P H Y C O L O G I E - Eucaryote

Les Algues sont-elles des Plantes ?

SCIENCE & VIE Questions N°42 > Septembre-Novembre > 2021

Découvertes de ces Petites Plantes si Complexes et si Vitales

Les algues étaient autrefois définies comme des organismes simples semblables à des plantes, qui fabriquent leur propre nourriture par photosynthèse.

Certaines études du fonctionnement et de la chimie des algues - en particulier de leur ADN (la molécule qui contrôle l'héritage des caractéristiques) - ont depuis montré que les algues sont en fait un complexe d'organismes très différents. Les scientifiques en sont encore à se disputer sur la façon dont elles doivent être classées. Ces étranges organismes sont aujourd'hui généralement classés dans le règne des protistes, un fourre-tout taxonomique pour toute chose vivante qui n'est ni animal, ni plante, ni champignon, ni bactérie, ni virus.
De nombreux protistes, comme l'amibe, se deplacent dans l'eau à la recherche de nourriture et ne sont donc pas des algues. D'autres protistes mobiles se propulsent dans l'eau à l'aide de flagelles semblables à des fouets ; certains d'entre eux, comme l'Euglena, pratiquent la photosynthèse et sont parfois considères être des algues. Le plus grand groupe d'algues est celui des Hétérochontes, qui inclue le phytoplancton flottant librement dans l'océan. Les algues marines sont de grandes formes d'algues rouges, brunes et vertes ; elles sont parfois classées dans les Archaeplastides (des êtres vivants), bien que certains scientifiques pensent que les algues vertes devraient être considerées comme de vraies plantes. Cette complexité semble déconcertante mais c'est la grande diversite des algues qui les rend essentielles à toute vie sur Terre. Bien qu'elles soient le plus souvent microscopiques, leur nombre est à ce point important qu'elles sont à l'origine de la majeure partie de l'oxygène de la Terre. Elles sont aussi à la base de presque toutes les chaînes alimentaires aquatiques. Les algues anciennes mortes ont formé la craie et ont crée les gisements de pétrole et gaz naturel, que nous utilisons aujourd'hui pour nous déplacer et nous chauffer.

COMMENT ÇA MARCHE N°43 > Janvier > 2014

Le Monde des Algues

Les algues sont des êtres vivants capables de photosynthèse dont le cycle de vie se déroule généralement en milieu aquatique. Elles constituent une part très importante de la biodiversité, et une des bases des réseaux trophiques des milieux aquatiques d'eaux douces, saumâtres et marines. Elles sont aussi utilisées dans l'alimentation humaine, par l'agriculture et par l'industrie.

Les algues ne constituent pas un groupe évolutif unique, mais désignent toute une série d'organismes pouvant appartenir à des groupes phylogénétiques très différents. L'étude des algues s'appelle la phycologie.

DESCRIPTION GÉNÉRALE, TYPOLOGIE

De fait les algues ont souvent été définies par défaut, par simple opposition aux végétaux terrestres pluricellulaires. Dans l'acception la plus large du terme, les algues rassemblent donc, entre autres :

La morphologie est donc très diversifiée : il existe des algues qui sont unicellulaires, éventuellement mobiles, d'autres forment des filaments cellulaires ou des lames simples, d'autres développent des architectures complexes et différenciées, par apposition cellulaire ou par enchevêtrement de filaments tubulaires. Les algues ne possèdent cependant pas de tissus nettement individualisés, comme on peut en trouver parmi les végétaux terrestres vasculaires. Les couleurs des algues peuvent être très variées : verte, jaune, rouge, brune, et ont servi, dans le sillage de Lamouroux à désigner les différents groupes d'algues.
Bien que pouvant appartenir à des groupes non apparentés, les algues peuvent constituer divers groupes écologiques pertinents : les macroalgues marines, le phytoplancton, etc.

Tous les végétaux aquatiques ne sont cependant pas des algues : certaines Spermaphytes sont reparties secondairement à la conquête des eaux douces (Potamogetonacées, Hydrocharitacées, Utriculaires, etc.) ou même des eaux marines (Zostéracées, Posidoniacées). Dans le sens inverse, de nombreuses algues unicellulaires ont conquis des habitats terrestres très diversifiés, pourvu qu'ils soient au moins un peu humides (ainsi, Chlamydomonas nivalis vit dans les glaciers et Trentepohlia sp. est responsable des trainées rougeâtres sur le crépi des maisons de l'ouest de la France).

Certaines algues ont pu quelquefois devenir parasites ou plus célèbrement contribuer à des formes symbiotiques stabilisées, les Lichens et les Coraux.

