La Terre, planète chaude et hospitalière depuis 11.000 ans, mais pour combien de temps encore ? Que deviendrait notre monde si les températures chutaient ? Imaginez. Dans l'hémisphère nord, il fait -30°C par endroit. À -25°C, les transports publics sont immobilisés. Les routes recouvertes de 3 mètres de neige sont impraticables, sauf à moto-neige. Pour ceux qui ne peuvent se protéger du froid, c'est la mort assurée. Les bâtiments s'éffondrent sous le poids de la glace et la neige, les infrastructures se désagrègent et la société doit lutter pour survivre. Tel pourrait être le scénario de notre futur relativement proche. Actuellement, le climat est paisible. Mais cela n'a pas été toujours le cas. La planète connaît un cycle alternant les périodes froides, glaciaires et périodes plus chaudes, interglaciaires. C'est un cycle naturel. La Terre n'a pas connu de période glaciaire depuis 10.000 ans. Depuis la fin du 19ème siècle, les températures ont augmentées d'environ 0,6° à l'échelle planétaire. À Montréal, le 05/01/1998, les températures chutent brusquement jusqu'à -23° et une violente tempête s'abat sur la ville, l'arrosant d'une pluie verglaçante. En à peine quelques jours, cette métropole n'est plus qu'une terre gelée et désolée. Il y a d'abord eu les coupures de courant. Les pylônes s'effondrent sous le poids de la glace. Il faudra attendre 5 jours et 5 nuits glacés pour que le courant revienne à Montréal grâce à l'unique ligne électrique restante en état de marche, sinon, Montréal aurait pu connaître le pire. La tempête verglaçante a causé pour 2 milliards d'euros de dégâts et la mort de 30 personnes. L'orbite de la Terre autour du Soleil n'est pas figée, elle fluctue... et un jour l'orbite changera encore, et une période glaciaire fera son apparition. Les carottes glaciaires nous renseignent sur l'activité du climat terrestre. On observe parfois des changements très lents, mais aussi, des changements très brusque et très rapide. Le climat alterne rapidement entre le chaud et le grand froid. Et les causes, sont les volcans. Une forte éruption est suivie d'une chute des températures. La poussière et les cendres voilent la surface du globe. En 1815, on a connu une année sans été. Le stratovolcan du Tambora est situé sur la pointe Ouest de l'île de Sumbawa, à l'Est de l'archipel indonésien. C'est un énorme stratovolcan de 60 km de diamètre avec au centre une caldeira de 6 km de diamètre et profonde de 600 m, formée lors de l'éruption cataclysmale de 1815. Le Tambora a eu de nouvelles éruptions en 1819, 1880 et en 1967. L'ÉRUPTION DU MILLÉNAIRE Les 10 et 11 avril 1815, après 7 mois de phénomènes précurseurs, une éruption paroxysmale (l'une des plus importantes de ses 10.000 ans) décapite le sommet du volcan. Le Tambora qui avait une altitude de 4300 m, perd en quelques heures 1500 m de hauteur (il culmine actuellement à 2850 m). Des phases d'explosions violentes accompagnées d'émissions de nuages de cendres durent 24 h et le ciel s'assombrit durant 2 jours jusqu'à 600 km de distance de l'éruption. Le bruit des explosions est entendu jusqu'à 1500 km de là. LES EFFETS DE L'ÉRUPTION DU TAMBORA SUR LE CLIMAT TERRESTRE Des poussières, des cendres et des aérosols gazeux furent projetés dans la stratosphère (20-30 km de hauteur) où ils sont alors transportés par les jets streams de la haute atmosphère. En l'espace quelques mois les poussières et aérosols se répandirent dans l'atmosphère terrestre ce qui provoquera des modifications climatiques pendant plusieurs années à l'échelle planétaire. Les premières observations en Europe sur les effets indirects de cette éruption concernent des phénomènes optiques observés à Londres entre le 28 juin et le 2 juillet, ainsi qu'entre le 3 septembre et le 7 octobre 1815. Durant ces périodes sont signalés des couchers de soleil prolongés et brillamment colorés - oranges ou rouges sur l'horizon, pourpres ou roses au-dessus. Ce phénomène nous est resté par les ouvres du peintre anglais William Turner (1775-1851), ce maître de la couleur fit des aquarelles remarquables de ces couchers et de levers de soleil en 1815 et 1816. Un autre Anglais, poète, Lord Byron écrivit une poésie sur cette éruption, Darkness. Les volcans ont un impact très immédiat sur le climat. Les cendres volcaniques ne sont pas l'unique cause d'un brusque refroidissement. On l'a vu plus haut, dans le cocktail de gaz projeté dans l'atmosphère, l'acide sulfurique est le gaz qui contribue le plus au refroidissement de la planète, en renvoyant la lumière vers l'espace. Le Laki, qui culmine à 500 m d'altitude, est un volcan très particulier, c'est, en effet, un système éruptif fissural, comme le Krafla au Nord de l'Islande, qui s'est mis en place lors d'une éruption phénoménale, en 1783. Le 29 juillet 1783 intervint une seconde phase éruptive. Une nouvelle fissure s'ouvre au nord-est du Laki, et des coulées de lave dévalent dans la vallée de Hverfisfljot. L'éruption s'acheva le 7 février 1784, et aura duré huit mois. La zone fissurale est longue de 25 km au total. Les coulées de lave ont recouvert une surface de 565 km², pour un volume global, gigantesque, estimé à 12,3 km³. L'éruption du Lakagigar est ainsi le plus important épanchement lavique des temps historiques dans le monde. En revanche, les cendres volcaniques si elles recouvrirent une surface de 8000 km², représentent un volume relativement faible, estimé à 0,3 km³. L'éruption de 535 après J.C.. changea radicalement le climat et peut-être modifié le cours de l'histoire. Cette éruption recouvrit la planète d'un nuage de gaz et de poussières volcaniques. Pendant un an le soleil brilla comme la lune. Les vieux empires s'éffondrèrent et de nouveaux se développèrent, notre monde actuel émergea de ce chaos général. Cela a été une catastrophe qui a bouleversé la démographie et les sociétés, partout, et le cours de l'histoire. Un écart de quelques degrés, peut dérégler les températures dans plusieurs parties du monde et provoquer des ouragans, des inondations... Les sociétés les plus avancées, donc les plus dépendantes, sont plus vulnérables aux grandes catastrophes. Le dernier grand froid, il y a 13.000 ans, a sûrementété causé par un réchauffement climatique qui a fait fondre les calottes glaciaires du nord, déversant des millions de litres d'eau douce, moins dense que l'eau des mers, et de ce fait, ralentissant le grand courant marin (convoyeur océanique) qu'est le Gulf Stream. Et déréglant du même coup le système climatique mondial. L'hémisphère nord fut probablement touché instantanément et l'hémisphère sud en 100 ans environ. Ce refroidissement majeur porte le nom de Younger Dryas (glaciation brutale durant plus de 1000 ans). Le réchauffement actuel pourrait nous entraîner vers un nouveau grand gel. Le dérèglement climatique mondial actuel est-il un signe ? Des scientifiques pensent que la mer de glace arctique (d'une superficie des USA) pourrait disparaître en été d'ici 50 ans. Une superficie de 3/4 de la France disparaît chaque décennies.
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