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L'Algue Tropicale Ostreopsis ovata

Présente en Méditerranée, une Algue Tropicale inquiète

L'algue Ostreopsis ovata, qui peut provoquer des troubles respiratoires, inquiète les autolités sanitaires françaises.

Originaire des tropiques, elle a causé plusieurs syndromes respiratoires dans le nord-est de l'Italie en 2005. Signalée près des côtes marseillaises en 2006, elle fait l'objet cet été d'une surveillance renforcée sur les rivages méditerranéens. Sa migration est sans doute due au réchauffement des mers.

SCIENCE & VIE > Août > 2007

Algue Toxique : Menace sur les Plages Azuréennes

ALERTE - À Monaco, des analyses d'eau de mer très préoccupantes ont provoqué hier une conférence de presse des autorités. Les plages sont sous haute surveillance.

C'est le genre de nouvelle qui pourrait bien empoisonner la saison des plagistes... et les vacances des estivants.

La direction de l'Environnement de la Principauté de Monaco envisageait même hier, si un cas groupé d'intoxication (au moins deux personnes) était signalé dans les prochains jours, d'interdire la baignade sur les plages du Larvotto, là où « Ostreopsis ovata » a été signalée mercredi. Une catastrophe touristique.

SURTOUT DANS LE PACIFIQUE
Le genre Ostreopsis est un dinoflagellé benthique, dont Ostreopsis ovata est la plus petite espèce, explique l'Ifremer. Celle-ci a été identifiée notamment dans l'océan Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française...) et les Caraïbes.
MICROSCOPIQUE
40 micromètres. C'est la taille moyenne d'une Ostreopsis ovata, algue microscopique qui produit une toxine, identifiée comme une palytoxine.
DANS LA BAIE DE VILLEFRANCHE
La micro-algue a déjà été observée en mer Méditerranée, entre 1994 et 1997, notamment dans la baie de Villefranche-sur-mer et dans la rade de Toulon.

NE PAS SEMER LA PANIQUE

On ne sait pour l'instant si « Ostreopsis », qui flotte en surface sous forme de membrane gélatineuse, peut dériver vers les Alpes-Maritimes en suivant les courants est-ouest, mais les chercheurs de la station marine de Villefranche-sur-Mer, chargés d'analyser les prélèvements d'eau de mer monégasques, sont en alerte.
L'affaire est prise très au sérieux par les autorités sanitaires de Monaco, qui ont pour le moment « le souci d'informer sans semer la panique ». Tout le monde a, en effet, en tête le scénario italien de juillet 2005, lorsque la présence d'Ostreopsis ovata sur les côtes génoises avait provoqué l'intoxication de 200 personnes, dont une vingtaine avait dû être hospitalisée.
En France, début août 2006, plusieurs personnes fréquentant la calanque du Morgiret (île du Frioul au large de Marseille), avaient, elles aussi, souffert des conséquences d'une intoxication par cette algue tropicale qui, les biologistes en sont persuadés, prospère désormais dans les eaux méditerranéennes « à cause du réchauffement climatique ».

UNE ALGUE QUI PRODUIT UNE TOXINE

La particularité inquiétante de cette algue est de produire une toxine, la "palytoxine" qui, lorsque l'algue gagne la surface, se diffuse dans l'air. Les baigneurs sont donc directement concernés par ce risque, soit par contact ou par inhalation, mais aussi les promeneurs et les riverains qui pourraient inhaler des embruns. Une étude scientifique de l'INVS (Institut de veille sanitaire) après l'épisode de Gênes,montre que la plupart des victimes de cette intoxication étaient de simples promeneurs "exposés aux aérosols marins (embruns)".
À Monaco, lors d'une série de prélèvements de routine dans le cadre de la surveillance des eaux de baignade, deux échantillons sur sept se sont révélé mercredi dernier largement positifs, et contenaient "entre 30.000 et 40.000" cellules d'Ostreopsis par litre d'eau de mer, selon Cyril Gomez, directeur de l'Environnement de la Principauté.

