Fougère, ficus, palmier... Saviez-vous que les plantes vertes agissent comme de véritables éponges à impuretés ? Des filtres bien utiles lorsqu'on sait que l'air que nous respirons à l'intérieur de nos maisons est souvent bien plus pollué que l'air extérieur.

Vous vous croyez bien à l'abri de toute source de pollution dans votre petit nid douillet... ne croyez pas cela. Nous sommes quotidiennement exposés à des polluants invisibles et inodores au sein même de notre logement. Moquettes, produits d'entretien, peinture, matériaux de construction... mais aussi tabagisme libèrent des substances chimiques toxiques pour notre organisme, voire, pour certaines, classées cancérigènes. La menace est d'autant plus forte que 70 à 90 % de l'air que nous respirons provient d'endxoits clos (domicile, lieu de tramvail, transports en commun...). La mauvaise qualité de l'air intérieur est responsable de rhinites, bronchites, allergies, de fatigue, maux de tête ou encore d'irritations oculaires. Des habitudes simples améliorent efficacement la qualité de intérieur.
Le b.a-b.a : aérez votre logement 5 à 10 minutes par jour, entretenez vôtre système d'aération et vos appareils de chauffage et ne fumez pas dans la maison. Il est également important de bien choisir les matériaux de construction intérieurs, d'ameublement et des produits de décoration (revêtements de sol, cloison, faux plafond, matériaux isolants, peintures, vernis...) qui émettent des substanccs dans l'air ambiant. Pour vous y aider, ces produits sont depuis le 1er janvier 2012 munis d'une étiquette qui indique leur niveau d'émission en polluants volatils par une classe allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions). Associé à ses conseils, un autre moyen est susceptible d'améliorer l'air que vous respirez dans votre maison, c'est d'installer des plantes dépolluantes.

DES EFFETS LIMITÉS MAIS RÉELS

Plusieurs travaux ont montré les capacités des végétaux à réduire la teneur de certains polluants gazeux présents dans l'air intérieur. La Nasa, dans les années 70-80, qui en cherchant une solution au problème de pollution de l'air dans les vaisseaux spatiaux, a découvert les capacités épuratrices de plusieurs espèces. S'en sont suivi d'autres études confirmant ces aptitudes, dont le programme Phyt'air et Microbactair® en France. Attention, ne pensez pas qu'à elles seules, ces plantes assainissent efficacement l'air, car testées en milieu réel, leurs effets dépolluants restent très modérés. Mais associées à une bonne aération du logement, elles constituent des alliées pour un air sain à la maison.

COMMENT ÇA MARCHE ?

Les polluants de l'air sont absorbés, stockés, transformés, voire dégradés par les feuilles, les racines et la terre (voir schéma). Il n'est pas nécessaire de créer une véritable forêt vierge dans sa maison pour bénéficier des bienfaits des plantes. Il suffit qu'elles soient bien placées selon la source de polluant, car toutes les espèces n'agissent pas sur les mêmes substances. Quant au nombre de plantes à installer, il est recommandé d'en placer une pour une surface de 10 m². Réponse à Tout a sélectionné les 5 variétés, championnes toutes catégories des "plantes dépolluantes".

ORIGINES DES POLLUANTS

Produits d'entretien, cires, détergents, solvants : formaldéhyde, ammoniaque, trichloréthylène, xylène, benzène.
Peintures, vernis, colles, plastiques : toluène, xylène, benzène, formaldéhyde, acétone.
Revêtements de sol, papiers peints, textiles : formaldéhyde, acétone.
Meubles et matériaux de construction en aggloméré de bois : formaldéhyde.
Cigarette, combustion : formaldéhyde, acétone, monoxyde de carbone, ammoniaque.
Désodorisants, parfums d'intérieur : toluène.
Encres, feutres, marqueurs : xylène, toluène, benzène, formaldéhyde.

Elles "dévorent" les particules toxiques. La pollution est souvent plus forte à l'intérieur de nos maisons qu'à l'air libre. Plus de 150 produits domestiques mettent en péril notre santé. Que faire ? Aérer au moins une fois par jour, maintenir 35 à 60 % d'humidité... et installer une des plantes purificatrices d'air, sélectionnées par la NASA.

Et s'il ne fallait retenir qu'une seule plante pour dépolluer son intérieur ? Le spatiphyllum (->) ! Il élimine tout sauf le monoxyde de carbone. Et en plus le feuillage brillant et les fleurs blanches sont d'une grande élégance.

