Monde ANIMAL - Eucaryotes - Vertébrés, Tetrapoda, Mammalia
MAMMIFÈRES (29 ordres, 153 familles, 200 genres, 6495 espèces), Theria, Placentalia, Euarchontoglires, Primates : 4 Sous-ordres, 6 infra-ordres (plus de 500 espèces)

Culture des Grands Singes

Les Grands Singes savent ce que les autres Savent...

LA RECHERCHE N°518 > Décembre > 2016

Le Babouin peut aussi Transmettre une Culture

La capacité à enrichir un savoir au fil des générations n'est pas le propre de l'homme. C'est ce qu'a découvert Nicolas Claidière (université d'Aix-Marseille) en étudiant des babouins jouant au... Memory.

Face à un écran tactile, ils devaient repositionner correctement 4 cases rouges qui apparaissaient brièvement sur une grille de 16 cases. Pour le premier, la position des cases rouges était aléatoire. Mais dès le deuxième, elle correspondait à ce que le précédent avait tapé en repositionnant les cases. Les grilles évoluaient ainsi à chaque génération, montrant de plus en plus de motifs dont les cases se touchent (une ligne, un carré, un S, un L ou un T), plus facilement mémorisables. En commettant des erreurs, les babouins ont ainsi transmis des modifications qui ont rendu les générations suivantes plus efficaces : en douze générations, le taux de réussite est passé de 80 à 95 %. Mais surtout, cette transmission est spécifique : chaque "lignée" de babouins jouant l'un après l'autre avait son motif prédominant (soit ligne, soit carré, etc.). "C'est ce qui est observé lors d'une évolution culturelle humaine : une augmentation de la performance, et l'émergence d'un comportement spécifique à chaque lignée", souligne Nicolas Claidière.

E.L.-T. - SCIENCE & VIE N°1168 > Janvier > 2015

Une Sage-Femme chez les Singes

Des primatologues chinois ont observé une scène rare : l'accouchement d'une guenon avec l'aide d'une aînée.

C'est une scène rarement documentée que des primatologues chinois de l'université de Pékin ont réussi à enregistrer dans son intégralité : l'accouchement d'une jeune guenon avec l'assistance d'une aînée jouant le rôle de sage-femme. Elle s'est déroulée en mars 2013 dans le sud de la Chine et vient d'être révélée par les chercheurs. Dans cette région, vivent les semnopithèques de Cat Ba, une espèce de cercopithèques en danger d'extinction comptant moins de 800 individus en liberté. Sur la paroi de la falaise où ils dorment, une jeune femelle de 5 ans, dont c'était la première grossesse, a commencé à ressentir des contractions sous l'oil attentif d'une congénère de 14 ans - qui avait eu son cinquième petit le matin même. Au bout de 70 contractions, alors qu'apparaissaient la tête etles épaules du nouveau-né, l'aînée plus aguerrie est intervenue pour faciliter le travail de la jeune parturiente. Se plaçant debout derrière celle-ci, elle a saisi le petit des deux mains pour le tirer vers sa poitrine, achevant de l'extraire en 18 secondes. Puis elle a terminé son office en le toilettant.

L.B. - SCIENCES ET AVENIR N°814 > Décembre > 2014

Trois Nounous pour le prix d'Une (Colobes)

ÇA M'INTÉRESSE N°390 > Août > 2013

Les Singes aussi Différencient les Homonymes

En fonction du contexte, le hocheur, un singe d'Afrique, poussera des cris qui, même en étant identiques, ne seront pas interprêtés de la même façon.

Kate Arnold, de l'université de Saint Andrews (Ecosse) a ainsi constaté que les femelles ne réagissent pas toujours de la même façon en entendant un mâle crier "hak", le cri d'alerte annonçant la présence d'un aigle.

Si habituellement leur regard se porte alors vers le ciel, elles chercheront pourtant ailleurs l'origine de l'alerte si le son "hak" est précédé du bruit d'un arbre qui tombe. La chercheuse en conclut donc que les singes savent différencier des cris en fonction de leur environnement sonore.

O.D. - SCIENCE & VIE > Septembre > 2013

Les Primates Dépriment aussi à la Quarantaine

Humeur morose, fatigue, stress... les grands singes connaissent eux aussi la crise de la quarantaine.