UN SEUIL DE PRÉ-ALERTE LARGEMENT DÉPASSÉ

En France, les deux instituts scientifiques INVS et IFREMER (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer), dans une note datée de juillet 2007 sur les risques sanitaires liés à la présence d'« Ostreopsis ovata » dans les eaux de baignade, fixent le « seuil de vigilance et de pré-alerte » à 4000 cellules par litre d'eau de mer, soit dix fois moins que les taux relevés à Monaco où l'on a donc largement dépassé le seuil de pré-alerte.
À Gênes, en 2005, les premiers échantillons avaient révélé la présence maximale d'Ostreopsis à raison de 33.000 cellules par litre. C'est à peu près ce que l'on trouve actuellement devant les plages du Larvotto.
« Pas d'interdiction de baignade pour le moment » donc, a confirmé, hier, le Dr Christiane Garcin, médecin-inspecteur de la DASS de Monaco, « mais nous sommes très vigilants ».

www.nicematin.com - Pierre Hillion > Juillet > 2008

Algue Toxique : les Risques pour la Santé

Les autorités sanitaires monégasques ont installé hier un dispositif de "pré-alerte et de vigilance" autour de la menace de l'algue toxique "Ostreopsis ovata".

Le moindre cas suspect d'une personne présentant le tableau clinique d'un gros rhume, voire d'un état grippal avec fièvre, nausées, troubles respiratoires ou bien d'une conjonctivite ou des démangeaisons cutanées après un bain d'eau de mer, devra être immédiatement signalé.
Les médecins généralistes ont été priés de jouer le rôle de sentinelles, et le centre hospitalier Princesse-Grace est également prévenu, ainsi que les services de police, la surveillance des plages et les maîtres nageurs.
Selon le Dr Christiane Garcin, médecin-inspecteur de la DASS de Monaco, "les personnes à risques de contamination par cette algue toxique sont les jeunes enfants, les personnes âgées et les sujets allergiques... On ne peut pas écarter la possibilité qu'une personne fasse un épisode allergique avec crise après un bain de mer". Quant aux traitements contre cette intoxication, il se résume à la prise d'anti-allergiques, les classiques anti-histaminiques disponibles sur le marché.
"Mais, tenait encore à préciser, hier soir, Valérie Davenet (->), biologiste à la Direction de l'Environnement de Monaco, nous ne sommes pas en alerte, nous sommes en situation de vigilance renforcée".
Mais il est évident que si des "cas groupés d'intoxication" sont signalés, le dispositif pourrait changer très rapidement et entraîner, comme en 2005 et en 2006 à Gênes, la fermeture temporaire des plages.

"CETTE ALGUE DÉGAGE DES GAZ AÉROSOLS TOXIQUES"

QUESTIONS à Alexandre Meinez : Professeur de biologie à l'Universite de Nice.
L'Ostreopsis Ovata est une algue toxique. En quelques années, elle a colonisé le nord des côtes méditerranéennes. Cette indésirable est désormais présente sur les rives monégasques. Alexandre Meinez nous en dit plus...

À quoi ressemble cette algue ?
L'Ostreopsis Ovata est un organisme microscopique, unicellulaire, apparu au nord de la Méditerranée il y a quatre ans environ. Comme elle contient de la chlorophylle, on parle d'elle comme d'une algue. Mais d'une certaine manière, on pourrait tout aussi bien parler d'elle comme d'une forme de plancton. Son milieu naturel est la plage alvéolaire. En d'autres termes, elle se fixe sur les rochers et prend alors la forme d'une mousse brunâtre.

Comment se manifeste sa toxicité ?
Quand la mousse se détache des rochers, elle flotte à la surface de l'eau. Au contact des rayons du soleil, elle dégage alors des gaz aérosols toxiques.

Ce qui met en danger les baigneurs...
Les baigneurs, mais aussi les gens qui sont sur la plage car les aérosols se dispersent dans l'air environnant. Il y a deux ans, à Gênes en Italie, deux cents personnes ont été intoxiquées et hospitalisées pour des problèmes respiratoires, voire des asphyxies.

Comment peut-on s'en prémunir ?
On ne sait pas vraiment comment s'en débarrasser. On ne sait même pas d'où elle vient. En revanche, un réseau d'observation a été mis en place, composé de l'Ifremer, de la station zoologique de Villefranche et du laboratoire Ecomers de l'Université de Nice. Ces trois entités surveillent scrupuleusement la progression de l'algue et sont en mesure de lancer des procédures d'évacuation des plages à la moindre alerte.

www.nicematin.com - Pierre Hillion > Juillet > 2008
 

   
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