Voyage au Centre du Cerveau

 Les Surdoués de la Créativité (2)

Le cerveau humain est la matière la plus mystérieuse qui soit. Et plus la recherche progresse, plus ce système complexe nous apparaît magique. Aujourd'hui, grâce aux technologies modernes, les chercheurs sont en mesure d'ouvrir les premières chambres secrètes de nos crânes, et d'observer l'activité du cerveau et de ses 100 milliards de neurones, en phase de réflexion. Parmis les sujets d'études les plus fascinants, un petit groupe de génie aussi exceptionnel qu'étrange. Ils sont capables de multiplier des nombres à 5 chiffres, de rejouer une mélodie au piano qu'ils n'ont entendu qu'une seule et unique fois, ou de mémoriser intégralement le contenu de 12.000 livres. Plus de la moitié de ces prodiges sont des autistes de haut niveau. D'autres en revanche, ont développé leur faculté surhumaine suite à un accident cérébral. Aujourd'hui, les experts du monde entier se demandent si ses capacités ne sont pas latentes en chacun d'entre nous, et au-delà, si le génie ne serait que la conséquence d'une défaillance du cerveau. Les grands hommes du passé de Newton à Einstein en passant par Mozart, auraient-ils été autistes ?

Alice

Dans un laboratoire universitaire de Sydney, la réalité prend des allures de science-fiction. Des volontaires ont accepté que certaines parties de leur cerveau, soient neutralisées à l'aide d'impulsions magnétiques. Dans un premier temps, le test avant/après semble banal. On demande aux cobayes de lire une série de dictons contenant des erreurs insérées volontairement... Alice est étudiante en biologie, comme la plupart des autres cobayes, son cerveau lui joue des tours. Elle connaît si bien ses dictons, qu'elle les lit presque tous correctement, même s'ils ont été retranscrit de manière erronée sur le moniteur. Seules les formulations réellement absurdes la font trébucher. Mais pour le reste, Alice a lu se que sont cerveau s'attendait à lire. C'est ce mécanisme que la Pr Allan Snyder, s'apprête à déconnecter. Sur le côté gauche, le cerveau d'Alice sera neutralisé à l'aide d'impulsions magnétiques. Si tout se passe bien, dans 10 mn, elle détectera infailliblement la moindre erreur dans les dictons. Cette perception inhabituellement précise et objective est même susceptible d'augmenter sensiblement sa créativité...
"La créativité est par définition un acte de rébellion. Il faut être subversif pour briser les règles et s'attaquer aux idées reçues. Si tout le monde accepte ce que vous faites, vous n'êtes pas un pionnier, vous faites quelque chose qui rentre dans la norme", Pr Allan Snyder. L'idée de Snyder est la suivante : les autistes de haut niveau voient le monde tel qu'il est réellement, et non pas comme nous par le prisme de nos expériences passées. Manifestement, les autistes de haut niveau présentent une défaillance dans le système de filtrage qui permet à notre cerveau de séparer l'important de l'accessoire. Pour Snyder, cette défaillance cérébrale est la clé d'une créativité exceptionnelle. Dans son laboratoire de Sydney, il va tenter de déconnecter ses filtres grâce à une technologie appelée SMT, Stimulation Magnétique transcrânienne. Il va neutraliser ses régions du cortex pendant 10 à 20 mn. Comme certains autistes n'ont développé leur faculté qu'après un accident au niveau du lobe temporal gauche, c'est cet endroit que Snyder a soumis aux impulsions électromagnétiques. "Si on insère 2 "du" dans une phrase, les sujets les ignorent presque tous. Mais après la SMT, ils les repèrent presque tous", Pr Allan Snyder.
Les "cobayes" du Pr Allan Snyder sont soumis a différents tests, à l'aide d'impulsions magnétiques, il s'apprête à neutraliser une partie du lobe temporal gauche, dans le but de modifier leur perception et dans l'espoir que cette modification se manifestera concrètement sur leur dessin. Certains ont fait des dessins beaucoup plus précis. Le rêve de Snyder est encore loin. Il consisterait à développer une méthode qui ferait de nous des petits génie, pour libérer notre perception de tous préjugés, car c'est la condition sine qua non à la créativité. Actuellement, 40 % des cobayes réagissent à la SMT. "C'est fascinant d'avoir à débrancher une partie du cerveau pour faire apparaître des aptitudes similaires à celles d'autistes de haut niveau. Ce ne sont pas des capacités d'individus qui ont quelque chose en plus, mais quelque choses en moins", Pr Allan Snyder.

