Le Monde des Rêves

Pour quelle Raison les Rêves ne s'Ancrent-ils pas dans la Mémoire ?

L.G. - SCIENCE & VIE N°1239 > Décembre > 2020

Le Monde des Rêves

SCIENCE & VIE N°1215 > Décembre > 2018

Rêver...

POUR LA SCIENCE N°459 > Janvier > 2016

À quoi nous sert-il de Rêver ?

Freud voyait dans nos songes une échappatoire aux tensions psychiques néfastes accumulées pendant la journée.

Dès les années 1980, Francis Crick, Prix Nobel de médecine, formulait une hypothèse qui aurait sans doute plu au père de la psychanalyse. Selon lui, les rêves permettraient d'éliminer le flot d'informations superflues captées durant la journée, qui, en surchargeant le cerveau, risqueraient de lui être nocives. Comme on soulage la mémoire vive d'un ordinateur en supprimant les données inutiles, nous rêverions pour oublier les pensées parasites en les "rangeant" en vrac dans des petites histoires : les rêves.
Ce qui expliquerait pourquoi leur contenu n'a souvent aucun sens. Crick avoue que tant que les substances chimiques responsables de ce mécanisme n'ont pas été identifiées, sa théorie doit être considérée comme spéculative. Mais l'idée du "rêve utile" n'est pas près de disparaître. De nombreuses recherches la confortent, lui attribuant même un rôle bénéfique sur nos émotions. Selon une étude américaine réalisée dans les années 1990, les femmes qui surmontent le mieux la dépression causée par un divorce sont aussi celles qui en avaient le plus rêvé ! Comme si leurs songes contribuaient à moduler leurs émotions. Matthew Walker, neuroscientifique de Berkeley, va plus loin. Selon lui, les rêves agissent tel un baume pour adoucir l'amertume des expériences vécues dans la journée précédente. Dans la même veine, en 2000, le psychologue finlandais Antti Revonsuo élabore une théorie selon laquelle, à l'instar des simulateurs de pilotage, nos rêves nous plongent parfois dans des scénarios catastrophe pour mieux nous préparer à réagir aux situations stressantes dans la réalité.
Nos rêves nous protégeraient-ils ? Théorie séduisante mais totalement fantasmagorique selon certains chercheurs, pour qui le rêve n'est qu'un sous-produit du sommeil et de la pensée, sans fonction particulière. Le neuropsychiatre Allan Hobson les résume même à un épiphénomène du sommeil et un pur produit du hasard. En l'absence de stimuli pendant le sommeil, l'activité aléatoire de nos neurones générerait ces chimères et leurs bizarreries. Affaire classée ? Pas encore. Le neuropsychanalyste sud-africain Mark Solms défend depuis 10 ans une autre théorie : les images produites lors de nos songes serviraient à satisfaire l'énorme besoin d'activité de notre cerveau, tout en permettant à ses composants de "souffler". Un peu comme les parents installent leurs enfants remuants devant un DVD pour avoir la paix... À suivre.

Qu'est-ce qui fait qu'on reste immobile quand on rêve ?
Vous volez à tire d'aile au-dessus d'un paysage et enchaînez les acrobaties aériennes sans la moindre difficulté. Mais pour quiconque vous observe à ce moment-là, impossible de se douter que vous volez. Et pour cause, vous êtes en plein rêve, et totalement immobile... Cette atonie musculaire est l'une des conditions indispensables au rêve. De cette façon, le cerveau n'a pas à traiter les informations motrices qu'il façonne. Ainsi, il peut continuer à élaborer le rêve, sachant que vous ne risquez pas de vous "envoler" par la fenêtre, vu votre paralysie. Cette atonie résulte d'un blocage des motoneurones spinaux, c'est-à-dire des neurones moteurs de la moelle épinière qui sont directement connectés aux muscles squelettiques dont ils commandent les contractions. Cette inhibition est induite par la glycine, un neurotransmetteur (un composé chimique) libéré lors du sommeil paradoxal par des neurones situés dans le cerveau postérieur, où se nichent entre autres le bulbe rachidien - qui contrôle le rythme cardiaque et la respiration - et le cerveiet, impliqué dans la coordination des mouvements et le maintien de l'équilibre. À noter que les muscles respiratoires, cardiaques et oculaires ne sont pas touchés par l'action de la glycine. K.J.

S.B. - SCIENCE & VIE QUESTIONS N°17 > Octobre-Décembre > 2015

Pourquoi le Cerveau se souvient-il des Rêves ?

L'origine du rêve continue d'être un mystère pour les chercheurs qui étudient la différence entre les « grands rêveurs », qui parviennent à se souvenir de leurs rêves régulièrement, et les « petits rêveurs », pour lesquels cet événement est plus rare.

