Au contraire, il y en a de plus en plus ! Ceci dit, il est vrai qu'il se forme beaucoup moins d'étoiles aujourd'hui que par le passé. Et il est tout aussi vrai que le nombre d'astres qui gravitent dans un volume donné de l'Univers ne cesse de diminuer... Bon, reprenons. Gravité oblige, l'Univers a vu s'effondrer sur lui-même 90 % du gaz qui le constituait au départ, jusqu'à initier des réactions nucléaires pour former des étoiles. Faute de carburant, les galaxies ne sont donc plus que l'ombre des usines à produire des astres qu'elles étaient à l'origine, il y a environ 8 milliards d'années : une portion d'Univers pruduisait à cette époque 10 soleils par siècle, contre un seul aujourd'hui... Seulement, ces galaxies abritent toujours les étoiles datant des débuts de l'Univers : les astres nés il y a des milliards d'années brillent toujours. Mis à part de rares étoiles très massives qui explosent au bout de quelques dizaines de millions d'années, les astres ont en effet une durée de vie de l'ordre de celle de l'Univers. "Les étoiles de type solaire, les plus nombreuses, vivent environ dix milliards d'années, précise David Elbaz, spécialiste du sujet au Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Ce qui veut dire que les seules étoiles qui ont eu le temps de naître et de mourir sont soit très massives, soit nées tout au début de l'Univers. Une infime minorité donc". UNE DILUTION CONTINUE : Ainsi, la majorité des étoiles s'ajoutent dans l'Univers, les nouveau-nées côtoyant les anciennes. Leur nombre ne cesse donc globalement de croître... tout en diminuant dans un volume donné d'Univers. Car il ne faut pas oublier que celui-ci est en expansion accélérée depuis 7 milliards d'années, ne cessant de diluer la matière qui le constitue. "Durant les 2 premiers milliards d'années après le big bang, le taux de formation d'étoiles était supérieur à l'expansion et le nombre d'étoiles avait donc localement tendance à augmenter. Mais, ensuite, il n'a cessé de baisser", résume le chercheur. Si l'on trace les contours d'une boîte d'une année-lumière de côté qui ne suit pas l'expansion de l'Univers, on observe donc qu'elle était peuplée de 200 masses solaires d'étoiles il y a 11,5 milliards d'années, et qu'elle n'en abrite que 55 aujourd'hui. L'Univers a beau allumer sans cesse de nouvelles chandelles, il se vide irrémédiablement.
Question, à la frontière de la poésie et de la science, fut posée dès le XIXe siècle par les astronomes découvrant, effarés, l'inimaginable distance des étoiles. Depuis, c'est un grand classique de l'observation. Une interrogation légitime : la lumière, qui se déplace à la vitesse de "seulement" 300.000 km/s, peut prendre des décennies, des siècles, voire des millénaires à nous parvenir d'une étoile. Ainsi, si une étoile située à dix années-lumière s'éteint aujourd'hui brusquement, nous la verrons briller dans le ciel encore pendant dix ans ! Alors, combien d'étoiles sont déjà mortes, parmi toutes celles que vous pourriez voir briller simplement en levant les veux au ciel ? Eh bien, au risque de vous décevoir, probablement aucune. Pour la bonne raison que le temps des hommes n'est pas celui des étoiles ! "ÉPHÉMÈRES" ÉTOILES MASSIVES Pour comprendre, il faut savoir que les étoiles les plus massives sont les plus éphémères : alors qu'une petite étoile peut briller cent milliards d'années, une étoile de taille moyenne, comme le Soleil, peut compter sur dix milliards d'années, et une étoile géante, sur dix millions. À l'œil nu, par une nuit très claire, 3.000 étoiles, tout au plus, sont ainsi perceptibles... Et leur distance est de quelques dizaines d'années-lumière en moyenne, quelques milliers pour les plus lointaines, comme Deneb, distante de 3.000 années-lumière. Non seulement toutes ces étoiles brillent donc toujours aujourd'hui, mais ce n'est pas demain la veille qu'elles s'éteindront. Leur longévité se compte encore en millions, voire en milliards d'années ! Cependant, les étoiles à la longévité la plus courte sont aussi les plus rares ! Les supergéantes visibles à l'œil nu, dix, vingt, cinquante fois plus massives que le Soleil, destinées à exploser en supernovae se comptent par dizaines seulement. Aucune ne montre de signes d'extinction imminente : elles exploseront effectivement "demain", mais ce demain est à l'échelle astronomique ; il adviendra dans 10.000 ou 100.000 ans. VOIR PLUS LOIN DANS LE PASSÉ Pourtant, pourriez-vous objecter ici, les astronomes observent parfois des explosions d'étoiles bien visibles à l'œil nu ; c'est arrivé en 1006, en 1572, en 1604 ou en 1987. Des astres ont donc bel et bien brillé dans notre ciel alors qu'ils étaient déjà morts... Certes, mais c'est l'extraordinaire puissance de ces explosions qui les ont rendus visibles. Les étoiles supergéantes qui sont mortes lors de ces explosions historiques étaient bien trop lointaines pour être visibles à l'œil nu.
C'est quoi une étoile ? Un astre sphérique constitué de gaz chauds, agglomérés par la gravitation. Il doit être suffisamment massif pour déclencher en son sein, à un moment de son existence, une réaction de fusion thermonucléaire produisant un rayonnement. Les astronomes reconnaissent que cette question n'a pas encore de réponse. Simplement parce que nous ne pouvons pas voir au-delà d'un horizon de 14 milliards d'années-lumière (la limite fixée par l'âge de l'Univers). Mais il est possible d'évaluer le nombre des étoiles dans l'Univers observable. D'abord, compter les étoiles dans une galaxie moyenne : jusqu'à 200 milliards (soit 2 x 1011) dans un spécimen moyen comme notre Voie lactée. Le chiffre est ensuite à multiplier par le nombre de galaxies observables, soit environ 100 milliards (1011), dont 100 millions vues par le télescope du mont Palomar (États-Unis). On obtient, au final, le chiffre (astronomique) de 20.000 milliards de milliards (2 x 1022). Il s'agit d'une estimation à quelques milliers de milliards de milliards près.
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