"C'est une impression qu'on a tous eu un jour dans notre vie quotidienne. Un ami nous téléphone et immédiatement on sent qu'il y a quelque choses qui cloche. Que l'ami en question n'est pas dans son assiette. La voix réagit à la moindre modification de nos émotions, c'est pour ça qu'on a choisit des chanteurs car nous espérons qu'avec eux les effets de nos programmes d'entraînements seront les plus manifestes", Dc Boris Kleber. Entraînements pour trouver l'état mental le plus favorable, méthode anti-stress, détendue sans faire d'effort. Cette sensation d'absence d'effort a pour effet de neutraliser une zone du cerveau appelée amygdale. Cette structure de la taille d'une amende, est essentielle au décodage de nos émotions. Elle identifie instantanément d'éventuels dangers, et nous prépare par réflexe à la fuite, au combat ou à l'immobilité. L'amygdale peut nous sauver la vie, mais sur scène, elle est cause de trac et d'angoisse. Chose étonnante, les autistes présentent une activité modéré de l'amygdale, et plus de la moitié des autistes de haut niveau sont atteints d'autisme typique. "On observe le même phénomènes chez les autistes de haut niveau musical. Ils ne souffrent pas du trac avant un concert parce qu'ils ne s'attendent pas à faire une erreur. Qu'ils jouent devant le président à la maison Blanche ou dans une maison de retraite, pour eux c'est la même chose", Dr Treffert.

Alonso Clemons

Alonso Clemons vit dans le Colorado. Lui non plus n'a pas le trac. ça ne lui viendrait même pas à l'esprit. Tant qu'on l'autorise à faire ce qu'il fait le mieux, il est l'homme le plus heureux du monde. Avec des blocs d'argile, de goudrons ou de cire, il est capable de modeler des figurines très précises d'animaux en quelques minutes à peine. Il n'a pas besoin de modèle, de se point de vue, c'est un génie. Il façonne cette figurine sans jeter le moindre coup d'oil aux chevaux, par contre, il a toutes les peines du monde pour prononcer une phrase complète. "Quand il a eu deux ou trois ans, Alonso a eu un accident sérieux au cours duquel il est tombé sur la tête. Cet accident a causé des lésions graves dans son cerveau. Au cours des dernières années, il a manifesté un grand intérêt pour les sculptures qui associent un animal à une personne. Ce que je trouve fascinant, c'est que le processeur dans son cerveau fonctionne parfaitement lorsqu'il s'agit des formes d'animaux, mais il est incapable de traiter les formes humaines", Nancy Mason, assistante d'Alonso.
Le cerveau d'Alonso ne sait jamais remis de se grave accident. Il ne sait ni lire, ni écrire, ni calculer. Quand il parle, seuls ses amis parviennent à le comprendre. Il a participé à des jeux para-Olympiques en tant qu'haltérophile. Après des années de foyer, il a aujourd'hui un travail a mi-temps et vit dans son propre appartement. Il façonne des figurines d'animaux par milliers. La plupart de ses animaux, Alonso ne les connaît que pour les avoir vus dans des livres. Sa faculté a transposer ses photos en figurines tridimensionnelles, est l'une des aptitudes les plus énigmatiques qui soient par un autiste de haut niveau. Certains experts pensent que des aptitudes semblables sommeillent dans chacun d'entre nous. Mais qu'elles sont dominées par des aptitudes plus complexes comme le langage par exemple.

