Monde ANIMAL (Eucaryotes Invertébrés) : ARTHROPODES, Chelicerata,
Arachnida : (environ 80.000 espèces dont 1500 espèces de scorpions et 48000 espèces d'araignées).

Le Monde des Acariens : Acariformes (2 ordres, 351 familles, 32.000 espèces)

Tétranyque : Manque de Peau pour les Femelles (Tetranychidae, 70 genres, 1200 espèces)

ÇA M'INTÉRESSE N°511 > Septembre > 2023

Petit mais Utile (Aceria anthocoptes)
Eriophyoidea (3 familles), Eriophyidae (200 genres, 3600 espèces), Aceria (900 espèces)

C.L. - TOUT COMPRENDRE N°106 > Juin > 2019

De quoi se Nourrit se Monstre ?

ÇA M'INTÉRESSE Question-Réponses N°16 > Novembre-Janvier > 2017

Les Mini-Monstres à la Conquête du Monde

Ils se cachent dans vos draps et se reproduisent sur votre visage. Nul animal, nul lieu ne leur échappe. Ces envahisseurs invisibles, ce sont les acariens.

Voilà plusieurs années, j'ai lancé un pari sur les acariens des cils. Des créatures si minuscules qu'elles tiendraient à une douzaine sur une tête d'épingle. Sauf qu'elles se promènent plutôt sur votre visage, où elles copulent pendant la nuit. Quand le jour se lève, elles se retirent dans vos follicules, à la racine des poils, pour se nourrir.

Au chaud dans ces tanières, les mères pondent quelques oufs assez volumineux par rapport à leur taille. Après l'éclosion, les bébés muent et, comme tous les acariens, perdent leur squelette externe. Ils en émergent un peu plus gros que la larve initiale. La vie adulte ne dure que quelques semaines. Dépourvu d'anus, l'acarien meurt précisément quand il est rempli de fèces. Il se décompose alors sur votre visage. On distingue en général deux espèces d'acariens des cils. Mon pari était qu'on pourrait en découvrir d'autres espèces encore inconnues rien qu'avec un petit échantillon d'humains. Les biologistes adorent lancer des paris - pour faire sérieux, ils appellent ça des hypothèses. Le mien reposait sur un double constat : l'évolution produit souvent ses plus grandes richesses dans l'infiniment petit, mais l'homme ignore en général les choses minuscules. Par exemple, les acariens d'eau habitent la plupart des lacs, des étangs, et même des flaques. Leur densité y atteint des centaines ou des milliers d'individus par mètre cube. Mais qui en a entendu parler ? Jusqu'à récemment, pas moi. Pourtant, je gagne ma vie en étudiant les créatures minuscules. Des acariens vivent aussi dans la poussière, se repaissant des cellules de peaux mortes que nous semons derrière nous partout où nous passons. Certains des plus effrayants se nichent dans les sols. Leur appareil buccal arbore une panoplie d'armes terrifiantes : mâchoires munies de dents évoquant celles d'un requin ou de lames s'abattant avec une force titanesque. Ces bêtes hantent les tunnels des vers et se glissent dans les minuscules espaces entre les grains de sable.
Elles hantent aussi la canopée des forêts tropicales humides, les feuilles, les déchets organiques accumulés à l'intersection des branches et du tronc, ainsi que les reservoirs des plantes épiphytes (qui poussent sur d'autres plantes). Les acariens colonisent même certains de nos aliments. Exemple : la mimolette. Son goût est dû aux acariens qui creusent des tunnels dans la croûte du fromage, où ils s'accouplent, se nourrissent et se débarrassent de leurs excréments. Il n'est pas exagéré d'affirmer que les acariens changent la nature du monde qui les entoure. Ils peuvent accélérer ou ralentir le renouvellement des sols, favoriser on non les processus de décomposition, agir sur les cultures. Combien d'espèces d'acariens existe-t-il ? Difficile à dire. Sans doute au moins 1 million. Les collections des musées regorgent de spécimens que nul n'a étudiés. Certaines de ces espèces racontent forcément de fascinantes histoires sur l'évolution. Celles qui se nourrissent d'insectes herbivores pourraient fournir de précieux alliés à l'agriculture ou à la médecine. D'autres encore pourraient véhiculer des germes mortels. J'ai lancé mon pari pour une autre raison : les acariens sont des êtres spécialisés. Ils occupent toutes les niches écologiques imaginables : la trachée des abeilles, le rachis des plumes, l'anus des tortues, le système digestif des oursins, les glandes odoriférantes des punaises, les poumons des serpents, la graisse des pigeons, la prunelle des roussettes, la fourrure autour du pénis des chauves-souris vampires. De telles conditions de vie exigent des poils particuliers, la sécrétion de certains agents chimiques, des coussinets pour les pieds, des pièces buccales et de grandes capacités d'évolution. Il faut également posséder l'art de passer d'un habitat à l'autre.
Des acariens voyagent de fleur en fleur via les narines des colibris, d'autres sur le dos de fourmis et de coléoptères, ou dans les oreilles de papillons de nuit. Une espèce se suspend aux pieds postérieurs de la fourmi légionnaire Eciton dulcius, ses propres pattes postérieures suppléant les griffes de son hôte. Il est aussi des acariens qui flottent dans l'air ou à l'intérieur d'une bulle de soie qu'ils produisent eux-mêmes et laissent voguer au gré du vent.