Faites un test pourvoir. Ouvrez le placard sous votre évier et lisez les notices de vos produits ménagers. Prenez par exemple le dégraissant sans rincer, celui qui offre en prime une fraîcheur citron. Sa notice précise : "En cas de contact avec les yeux, il vous faudra consulter immédiatement un spécialiste ou le centre antipoison de votre région". Un autre exemple ? Inspectez le dos d'un de vos paquets de lessive destiné au lave-vaisselle. S'il ne s'agit pas d'un produit vert, il est inscrit, ainsi que la loi l'exige pour les toxiques : "Conserver sous clé et hors de portée des enfants. Provoque des brûlures. Corrosif".
Tout est à l'avenant, la palme (on a envie de dire "napalm") revenant à la gamme des insecticides en aérosols, qui constituent un arsenal d'armes chimiques extrêmement nocives. Recommandations d'usage pour un produit contre les cafards baptisé élégamment "Tue tout" : "Pulvériser à l'écart des aliments, des plantes et des animaux". Prière également "d'éviter de respirer le produit" et aussi de le "vaporiser dans l'atmosphère". Face à ce dilemme, une seule question : comment peut-on pulvériser un produit sans le vaporiser dans l'air ? Enigmatique, la notice laisse le combattant anti-insecte avec ses interrogations et ses craintes...

DES MILLIARDS DE MOLÉCULES DANGEREUSES

Si la qualité de l'air atmosphérique a mobilisé l'attention ces temps derniers, les scientifiques ont également découvert que la pollution domestique était tout aussi préoccupante.
Seules certaines substances - l'amiante, le plomb des peintures, le benzène, le PCP (pentachlorophénol) qu'on utilise pour le traitement du bois, le chloroéthylène et bien sûr le tabac - avaient, jusque-là, fait l'objet de mises en garde.

Aujourd'hui, 150 produits chimiques que l'on trouve couramment dans les habitations récentes et les lieux de travail sont mis en accusation. Inutile de préciser que tous ces produits se baladent - visiteurs macabres - de la cave au grenier sous la forme de milliards de molécules suspendues dans l'air. Appelés composés organiques volatils, ils irritent les bronches, les yeux ou le système nerveux et sont incommodants, voire à long terme dangereux, responsables de maladies pulmonaires, vasculaires et parfois de certains cancers.

"Il est évident que l'air des maisons et des immeubles est souvent plus sérieusement pollué que l'air extérieur, même dans les grandes villes industrielles", explique le docteur Wolverton, ex-directeur du labo de recherche sur l'environnement du John's Stennis Space Center de la NASA, et fondateur d'une société spécialisée dans l'aménagement intérieur des entreprises et des habitations. "Pourquoi continuons-nous à les utiliser ? Sans aucun doute par manque d'informations sur les dangers qu'ils représentent".
Attention ! Les risques sont réels (voir encadré page suivante). Un exemple, un seul parmi des centaines. Le formaldéhyde que l'on trouve, entre autres, dans les mousses d'isolation, la colle à moquette, les panneaux d'aggloméré, certains shampooings, certaines peintures et emballages alimentaires provoque maux de tête, nausées, diarrhées, et à haute dose, des crises d'asthme. Comment s'en prémunir ? "C'est simple, répond l'ex-conquérant des étoiles. Il faut installer des plantes dévoreuses de pollution. à la NASA, après de nombreuses années de recherche sur les stations orbitales, nous avons découvert que la technologie seule ne pouvait assurer la purification de l'air. Seul un système reproduisant l'environnement terrestre s'est révélé capable de l'assainir : des plantes et leurs micro-organismes associés, semblables aux écosystèmes régulateurs de la nature."
Les multiples expériences ont permis de démontrer que non seulement les plantes débarrassent l'air de ses produits chimiques volatils en les absorbant puis en les "biodégradant", mais émettent par " évapo-transpiration" des substances qui éliminent microbes, moisissures et champignons.
"La plupart de ces plantes poussent sous la canopée des forêts tropicales, où la lumière est faible et la température chaude, explique William Wolverton. Pour survivre, elles ont développé des systèmes de défense qui éliminent les intrus."
Autre grande découverte : les bactéries spécifiques associées aux plantes digèrent également les polluants. La combinaison des deux alliés - plantes et micro-organismes - constitue une sorte "d'aspirateur biologique" extrêmement vorace. à chaque nuisance, son remède. Ainsi en 24 heures, la phalangère, cette plante appréciée pour ses longues feuilles arquées à la fine bande centrale blanche, absorbe 90 % du monoxyde de carbone présent dans un mètre cube d'air. De même, 90 % du benzène disparaît en présence des feuilles panachées du lierre et de l'éclat des chrysanthèmes (->), qui éliminent également le trichlo des peintures et des vernis. L'aloe vera, cette plante des tropiques qu'on utilise comme filtre solaire dans les crèmes à bronzer élimine, elle, 90 % du formaldéhyde des panneaux isolants, tout comme le font les bambous (<-). Quant au classique philodendron de nos appartements, il adore le redoutable PCP, qu'il ingurgite à 86 %. Prescription supplémentaire des chercheurs pour maintenir un air sain dans la maison : aérer quotidiennement et placer une plante luxuriante tous les dix mètres carrés, de la salle de bains au salon en passant par les chambres, la cuisine et les balcons. Une façon, en transformant sa maison en véritable jungle, de préserver sa santé et celle de l'environnement...