Stephen Wiltshire

Parmis les autiste de haut niveau, Stephen est une star, il vit dans son propre univers et ne communique que difficilement, son surnom de caméra vivante en témoigne. Ce n'est qu'à l'âge de 5 ans qu'il prononce ses premiers mots, crayon et papier. Les dons de Stephen Wiltshire ne sont pas moins époustouflants. Ce Londonien, également diagnostiqué autiste dans son enfance, survole Rome en hélicoptère pendant à peine 45 minutes pour "Voyage au centre du cerveau", une ville qu'il n'a jamais vue. Il doit ensuite dessiner de mémoire une vue aérienne détaillée de cinq mètres de long de la ville éternelle. Il le fera en 3 jours. Stephen commence son panorama du centre historique de Rome par la Basilique St-Pierre, comme nous l'aurions tous fait. Mais il ne fait aucune esquisse, aucun croquis schématique préliminaire. Il procède comme si la vue panoramique existait déjà dans son esprit, avec toutes les proportions, la perspective de chaque rues et tous les détails. En effet, Stephen est un génie du dessin, il est déjà parvenu à réaliser la même prouesse artistique pour Londres, sa ville natale. C'est avec une exactitude déconcertante qu'il avait dessiné le nombre précis de fenêtres des principaux bâtiments, à 11 ans.
"Il enregistre comme un magnétoscope, ce qu'il veut, ce que nous filtrons en général, ce qui nous parait pas important, il revient en arrière, il se met en lecture et il transcrit sur papier", Annette Wiltshire, sa sour.
"Van Gogh était un génie pour les mêmes raisons, il possédait une capacité de visualisation extraordinaire. Les sujets qui développent le syndrome d'Asperger, ont une grande puissance de visualisation, ils sont très sensible à la couleur, ils perçoivent les couleurs et les paysages beaucoup mieux que les autres", Pr Michael Fitzgerald.
Le professeur Michael Fitzgerald, neurologue à Dublin, a développé une théorie selon laquelle une créativité hors du commun irait souvent de pair avec des dysfonctionnements du cerveau chez les autistes. Selon Fitzgerald, le génie de Einstein, Newton, Mozart et Beethoven serait du à des connexions défaillantes de leur cerveau. Un peu comme celui de Matt Savage et de Stephen Wiltshire.
Cette théorie a poussé le professeur Allan Snyder, de l'université de Sydney, à mener des expériences où il tente de désactiver temporairement certaines parties du cerveau de cobayes humains pour augmenter leur créativité. "Il est fascinant, dit Snyder, de devoir suspendre l'activité de certaines parties de notre cerveau pour que notre créativité puisse s'épanouir". Les expériences de Snyder sont toutefois très controversées.

Aujourd'hui, Stephen est une célébrité. On le reconnaît dans la rue et ses tableaux sont exposés dans des galeries d'art. L'admiration des gens pour son art l'a rendu plus indépendant, mais l'a aussi incité à élargir le champ de ses obsessions. Il ne dessine plus seulement des voitures et des bâtiments, mais aussi des motifs tirés de séries télé et des êtres humains, avec une prédilection pour les femmes blondes. La seule chose qu'il déteste, ce sont les discutions abstraites sur l'art. Quand il commence à dessiner, il est dans une école spéciale pour handicapés mentaux. Longtemps les jurys de concours de dessins que Stephen remportait régulièrement, refusent de croire que ses contributions étaient celles d'un enfant. Dès le départ, il maîtrise parfaitement la perspective, il est capable de restituer le moindre détails. "La vision n'est pas un phénomène passif, nous ne sommes pas des caméras. C'est d'ailleurs ce qui explique que les capteurs visuel informatisés sont difficiles à mettre au point. Ce que nous voyons est très différent des stimuli lumineux qui frappent notre rétine", Pr Linda Pring.
Stephen parle peu, mais il est ouvert d'esprit et aimable. Certains scientifiques craignent que Stephen perde son talent de caméra vivante à mesure que ces facultés sociales se développent. C'est ce que nous dira sa sour Annette. Ce phénomène a été constaté chez d'autres autistes de haut niveau.
On connaît tous le vertige. Quand on fait tourner son enfant dans les airs et qu'on s'arrête d'un seul coup, on a l'impression que le monde autour de nous tourne dans la direction opposée. C'est ce que notre cerveau signale à notre conscience. Mais une fois de plus, c'est une conclusion prématurée, comme pour pratiquement tout ce que nous faisons. Notre moelle épinière et nos yeux acheminent vers le cerveau des signaux moteurs qui l'informent que je suis à l'arrêt. Mais le liquide situé dans l'organe de l'équilibre à l'intérieur de mes oreilles, lui tourne encore. De ces 2 informations contradictoires, le cerveau va déduire qu'il tourne encore mais qu'il ne s'en rend pas compte parce que le monde tourne dans le sens opposé. Et c'est précisément cela qu'on voit quand on a le vertige.
Notre cerveau traite bien plus d'observation que notre conscience en à... conscience. Chacun d'entre nous voit et entend quelque chose d'autre. A savoir ce que notre cerveau filtre de tous les signaux recueillis par notre perception.

