Trois équipes de chercheurs ont confirmé ce qui restait une hypothèse controversée : les terribles cellules proliférantes à l'origine de certains cancers sont bien des cellules souches. Une démonstration qui ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques. À l'intérieur de cette tumeur intestinale, des marqueurs ont permis de suivre la prolifération d'un petit nombre de cellules souches cancéreuses (en vert, flèche ->). Et si, au sein d'une tumeur, se cachaient des cellules plus redoutables que les autres ? S&V posait déjà la question en mai 2007, alors qu'une nouvelle explication du développement du cancer émergeait. Cette hypothèse impliquait qu'une poignée de cellules résistantes aux traitements assuraient à elles seules la croissance des tumeurs : des cellules souches cancéreuses. Comme toutes les cellules souches, elles seraient immortelles et se multiplieraient pour produire des cellules "différenciées" à la durée de vie limitée. Sauf qu'elles proliféreraient de manière incontrôlée et produiraient des cellules différenciées en excès... formant ainsi des tumeurs. DES CONFIRMATIONS IN VIVO Si, à l'époque, les cellules souches cancéreuses paraissaient être une cible intéressante pour de futurs traitements, leur existence restait controversée... Car leur présence dans une tumeur in vivo restait à démontrer. Ce qui est aujourd'hui chose faite. Trois équipes de chercheurs ont étudié, par marquage fluorescent de cellules, la croissance de différentes tumeurs chez des souris. Et ont toutes trois validé l'hypothèse ! L'équipe menée par Hans Clevers, de l'Institut Hubrecht (Pays-Bas), a ainsi remarqué que seules 5 à 10 % des cellules composant les polypes intestinaux à l'origine de cancers proliféraient, et que celles-ci présentaient de nombreuses caractéristiques de cellules souches (localisation, composition protéique...). L'équipe anglo-belge menée par Benjamin Simons et Cédric Blanpain a fait le même constat dans le premier stade tumoral des cancers de la peau.
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