Le Cerveau des Sportifs

Le Secret des Sportifs de Haut Niveau

À force d'entraînement, les athlètes développent des compétences cognitives qui expliquent en grande partie leurs performances. La musculature et les aptitudes physiques ne sont donc pas seules en cause !

Des résultats de recherche révèlent ainsi que le niveau d'attention sur une tâche varie selon qu'on est novice ou expert. Ce dernier va porter son attention à un niveau beaucoup plus global. Par exemple, le service d'un joueur de tennis : un debutant doit y consacrer beaucoup d'attention durant la préparation, en décomposant tous les mouvements. De son côté, l'expert a tellement automatisé ce geste que son cerveau le considère comme une cible unique de l'attention, ce qui laisse disponible le reste de ses ressources attentionnelles pour d'autres activités, par exemple l'analyse et l'anticipation des déplacements de l'adversaire. Aucun athlète de premier plan ne fait aujourd'hui l'impasse sur un programme d'entraînement mental, indispensable pour se concentrer et le rester. Les études mettent en avant l'intérêt des stratégies orientées sur la visualisation et la confiance en soi. Plus l'athlète réussit à visualiser mentalement un mouvement et la série de gestes nécessaires à sa réalisation, plus il réussit à être dans l'état de flux décrit par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi en 1975 : une confiance en sa capacité de réalisation et une résistance accrue aux distractions. Toutes les techniques qui favorisent le sentiment d'efficacité personnelle, décrit par le psychosociologue Albert Bandura dans les années 1980, et la confiance en soi sont également recommandées. Plusieurs études confirment que les athlètes de haut niveau en bénéficient sur deux tableaux : une meilleure capacité à se concentrer et une forte volonté de gagner.

LES CAHIERS DU MONDE DE L'INTELLIGENCE N°1 > Août-Septembre-Octobre > 2013

Les Grands Sportifs Ont-ils un Cerveau Particulier ?

Oui, et leurs performances ne sont pas dues aux seuls muscles.

Les champions sont dotés d'une meilleure coordination oil-main, liée à la région PEG du cortex pariétal qui contient les cartes de l'espace et du corps du côté opposé au mouvement. La perfection de leurs gestes est liée également au cortex somatosensoriel qui contrôle les signaux des différentes parties du corps et du cortex moteur voisin qui contrôle les mouvements. Mais les grands sportifs ont aussi l'avantage de pouvoir aller au-delà des limites physiques du commun des mortels grâce à une moindre sensation de fatigue physique. Cette fatigue n'est pas générée dans les muscles mais dans le cerveau par une molécule appelée interleukine-6. Le cerveau sportif y serait moins sensible, à moins qu'il ne reçoive des signaux plus faibles.

ÇA M'INTÉRESSE Hors Série > Février > 2010

Courir en Groupe Enrichit le Cerveau

L'isolation sociale annule les bienfaits de l'activité physique sur le cerveau en empêchant l'hippocampe d'augmenter sa production de nouveaux neurones. Le sport collectif diminuerait l'action de la corticostérone, qui empêche la production de nouveaux neurones.

C'est ce que montre le travail mené par Alexis Stranahan, chercheur psychologue à l'université de Princeton (New Jersey). Dans son étude, des rats adultes ont eu accès à une roue pendant douze jours, une partie vivant en groupe et les autres étant isolés. Alors que chez les premiers, les chercheurs ont constaté que la course stimule la neurogenèse, cet effet positif est supprimé chez les rongeurs socialement isolés ! En cause, une hormone : la corticostérone, dont le taux sanguin a été mesuré. Produite en réponse à l'activité physique et au stress, elle a des effets négatifs sur la neurogenèse, effets qui semblent compensés par l'interaction sociale selon des mécanismes encore mal compris.
Un résultat qui confirme que le soutien social amenuise l'impact négatif du stress sur le cerveau et semble nous protéger des maladies psychiatriques.

M.-C.M. - SCIENCE & VIE > Mai > 2006

 

   
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