Plus sidérantes encore sont les méthodes de reproduction des acariens. Des espèces se clonent elles-mêmes. Ou elles dévorent leur mère. Ou bien forniquent avec leur sour dans le ventre maternel, puis, à la naissance, tuent leur génitrice. Dans les narines des colibris et les oreilles des papillons de nuit se déroulent des scènes dignes des tragédies grecques. Pour les acariens, les meilleurs habitats sont les corps - ceux des mammifères, des oiseaux, des insectes ou de toute autre créature plus grosse qu'eux. Un corps offre à la fois le gîte, le couvert et le transport. Les acariens vivant sur les corps se montrent particulièrement doués pour sauter rapidement sur leur hôte, qu'il soit en train de courir, de nager ou de voler.
Chaque espèce d'oiseau héberge en général au moins un acarien spécialisé qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. Une espèce de perroquet en accueille 25 différents sur son corps et dans ses plumes, chacun occupant son micro-habitat. Le corps du lapin en abrite plusieurs, et on en rencontre 6 espèces sur les souris. Même le phoque possède ses propres acariens. Avec une telle diversité et une spécialisation aussi poussée, vous voyez quel terrain propice à la découverte de nouveaux acariens constitue une pièce remplie d'êtres humains. Que d'habitats potentiels. Et autant de bonnes raisons que je gagne mon pari ! Pendant longtemps, cette idée m'a seulement servi à relancer la conversation dans les soirées où l'ambiance avait du mal à décoller. Mais, avec des collègues, nous avons récemment réuni plusieurs personnes et leur avons demandé de nous fournir des échantillons de leur peau. Nous avons procédé aux prélévements, aux analyses, au séquencage de l'ADN.
Conclusion : tous ces adultes étaient porteurs d'acariens. Dont une espèce nouvelle pour la science, qui semble vivre en particulier sur les personnes d'ascendance asiatique. Imaginez un peu cela : un acarien qui habite sur des millions d'humains, peut-être même sur des milliards, et est resté jusqu'à présent complétement inconnu. J'étais aux anges ! Comment ont donc réagi les systématiciens des acariens, les scientifiques qui s'occupent de la classification des nouvelles espèces ? Une poignée d'entre eux se sont montrés enthousiastes ; les autres ont haussé les épaules. Ils savaient bien que mon pari sur la diversité des acariens était facile à gagner. Il allait dans le sens de leur tâche quotidienne - examiner un sol, passer au crible une mousse, analyser un échantillon de peau. En réalité, il n'est même pas nécessaire d'aller chercher plus loin que les acariens décrits dans cet article : la plupart d'entre eux n'ont pas de noms. Et il est fort probable que leur anonymat durera longtemps, tels de petits mystères exposés aux yeux de tous. À l'image de la plus grande partie du monde vivant.

