plus machiavélique que l'on pouvait le penser.

Le fluide qu'elle sécrète pour digérer sa proie ne se contente pas de la noyer lorsqu'elle glisse dedans, mais agit en effet comme un véritable "sable mouvant" : plus l'insecte se débat pour s'en dépêtrer, plus il s'englue et s'immobilise.
Laurence Gaume-Vial de l'université de Montpellier et Yoël Forterre de l'université d'Aix-Marseille, ont découvert cette propriété en filmant des mouches et des fourmis se débattant dans le mucus digestif et en mesurant ses divers paramètres physiques. Selon eux, la particularité du fluide viendrait de sa nature visco-élastique qui favorise la production de filaments de fortes rétentions. Mieux encore, même dilué à 90 % dans de l'eau, le mucus est toujours aussi efficace ! Un avantage pour ces plantes vivant dans les milieux tropicaux où les pluies torrentielles sont fréquentes. Connaître la composition précise de ce fluide pourrait permettre de développer des pesticides biocompatibles.