C'est ce que révèle Alexander Weiss, psychologue de l'université d'Edimbourg, qui a examiné le bien-être de 508 chimpanzés et orangs-outans vivant dans des parcs animaliers. L'analyse des questionnaires remplis par les soigneurs chargés de ces primates montre qu'ils présenteraient un certain mal-être au milieu de leur vie, entre 28 et 35 ans, selon une courbe en U caractéristique. Bons vivants durant leurs jeunes années et pendant l'âge mûr, ils connaissent "un passage à vide" à l'âge adulte. Moins investis socialement, ils font aussi moins d'efforts pour trouver de la nourriture. Sur la base de ces observations, les chercheurs estiment que la crise de la quarantaine chez les humains serait elle aussi liée à des facteurs biologiques et non pas seulement culturels.

J.G. - SCIENCE & VIE > Février > 2013

Le Babouin Apprend à Lire Comme l'Homme
SCIENCES COCNITIVES

Les singes aussi sont capables de reconnaître et de mémoriser des mots écrits. Nul besoin d'un gros bagage linguistique pour distinguer des mots : les animaux aussi y parviennent !

C'est ce qui ressort d'une expérience menée par une équipe du laboratoire de psychologie cognitive de l'université d'Aix-Marseille. Des mots de quatre lettres ont été présentés, sur un écran tactile, à six babouins. Certains étaient des mots anglais correctement orthographiés, d'autres n'étaient que des combinaisons aléatoires de lettres. Les singes sont parvenus à faire le tri entre vrais et faux mots avec un taux de réussite proche de 75 %, et en ont même mémorisé - certains plus de 300 pour le meilleur d'entre eux. Mieux. ils ont réussi à identifier des mots existants qu'ils n'avaient jamais rencontrés auparavant. La preuve, selon les chercheurs, que les singes accordent de l'importance à l'orthographe. "Le babouin utilise les informations concernant les lettres et les relations entre les lettres pour distinguer les mots réels, parce qu'il perçoit le mot écrit comme n'importe quel objet visuel, explique Jonathan Grainger, qui a dirigé l'étude. Le même processus est à l'ouvre chez nos enfants, lorsqu'ils apprennent à lire : ils mettent à profit une expertise déjà acquise, celle de la reconnaissance d'objets de tous les jours. Ce qui laisse supposer qu'un tel recyclage d'expertise soit commun de nombreuses autres espèces.

G.S. - SCIENCE & VIE > Juin > 2012

La Femelle Gelada Avorte si le Mâle Dominant Change

Avorter pour épargner ses petits ? C'est ce que semblent faire certaines femelles singes. Lorsqu'un nouveau mâle prend en charge le groupe et menace leur progéniture, elles arrêtent naturellement leur gestation.

Eila Roberts de l'université du Michigan, aux États-Unis, et ses collègues, ont suivi pendant cinq ans des geladas dans les montagnes du parc national du Simien en Ethiopie. Ils ont fait des relevés démographiques réguliers et des mesures d'hormones dans les fèces pour connaitre les conceptions en cours. Dans 80 % des cas, les femelles Theropithecus gelada avortent au cours des semaines qui suivent l'arrivée du mâle dominant !
Lorsqu'il prend le pouvoir, il a en effet pour habitude de tuer la descendance de son prédécesseur. Les femelles qui avortent ne perdent donc pas d'énergie à donner naissance, puis à s'occuper d'une progéniture condamnée, et peuvent plus rapidement engendrer la descendance du nouveau venu. Cet étonnant comportement avait déjà été observé chez des rongeurs en laboratoire : dès 1959, la biologiste Hilda Margaret Bruce avait remarqué que des souris captives mettaient un terme à leur grossesse en présence d'un mâle qui ne leur est pas familier. Mais personne ne savait si ce phénomène, baptisé depuis "effet Bruce", existait chez des animaux à l'état sauvage.

R.B. - SCIENCE & VIE > Mai > 2012


Les Babouins Savent Raisonner par Analogie
PRIMATOLOGIE

Comme les hommes, les singes sont capables de raisonner par analogie. Placés devant des paires de figures géométriques, ils parviennent à déterminer si elles sont identiques ou différentes, et à faire ensuite des associations entre deux paires.