En janvier dernier, l'équipe de Perrine Ruby, chargée de recherche à l'Inserm au sein du Centre de recherche en neurosciences de Lyon (Inserm CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1), réalisait deux constats : les grands rêveurs comptabilisent 2 fois plus de phases de réveil pendant le sommeil que les petits rêveurs et leur cerveau est plus réactif aux stimuli de l'environnement. Cette sensibilité expliquerait une augmentation des éveils au cours de la nuit et permettrait ainsi une meilleure mémorisation des rêves lors de cette brève phase d'éveil.
Dans une nouvelle étude, l'équipe de recherche a cherché quelles régions du cerveau différencient les grands des petits rêveurs en mesurant l'activité cérébrale spontanée en Tomographie par Emission de Positons (TEP) à l'éveil et pendant le sommeil. Les résultats révèlent que les grands rêveurs présentent une activité cérébrale spontanée plus forte pendant leur sommeil au niveau du cortex préfrontal médian (MPFC) et de la jonction tempom-pariétale (JTP), une zone cérébrale impliquée dans l'orientation de l'attention vers les stimuli extérieurs. "Cela explique pourquoi les grands rêveurs réagissent plus aux stimuli de l'environnement et se réveillent plus au cours de leur sommeil que les petits rêveurs, et ainsi pourquoi ils mémorisent mieux leurs rêves. En effet le cerveau endormi n'est pas capable de mémoriser une nouvelle information en mémoire, il a besoin de se réveiller pour pouvoir faire ça", explique Perrine Ruby. Le neuropsychologue sud-africain Mark Solms avait remarqué dans de précédents travaux que des lésions de ces deux zones conduisaient à une cessation des souvenirs de rêves.

SCIENCE MAGAZINE N°43 > Août-Octobre > 2015

Le Rêve Peut être Orienté par des Sons

Nos rêves peuvent être orientés en fonction des sons perçus durant notre sommeil : c'est ce qu'ont montré, sur des rats, deux chercheurs du MIT (Etats-Unis).

Les rongeurs ont d'abord appris à associer un son avec une portion du labyrinthe dans lequel ils étaient entraînés. La nuit, alors qu'ils rêvaient de leurs aventures du jour, l'équipe du MIT a diffusé les différents sons, et constaté que les rats se mettaient alors à rêver de la portion du labyrinthe correspondante à chacun. Cette découverte pourrait ainsi permettre de sélectionner, bloquer ou modifier nos souvenirs.

G.S. - SCIENCE & VIE > Novembre > 2012

Le Rêve Précède le Sommeil

Le cerveau ne s'endort pas d'un coup : deux zones chargées d'analyser les stimulations sensorielles sont désynchronisées.

Ainsi le thalamus réduit-il son activité et entre-t-il en phase de sommeil plusieurs minutes avant le cortex cérébral. Cette mise en veille du thalamus, siège des émotions et de la mémoire, serait responsable d'hallucinations oniriques et d'une surestimation du temps d'endormissement, alors que l'activité du cortex maintiendrait un éveil partiel.


M.K. - SCIENCE & VIE > Août > 2010

Rêvasser est Bon pour la Mémoire

Rêver les yeux ouverts aide à mémoriser les informations récemment apprises. Pendant un instant, ne penser à rien pour mieux se souvenir...

Des chercheurs de l'université de New York ont scruté par IRM l'activité cérébrale de sujets auxquels ils faisaient regarder sur écran une série de visages associés à des objets (un adulte souriant et un ballon d'enfant) et qui devaient déterminer si les associations étaient crédibles. Ils restaient quelques minutes à ne rien faire, et on leur projetait une autre série, avec des visages et des paysages (un adulte souriant et une plage) : ils devaient imaginer si la personne paraissait heureuse dans ce décor.
À la sortie de l'IRM, les chercheurs leur ont fait subir un test imprévu : tel visage était-il proposé avec tel objet ? Et avec tel paysage ? Si les sujets avaient laissé leur esprit vagabonder entre les deux séries, leurs performances au test étaient meilleures que s'ils y avaient repensé. Et beaucoup de régions avaient été activées dans leur cerveau, y compris l'hippocampe, une structure clé dans la consolidation des souvenirs. Un résultat réconfortant pour les élèves qui s'autorisent une pause entre deux séances de révisions d'examen !

V.B. - SCIENCE & VIE > Avril > 2010

Rêver les Yeux Ouverts Stimule le Cerveau

Comme l'Indique l'IRM, lorsque nous rêvassons, plusieurs régions du cerveau s'activent, notamment des zones chargées de résoudre des problèmes complexes.

Pour résoudre un casse-tête, mieux vaut laisser son esprit vagabonder. Kalina Christoff, de l'université de British Columbia, au Canada, et ses collègues ont enregistré par IRM l'activité cérébrale de volontaires alors qu'ils pressaient un bouton à l'apparition de nombres à l'écran, une tâche jugée très facile.

Surprise : lorsque les sujets commettent des erreurs et rêvassent, le réseau 'exécutif' du cerveau, chargé de résoudre des problèmes complexes, s'active parallèlement au réseau recruté "par défaut", déjà connu pour être impliqué dans des activités qui ne demandent pas de concentration. Ces deux réseaux, que l'on croyait fonctionner en opposition, semblent d'autant plus stimulés que l'on n'a pas conscience de rêver les yeux ouverts. Une activité qui représenterait un tiers de notre vie diurne et qui serait consacrée à des questions clés de notre existence.

V.B. - SCIENCE & VIE > Juillet > 2009
 

   
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