Présentation cerveau
La moelle épinière monte dans le tronc cérébral, au-dessus le cervelet, et encore au-dessus le cortex siège de la conscience, à l'intérieur duquel se trouve le système limbique, siège de nos émotions. Les idées, les projets, les formulations complexes et le sens moral viennent des lobes frontaux, à l'avant du cortex. Certaines parties de lobes temporaux gèrent la mémoire à long terme et disent qui on est. Les lobes pariétaux coordonnent les mouvements et les lobes occipitaux et temporaux analysent ce qu'on voit et ce qu'on entend. "En neurologie, on a découvert que la créativité est en grande partie une fonction gérée par les réseaux de neurones des lobes frontaux. L'activité de ses réseaux dépend quand à elle, de la stimulation par la libération de dopamine. Plus la libération de dopamine est importante plus on devient créatif. Cela s'explique assez simplement par le fait que les réseaux de neurones de lobes frontaux ont accès à la mémoire à long terme située ailleurs à l'arrière du cerveau. Cela signifie que des idées, des suppositions qui n'étaient pas connectées jusqu'ici, vont se trouver connectées par cette stimulation. Des idées qui n'ont jamais été pensées, vont être pensées", Pr Roth.

Matt Savage

Dans sa petite enfance, Matt Savage développe un comportement étrange. Jusqu'à ses quatre ans, sa propre mère ne peut pas le toucher sans provoquer chez lui des hurlements. Au moindre bruit, il se met à crier. Le diagnostic du pédiatre ne se fait pas attendre : Matt est autiste typique et irréversible. Il s'agit désormais de s'accommoder des graves dysfonctionnements de son cerveau qui provoquent des comportements extrêmes. A six ans, Matt dit à sa mère qu'il a la tête pleine de problèmes mathématiques. Quelques temps plus tard, il découvre la logique des 88 touches d'un piano. Il apprend tout seul, en une nuit, à jouer du piano. 6 mois plus tard, il maîtrise des sonates de Schubert. Depuis l'âge de 7 ans, il est compositeur de jazz. La même année, il sort son premier album. La veille de son treizième anniversaire, Matt Savage se produit dans le club de jazz le plus célèbre de New York, le Birdland. Il joue presque que des morceaux de sa composition. Des légendes du jazz comme Chick Corea le considèrent comme un prodige.
"Il nous dit que la musique et déjà en lui, qu'il n'a pas besoin de répéter. On lui dit qu'il devrait travailler sa technique, et il le conçoit. Mais la musique dit-il, est déjà là", Diane, sa mère. Matt s'est tourner vers la jazz, à cause d'une erreur dans une sonate de Schubert. Quand son professeur de piano lui le fait remarquer, il n'en démord pas, objectant que sa version est la meilleure.