Par Rob Dunn ; Photographies de Martin Oeggerli

NATIONAL GEOGRAPHIC N°185 > Février > 2015

Les Acariens ont recouvré la Liberté Perdue par leurs Ancêtres
GÉNÉTIQUE

Un parasite qui a perdu la faculté de vivre sans son hôte peut-il avoir des descendants capables de vivre à nouveau de façon indépendante ?

D'après la loi énoncée par le paléontologue Louis Dollo au XIXè siècle, la réponse est non. Pourtant, en analysant le génome des acariens domestiques, Pavel Klimov (université du Michigan, États-Unis) a découvert que leurs ancêtres étaient des parasites de vertébrés à sang chaud. Une spécialisation qui se serait perdue au fil des générations, permettant aux acariens de coloniser de nouveaux habitats.

L.C. - SCIENCE & VIE > Mai > 2013

Des Acariens révèlent les Secrets de la Civilisation Inca

Pour étudier l'activité des populations andines au temps des Incas, une équipe internationale (IRD, CNRS, universités de Sussex et de Chicago) a utilisé des indicateurs inhabituels : les acariens !

Amateurs de débris végétaux et d'excréments du bétail, ils s'accumulent sur les paturages et leurs cuticules (enveloppes rigides) sont piégées dans les sédiments. Le dynamisme des troupeaux et des populations humaines se mesure ainsi par l'abondance de cuticules dans les couches sédimentaires. Le lac de Marcacocha (Pérou), zone de pâturage proche d'une route empruntée par les caravanes de lamas, a été choisi pour tester la méthode. Avec succès : la profusion de cuticules reflète l'apogée de l'empire inca au XVè siècle, pendant lequel l'élevage est intensif. Dans les couches plus superficielles, leur disparition témoigne des épidémies induites par la conquête espagnole : les lamas ne circulent plus. Une méthode qui pourrait être utilisée ailleurs dans le monde.

Em.H. - SCIENCE & VIE > Juin > 2007

Les Acariens

Les acariens font partis de la famille des Arachnides.

Les espèces d'acariens : il existe de nombreuses espèces d'acariens sous forme de petits animaux, de quelques millimètres ou plus, dont certains sont des parasites :
- le Sarcopte de la gale (à g. ->)
- le Aoûtat (à d. ->)
- le trombidion
- la tique

Espèces différentes : 5 familles, 18 genres et environ 50.000 espèces.
Taille : entre 0, 2 et 0,03 mm.

Microscopique et invisible à l'oil nu, mais facile à inhaler : environ 250 à 300 microns de diamètre quand il est vivant, l'acarien mort tombe en microparticules de 5 microns qui pénètrent en profondeur dans les poumons. Le corps est de couleur translucide et composé à 70% - 75% d'eau. L'acarien a besoin de maintenir ce taux pour se reproduire. Comme il ne boit pas d'eau, il en absorbe de la vapeur d'eau, autrement dit de l'humidité.

Durée de vie : entre 2 et 3 mois dans des conditions optimales, entre 4 et 11 jours avec moins de 50 % d'hydrométrie ou - de 25°C. Par contre, la forme larvaire dormante de l'acarien, le protonymphe, se loge dans la moindre cavité où elle peut survivre pendant des mois dans des humidités basses. Elle se réactivera pour devenir adulte dès que reviendront les conditions optimales pour son évolution. Elle est de ce fait particulièrement difficile à éradiquer.



C.S.M. - PLANÈTE GAÏA > Septembre > 2008

 

   
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