Les paramécies sont aussi caractérisées par une des exceptions à l'universalité du code génétique (avec la mitochondrie). La taille de la cellule varie de 100 à 300 µm de long suivant les espèces. La paramécie vit isolée en eau douce, mais peut produire des biofilms quand sa nourriture est abondante (eutrophisation). Elle fait partie des « infusoires » des anciens auteurs, nom qui provient du fait qu'elle apparaît en grand nombre dans les infusions de végétaux (foins, thé, peaux de fruits, etc., rendant sa culture et son étude aisées). La paramécie se développe aussi dans les étangs (végétaux dans de l'eau). Vivant dans un milieu hypotonique par rapport à son cytoplasme, la cellule absorbe constamment l'eau de son environnement par osmose. L'excès d'eau dans le cytoplasme est alors évacué grâce à des vacuoles pulsatiles, où le cytoplasme se contracte périodiquement pour expulser l'eau à travers la membrane plasmique.
Comment expliquer que deux d'entre elles, de type sexuel opposé - un caractère qui dépend de l'expression d'un gène - soient impossibles à distinguer par leur patrimoine génétique ? Simplement parce que le type sexuel n'est pas déterminé par le génome... mais par de petites séquences d'ARN, des molécules situées dans le cytoplasme (le contenu de la cellule). Une forme d'hérédité hors du commun révélée par l'équipe d'Eric Meyer (ENS Paris). La paramécie dispose en effet d'une copie functionnelle de son génome, dans laquelle les séquences parasites sont éliminées par les ARN. Et justement, certaines paramécies n'expriment pas leur gène du type sexuel car il est traité comme un élément parasite. Ce sont donc bien les ARN qui déterminent le type sexuel, en choisissant d'exprimer on non ce gène. "Ce mécanisme touche a priori n'importe quel gène, précise Eric Meyer. Ce qui permet à la paramécie de s'adapter vite à son environnement et de transmettre ces ajustements à ses descendants, sans toucher à son patrimoine génétique.
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