Dans la petite colonie de girelles, le mâle est mort. Pourtant, aucune femelle ne s'inquiète. La plus imposante d'entre elles commence à se comporter comme un mâle quelques heures à peine après le décès du père de ses rejetons. Et dix jours plus tard, la voici qui produit du sperme au lieu d'ovules et s'empare du harem...

Un miracle ? Non, c'est un comportement normal, fréquent chez de nombreux poissons. Chez certaines espèces, les femelles deviennent mâles en vieillissant ; chez d'autres, comme les poissons-demoiselles ou les poissons-clowns (photo), c'est l'inverse.
Quant au gobie pygmée d'Okinawa, il peut changer plusieurs fois de sexe au cours de sa vie ! Si ces métarnorphoses - un réel avantage pour l'espèce - sont bien connues des spécialistes, en revanche, les mécanismes en jeu restent totalement mystérieux. Côté comportement, ce sont certainement des hormones qui agissent mais on ne sait pas lesquelles ni quel signal en active la production. Et côté anatomie, personne n'arrive à comprendre comment le sexe, déterminé génétiquement par des chromosomes, et donc théoriquement non échangeable, peut soudain être modifié.

Le son émis par le poisson clown Amphiprion clarkii (proche de celui du bois qui craque) pour communiquer avec ses semblables, vient d'un ligament particulier qui permet à la mâchoire inférieure de bouger rapidement.

Provoqué par le rapide choc des dents, il se propage alors dans toute la bouche, qui sert de caisse de résonance, affirme l'équipe de l'université de Liège qui a découvert cette caractéristique anatomique grâce à la vidéo et à la radiographie.