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Le Cours du Pétrole

Pétrole : Les Cours Dégringolent

Y.M. - ALTERNATIVE ÉCONOMIQUE N°401 > Mai > 2020

Pétrole : Vers des Années de Plomb

Les experts s'étripent sur les causes de la flambée du pétrole, mais tombent d'accord sur un point : les cours ne redescendront plus !

Désormais, il n'y a plus un jour sans qu'on en parle : presse écrite, télévision, quidams et experts commentent la flambée des cours et prédisent des hausses jusqu'alors impensables : 170, 250, 300, 400 dollars... Dire qu'il y a seulement six mois, le baril de brut n'avait jamais dépassé les 100 dollars.

Si elles se concrétisaient, des envolées aussi vertigineuses pourraient sonner le glas de notre économie. Pour l'heure, la seule certitude sur laquelle les analystes s'accordent, c'est que la planète est entrée dans un nouveau choc pétrolier. Mais attention, préviennent-ils, cette fois-ci, contrairement aux épisodes précédents, un reflux du prix du baril est improbable.
Petit retour en arrière : à l'été 2007 éclate la crise des subprimes, ces crédits à risque (principalement immobilier) accordés, aux États-Unis, a des ménages peu solvables. Rapidement, elle s'étend a toute la bulle financière, provoquant des pertes colossales pour de nombreuses banques à travers le monde, et entraînant une crise de confiance générale dans le système financier et ses produits. Beaucoup d'investisseurs se dirigent alors vers des valeurs jugées plus sûres, en particulier sur le marché des matières premières. Mais cet afflux soudain a pour conséquence de propulser les cours des denrées alimentaires et du pétrole vers les sommets. Pointée du doigt par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la spéculation a sans aucun doute sa part de responsabilité. Pour autant, elle n'est pas seule responsable.
Tandis que la demande en énergie explose de par le monde (notamment en Chine et en Asie du Sud-Est), la production mondiale, elle, est en recul (de 0,2 % en 2007 par rapport à l'année précédente selon la compagnie pétrolière BP). Cette tension est due en partie aux limites imposées par les pays producteurs, mais aussi à l'épuisement de gisements historiques, principalement aux États-Unis et en mer du Nord, ainsi qu'à l'absence d'investissement sur d'importants sites en Russie.

L'augmentation du nombre de conflits et tensions dans certains pays producteurs (Nigeria, Soudan, Irak, Iran...) n'arrange évidemment rien à la situation. En tout état de cause, les ressources pétrolières ne sont pas infinies. Les champs exploités depuis les années 1970 étaient les plus accessibles et la mise en valeur d'autres gisements, en offshore ou par des procédés d'extraction compliqués, coûte de plus en plus en cher. Au cours actuel du brut, les réserves rentables à exploiter sont estimées à 1200 milliards de barils, soit 41 années de consommation mondiale au rythme présent.

Avec le Japon, seule l'Europe a entamé une baisse de la consommation énergétique, de -1,2 % en 2007. Pour autant, nos besoins en pétrole ne se limitent pas au plein de carburant de nos voitures. Il entre dans la chaîne de fabrication de la plupart des produits que nous consommons (voir ci-dessus). Par obligation, il y a donc urgence à se tourner vers des énergies alternatives.

R.T. - CHOC N°110 > Août > 2008
 

   
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