L'écrivain naturaliste Rick Bass s'est aventuré dans le désert du Namib en quête du rhinocéros noir.

Cette merveille de l'évolution a vécu des millénaires dans un environnement hostile. Puis elle a rencontré l'homme...

Alors que les deux rhinocéros d'Afrique, le blanc et le noir, peuplent la savane, les Pygmées, mais aussi d'autres autochtones et des chasseurs occidentaux, ont observé un rhinocéros de forêt, aux abords du fleuve Congo, dans une région qui s"étend sur le Gabon, le nord du Congo et le sud du Cameroun et de la République centrafricaine.

Connu sous le nom d'emela ntouka, il est armé, suivant les témoignages, d'une ou de deux cornes, qu'il utilise pour éventrer les buffles, voire les éléphants, bien qu'il soit végétarien. Il se nourrit, en effet, de feuillages, qu'il saisit avec un "bec" - en fait, c'est sa lèvre supérieure, qui est préhensile.

Sa peau présente des sortes de plaques lui donnant un aspect cuirassé. Il émet des grognements, des reniflements. Le portrait de l'emela ntouka évoque en tout cas un rhinocéros, jusqu'à la lèvre supérieure ressemblant au "bec" du rhino noir. L'adaptation à la forêt tropicale humide existe chez les espèces asiatiques, comme le rhino de Java, aux mours aquatiques et dont la peau forme des replis qui font penser à un blindage.

Quand il rencontre une femelle fécondable, le mâle rhinocéros noir prend le temps de se faire accepter.

Puis il hisse sur elle ses 1500 kg, pendant une dizaine de minutes, sans tenter de copuler. Opération qu'il répète une vingtaine de fois, après quoi il entreprend une pénétration, qui dure une trentaine de minutes !

Ensuite, il arrive qu'ils s'allongent côte à côte. Des préliminaires, un sexe immense, un coït d'une demi-heure, une sieste... les rhinocéros ont toujours fasciné les hommes.

Au point qu'ils sont devenus victimes de leur record : les prétendues vertus aphrodisiaques de leurs cornes en ont fait une espèce aujourd'hui menacée d'extinction.