Cette histoire est probablement une des plus impressionnantes et fabuleuses qui lie les mondes végétal et animal et illustre les étroites complicité et dépendance des abeilles et des plantes.

Attirer des pollinisateurs est assez facile pour une fleur lorsqu'elle produit une récompense, qui consiste en du nectar, du pollen ou de l'huile. Cependant, cette situation est loin d'être unanime et attirer des insectes sans fournir de récompense nécessite quelques adaptations étonnantes.
Le cas le plus spectaculaire est rencontré chez les orchidées du genre Ophrys dont les fleurs utilisent une stratégie de "tromperie sexuelle" plus qu'astucieuse... Douées d'une capacité de mimétisme déconcertante, ces fleurs imitent l'apparence générale (taille, forme, pilosité, couleurs et même les odeurs) des femelles du pollinisateur, attirant ainsi les mâles qui vont tenter de s'accoupler avec leur labelle (pétale de l'ophrys). Ce comportement est appelé pseudocopulation. Ici, un mâle d'anthophore (Anthophora atroalba), attiré par ce qu'il croît être une femelle réceptive, s'y pose et tente de copuler avec le labelle de cette Ophrys omegaifera. Dans un mouvement d'excitation, il entre en contact avec les masses polliniques qui se collent sur sa tête ou son abdomen en fonction de sa position. Lorsqu'il tentera de s'accoupler avec une nouvelle fleur, le mâle déposera du pollen assurant ainsi la pollinisation de la plante. Dans cette situation, l'orchidée trompe donc le comportement sexuel du pollinisateur en imitant la morphologie et les phéromones sexuelles de l'insecte.

Chaque année, les scientifiques trouvent sur notre planète des centaines de nouvelles espèces, animales ou végétales. Voici l'orchidée nocturne découverte en 2011 !
(Crédit photo à gauche : Jaap Vermeulen, à droite : André Schuiteman)

Sur les 25.000 sortes d'orchidées connues dans le monde, la Bulbophyllum nocturnum est la seule qui fleurit de nuit. Dans la famille des orchidées, le genre (Bulbophyllum) est spectaculairement diversifié avec environ 2000 espèces nommées. Les minces fleurs de Bulbophyllum nocturnum sont plutôt petites et commencent à s'ouvrir vers 10h du soir, et se ferment le lendemain matin, cela dure environ 12 heures. Cette nouvelle espèce est connue à partir d'une seule usine et peut être à risque en raison de la perte d'habitat et des pratiques d'exploitation forestière de sa Nouvelle-Guinée natale.
Nom : Bulbophyllum nocturnum.
Nom commun : Orchidée nocturne.
Famille : Orchidaceae.
Type Locality : New Britain, Papua New Guinea.

27 des 160 espèces d'Orchidées de France métropolitaine sont menacées de disparition. (Source : UICN)

Depuis plus de 15 millions d'années, une abeille s'était figée dans l'ambre... avec un véritable trésor sur le dos : des grains de pollen de l'ancêtre de l'orchidée.

Santiago Ramirez de l'université Harvard (États-Unis) et son équipe espéraient depuis longtemps trouver des indices permettant de reconstituer la généalogie de cette plante. Mais l'orchidée, évoluant en milieu tropical humide peu propice à la fossilisation, n'avait jusqu'alors laissé aucune trace fiable de son passé. Les grains de pollen remarquablement conservés retrouvés - sur l'abdomen de l'insecte - laissent à penser que la fleur qu'il venait de butiner, avant de se laisser piéger par la résine, était en forme de gosier. La structure des organes reproducteurs, quant à elle, permet d'affilier l'orchidée, baptisée Meliorchis caribea, à la sous-tribu des Goodyerinae. À partir des séquences ADN d'orchidées actuelles, les chercheurs peuvent désormais affirmer que l'ancêtre commun de ces plantes vivait il y a de 76 à 84 millions d'années, à la fin du Crétacé.

Dans les forets d'altitude de la province du Yunnan, en Chine, Guang-Da Tang et ses collègues de l'université de Tsinghua ont découvert une orchidée au mode de pollinisation très original.

Alors que les plantes à fleurs comptent généralement sur les insectes, le vent ou la gravité pour transporter le pollen de l'organe mâle (ou étamine) jusqu'à l'organe femelle (ou stigmate), Holcoglossum amesianum s'autoféconde ! Une fois la fleur de cette orchidée hermaphrodite ouverte, l'étamine perd son capuchon (1), découvrant les pollinies, des petits sacs contenant le pollen. Puis, l'étamine réalise une véritable contorsion (2 et 3), se retournant à 360° sur elle-même pour finalemeut insérer les pollinies dans la cavité du stigmate. Si l'autofécondation est courante chez les fleurs, c'est la première fois que l'on met en évidence un mode de fécondation où la fleur est ainsi active.