CLASSIFICATION DES ALGUES : ALGUES PROCARYOTES

Traditionnellement, on classait les Cyanobactéries parmi les algues, référencées comme cyanophytes ou algues bleu-vert, bien que certains traités les en aient exclues. Elles apparaissent déjà dans des fossiles du Précambrien, datant d'environ 3,8 milliards d'années. Elles auraient joué un grand rôle dans la production de l'oxygène de l'atmosphère. Leurs cellules ont une structure procaryote typique des bactéries. La photosynthèse se produit directement dans le cytoplasme (le contenu d'une cellule vivante). Lorsqu'elles sont en symbiose avec un champignon, elles forment un lichen.
Elles sont à l'origine des chloroplastes des cellules eucaryotes, et ont ainsi permis aux végétaux de réaliser la photosynthèse, à la suite d'une endosymbiose.

CLASSIFICATION DES ALGUES : ALGUES EUCARYOTES

Toutes les autres algues sont eucaryotes. Chez-elles, la photosynthèse se produit dans des structures particulières, entourées d'une membrane, qu'on appelle chloroplastes. Ces structures contiennent de l'ADN et sont similaires aux cyanobactéries validant l'hypothèse de l'endosymbiose.

Trois groupes de végétaux ont des chloroplastes "primaires" :

Dans ces groupes, le chloroplaste est entouré par 2 membranes. Ceux des algues rouges ont plus ou moins la pigmentation typique des cyanobactéries, alors que la couleur verte, et celle des plantes supérieures, est due à la chlorophylle a et b. On pense raisonnablement que ces groupes ont un ancêtre commun, c'est-à-dire que l'existence des chloroplastes serait la conséquence d'un seul événement endosymbiotique.
Deux autres groupes, les Euglénophytes et les Chlorarachniophytes, ont des chloroplastes verts contenant de la chlorophylle a et b. Ces chloroplastes sont entourés, respectivement, de trois ou quatre membranes et furent probablement acquis de l'incorporation d'une algue verte. Ceux des Chlorarachniophytes contiennent un petit nucléomorphe, reste du noyau de la cellule. On suppose que les chloroplastes des Euglénophytes ont seulement 3 membranes parce qu'ils furent acquis par myzocytose plutôt que par phagocytose.
Les autres algues ont toutes des chloroplastes contenant des chlorophylles a et c. Ce dernier type de chlorophylle n'est pas connu du moindre procaryote ou chloroplaste primaire, mais des similarités génétiques suggèrent une relation avec l'algue rouge. Ces groupes comprennent :

Dans les trois premiers de ces groupes (Chromista) le chloroplaste a 4 membranes, retenant un nucléomorphe chez les Cryptophytes, et on suppose maintenant qu'ils ont en commun un ancêtre coloré. Le chloroplaste des Dinoflagellés typiques a 3 membranes, mais il y a une diversité considérable dans les chloroplastes de ce groupe, quelques membres ayant acquis leurs plastes par d'autres sources. Les Apicomplexa, un groupe de parasites étroitement apparentés, ont aussi des plastes dégénérés appelés apicoplastes, différents toutefois des véritables chloroplastes, qui semblent avoir une origine commune avec ceux des dinoflagellés.

ALGUES TOXIQUES ET NUISIBLES

Des algues unicellulaires microscopiques (Dinoflagellées) peuvent rendre toxiques pour l'homme les mollusques (moules, huîtres, praires, coques, palourdes...) et les rendre impropres à la consommation, sous peine de troubles gastro-entériques graves ou, plus rarement, d'atteintes neuro-musculaires ; phénomène assez récurrent dans la mytiliculture du bassin de Thau en Languedoc et sur les côtes de l'Atlantique, notamment en Bretagne et en Vendée.

Sargassum muticum, algue brune introduite accidentellement en Europe en 1973 avec des huitres japonaises, a colonisé rapidement le littoral atlantique de l'Espagne à la Norvège ainsi que la Méditerranée occidentale jusqu'à Venise. Elle est toxique et n'est pas consommée par la faune locale. Elle se substitue à la flore locale et constitue une nuisance importante pour la conchyliculture. Elle prolifère particulièrement dans les chenaux fréquentés par les navires en raison de sa capacité de multiplication par bouturage. Ce phénomène a été clairement caractérisé pour la première fois dans les années 1970, les pollutions augmentant de manière importante dans les années 1990, avant de se stabiliser dans les années 2000. En cause : les eaux de ballast des navires, qui ont propagé les algues toxiques sur tout le globe.

"L'algue tueuse", Caulerpa taxifolia, algue verte tropicale échappée accidentellement du musée océanographique de Monaco est devenue depuis quelques années envahissante en mer Méditerranée au détriment de la végétation autochtone, entre autres les herbiers de posidonie. Elle est toxique et n'est pas consommée par la faune locale.

Les goémoniers considèrent Saccorhiza polyschides, une laminaire très robuste, sans intérêt économique, qui colonise rapidement les rochers dépouillés par l'exploitation des Laminaria digitata, comme une "mauvaise herbe".

WIKIPEDIA > Avril > 2011
 

   
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