7 plantes qui éliminent les polluants domestiques
	(<-) Aloe vera (aloe barbendensis) élimine le formaldéhyde. Ce produit diffuse depuis les mousses d'isolation, le rembourrage des canapés, les peintures. Il provoque maux de tête, nausées, diarrhées, et à hautes doses, de l'asthme. Il est cancérigène.		(<-) Oreilles d'éléphant (philodendron domesticus) élimine le pentachlorophénol (PCP), cancérigène et source de maux de tête. Il est présent dans les vernis, les peintures et les produits de traitement du bois.
	(<-) Lierre du diable (scindapsus) élimine le monoxyde de carbone en provenance des systèmes de chauffage ventilé fonctionnant improprement. Le CO2 génère maux de tête et troubles nerveux.		(<-) Azalée (rhododendron indicum) élimine l'ammoniac, présent dans les dégraissants et à l'origine de maux de tête.

Palmier aréquier (chrysalido-carpus lutescens) - élimine le xylène que l'on trouve dans les solvants et qui provoque des maux de têtes.	Lierre commun (hedera elix) élimine le benzène, à terme, cancérigène, que l'on trouve dans les détergents et la fumée de tabac.	Sansevière (sanseveria spathiphytlum) - élimine le trichloéthylène. On en trouve dans les solvants et il est cancérigène.

D'autres plantes dépolluantes d'intérieur
	(<-) Le Chlorophytum - Facile à cultiver et résistant, il s'attaque au formaldéhyde ou formol, conservateur présent dans de nombreux produits, et au monoxyde de carbone dégagé par les appareils de chauffage. Très actif contre les gaz d'échappement. En 24h il est capable de supprimer 86% du formaldéhyde et 96% du monoxyde de carbone contenus dans l'air d'une pièce.		(<-) Un Cactus cierge de 30cm réduit à lui seul les effets nocifs d'un écran de télévision ou d'ordinateur, en supprimant les ondes électromagnétiques néfastes. Cactus et autres plantes grasses sont les meilleurs compagnons au bureau. Par ailleurs, à l'inverse des autres plantes, le cactus produit de l'oxygène la nuit et rejette du gaz carbonique le jour - il a donc sa place dans une chambre à coucher.
	(<-) La fougère - Elle mérite une place à part. C'est la plus vieille plante du monde. Elle a résisté à toutes les pollutions, à tous les cataclysmes. De récentes recherches on mis en avant ses étonnantes capacités de résister aux polluants. La mollécule découverte dans cette fougère est un dépolluant surpuissant...		(<-) Le FICUS - Facile à cultiver, elle absorbe tout y compris microbes et maladies. c'est le meilleur neutralisant du formaldéhyde ou formol qui se trouve généralement dans les mousses d'isolation, la colle à moquette mais aussi dans les papiers d'emballages, les essuie-tout, les vêtements nettoyés à sec, etc. Installer des ficus dans différents points de votre habitation.

Pour tout renseignement complémentaire :
• Wolverton Environmental Services Inc., 514 Pine Grove Road Picayune, MS 39466 USA. Tél. : [601] 798-5177. Fax: [601] 798-5875. Mail: wes.inc@datastar.net. Web : www.wolvertonenvironmental.com.
• John C.Stennis Space Center : spécialisé dans l'environnement, ce centre de la NASA délivre de nombreuses infos sur la pollution intérieure des habitations : www.ssc.nasa.gov/environmental. Le serveur du site contient 38 rapports du Dr Wolverton sur la pollution intérieure et la façon de s'en prémunir : www.ssc.nasa.gov/-ssctrs/abstracts/cit.html.
à lire : How To Grow Fresh Air - 50 Houseplants that Purify Your Home or Office (Penguin, 1997 - U.S. Version).
• À signaler : des pots contenant des filtres à charbon actif qui renforcent l'absorption des éléments nuisibles sont commercialisés aux États-Unis et au Canada.