C'est ce que Joël Fagot, de l'université de Provence et du CNRS, et Roger Tompson, du Franklin & Marshall College, aux États-Unis, ont démontré en étudiant 29 babouins Papio papio. À l'aide d'un écran tactile, ils leur ont par exemple présenté deux carrés, avant de leur demander de choisir entre deux autres paires : un triangle et une étoile, ou deux ovales. Le babouin était récompensé s'il touchait les deux formes géométriques représentant la même relation que la paire initiale, en l'occurrence l'identité. Au terme d'un apprentissage intensif de plusieurs milliers d'essais, six babouins ont répondu correctement, montrant leur capacité à résoudre des problèmes d'analogie. Les scientifiques pensaient jusque-là qu'il était impossible de produire des analogies sans le langage, et que seuls les hommes et quelques grands singes en étaient capables. Or, selon cette étude, le raisonnement par analogie serait indépendant du langage. Il aiderait par exemple les singes à identifier une relation de dominance dans différentes situations, et à réagir en conséquence.

R.B. - SCIENCE & VIE > Décembre > 2011

Les Grands Singes Croient-ils en Dieu ?

L'homme croit-il au Père Noël ? Non, et des travaux danois le prouvent. La région du cortex préfrontal qui s'active lorsqu'on prie Dieu - région liée à la considération des intentions d'une autre personne - n'est pas activée lorsqu'on adresse une demande au Père Noël. Ce qui prouve que l'on ne croit pas à son existence alors que l'on s'adresse à Dieu comme à une personne vivante. Du moins si l'on est croyant. Réciter des prières met d'ailleurs en jeu les mêmes régions cérébrales que la récitation de comptines.

Non, impossible, car malgré nos 99 % d'ADN en commun, leur cerveau est dépourvu de quelques-unes de nos capacités intellectuelles. Des travaux d'imagerie cérébrale réalisés par des neurologues de Bethesda sur des croyants (humains) révèlent que les parties du cerveau qui traitent les questions religieuses, comme la croyance en l'intervention divine ou en l'état émotionnel de Dieu, sont celles qui sont apparues le plus récemment dans l'évolution. À savoir, le néocortex et en particulier le cortex préfrontal. C'est à ces régions que nous devons les capacités cognitives sophistiquées que le monde animal nous envie. Notamment la théorie de l'esprit. Cette capacité à reconnaître que les autres ont leurs propres intentions et motivations, indépendantes des nôtres, nous permet de penser : "Je sais que tu crois que"... Rien de très exceptionnel, direz-vous, puisque quelques espèces dont les chimpanzés et peut-être les corneilles sont également capables d'un tel degré.

mains, pouvons pousser le raisonnement plus loin : alors que n'importe quel mammifère est capable d'un niveau d'intentionnalité de premier ordre ("je pense que...") et un chimpanzé du deuxième ordre, nous parvenons à nous dire face à un congénère : "Je sais (1) que tu crois (2) que je veux (3) que tu penses (4) que j'ai l'intention de... (5)". Plus malin qu'un singe ! Avant que les religions soient possibles, l'évolution du cerveau jusqu'à ce haut niveau d'intentionnalité était nécessaire. Mais pas suffisante. En effet, être en adéquation avec les enseignements doctrinaux abstraits et les images d'une religion nécessite en plus l'intervention de régions cérébrales utilisées pour le langage, le décodage des métaphores et le rappel des images. Si les grands singes sont peut-être capables de comprendre des métaphores, en tout cas ils n'ont pas acquis le langage pour le dire. Preuve que notre cerveau est tout à fait exceptionnel.

ÇA M'INTÉRESSE HS > Mars > 2010

Les Singes aussi savent se Projeter dans l'Avenir

Les grands singes partageraient avec l'homme la capacité de prévoir leurs futurs besoins.

Nicholas Mulcahy, de l'institut Max Planck de Leipzig (Allemagne), a ainsi démontré que les bonobos et les orangs-outans pensent à mettre de côté la veille les outils qui leur seront nécessaires le lendemain !

Mis en présence d'un appareil délivrant une friandise grace à un outil précis, puis éloignés pendant quatorze heures, ils sélectionnent et transportent à l'avance le bon outil ! L'aptitude à planifier serait donc apparue il y a plus de 14 millions d'années chez les grands singes, et non pas seulement chez les hominidés, 12 millions d'années plus tard.

B.B. - SCIENCE & VIE > Juillet > 2006

 

   
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