Lorsqu'il est menacé par l'algue toxique Chlorodesmis fatigiata, le corail Acropora nasuta dégage une odeur qui attire des poissons herbivores.

Ceux-ci débarrassent alors le récif de son envahisseur, en le mangeant ou en le recrachant plus loin. Ce qui les rend même toxiques pour leurs prédateurs. En retour, ces "gardes du corps" se nourrissent aussi du mucus produit par le corail.

Pour Danielle Dixson et Mark Hay, de l'Institut de technologie de Géorgie (Etats-Unis), cette relation mutualiste est un analogue marin de celle qui lie les acacias et les fourmis.

Les poissons herbivores sont nécessaires au bon rétablissement des récifs corallien blanchis après un réchauffement des eaux. Selon Terry Hugues (James Cook University, Australie), ceux-ci limiteraient le développement d'algues envahissantes.

Pour preuve, dans des zones de la Grande Barrière de corail privées du broutement des poissons par la pose de grillages, l'étendue corallienne a crû de seulement 28 % en 2 ans, contre 83 % pour les zones libres d'accès.

Une raison supplémentaire d'interdire la pêche dans les régions où les coraux sont mal-en-point.