"Mais d'où Matt Savage tient-il sa connaissance de la musique, s'interroge Darold Treffert, reconnu comme l'un des 100 meilleurs médecins des Etats-Unis et comme le meilleur spécialiste des autistes de haut niveau ? Matt possède une connaissance innée de la musique qui est antérieure à tout ce qu'il a appris. En travaillant avec les autistes de haut niveau, j'en suis venu à l'hypothèse que ces individus et nous tous d'ailleurs, nous naissons avec se que j'appelle des progiciels natifs, cela peut être le microprocesseur de la musique, des mathématiques, du langage... qui contiennent déjà une grand volume de connaissance. Le cerveau comporte-t-il une puce musicale où tout a été pré-enregistré ? Et nous n'y aurions normalement pas accès ? Comment Matt en sait-il autant sur la musique, alors qu'il ne l'a jamais apprise ?"
Après une seule journée à New-York, Matt est capable d'improviser au piano sur l'ambiance de la ville. En revanche, il a besoin de la main de sa mère pour affronter le flot de ses émotions sans céder à la panique. Matt passe toutes ses journée dans le chaos. Les mathématiques et la musique apaisent son cerveau car ses 2 domaines obéissent à une logique interne. Chez lui, il range ses jouets avec une précision maniaque mais certaines banalités du quotidien le précipite dans la confusion la plus totale. "C'est comme si on vous parachutait à Pékin aujourd'hui. Vous ne savez pas lire les signes, vous ne comprenez pas la langue, vous seriez complètement perdu, vous seriez sur une autre planète, voilà ce qu'éprouve un patient atteint d'Asperger, il est totalement coupé de la société, il se retranche alors dans le monde de la physique, des mathématiques ou de la musique", Pr Michael Fitzgerald.
Quand Matt a passé une bonne journée, sa différence passe presque inaperçue. Mais ses parents connaissent aussi ses mauvais jours. Il ne va toujours pas à l'école, son instruction à lieu à la maison en compagnie de sa sour également autiste. L'apprentissage est un jeu d'enfant pour lui, il enregistre tout à condition que ça l'intéresse. Il connaît chaque virage, chaque degré d'inclinaison de tous les circuit de montagnes russes du monde. "Tout ce qu'il a appris, il l'a fait en autodidacte, il est bon en géographie, très fort en maths, sait tout des grands-huit. Il absorbe tout ce qu'il lit et il le retient", sa mère.

Conclusion

Les attributs présumés du génie nous préoccupent depuis que Newton a établi la loi de l'apesanteur et changé le cours de l'histoire. Les scientifiques ont trouvé des lobes pariétaux surdimensionnés chez Einstein, et un nombre anormal de cellules pyramidales chez Lénine. Mais tout cela n'explique pas grand chose. Et si la créativité des génies reposait avant tout sur la précision de la perception et sur la capacité a ignorer les stéréotypes et les conventions ?
Le Pr Michael Fitzgerald, spécialiste de l'autisme, a développé une théorie osée. Après avoir compulsé les biographie de célébrités connues, pour leur créativité hors normes, il a avancé la thèse suivante : une série de génie illustres, à commencer par Einstein, présenteraient des symptômes manifeste du syndrome d'Asperger, une variante modérée de l'autisme. Dans cette galerie présumée figurent Newton, Mozart, Beethoven et Freud, mais aussi Hitchcock et Andy Warrol. Michael Fitzgerald est convaincu que chez tous les génies, l'équilibre entre l'hémisphère droit et gauche du cerveau est déréglé. Les aptitudes sociales de toutes ces célébrités, étaient notoirement faibles. En revanche, leur obsession de la logique et de la classification, était d'autant plus forte. Et c'est précisément ainsi que le viennois Asperger avait décrit en 1944 la forme d'autisme qui porte son nom. L'image du savant loufoque et déconnecté de la réalité n'est pas née du hasard. A coté de ses déficits sociaux tous ces génies ont fait preuve d'une intelligence exceptionnelle. Ils n'étaient peut-être pas autistes de haut niveau. Mais tout comme eux, les génies bénéficient, en quelque sorte, d'une défaillance dans l'organisation de leur connections cérébrales. Chez eux, les modules du cerveau ne sont pas aussi bien reliés entre eux, que le commun des mortels. Selon Fitzgerald, c'est cette défaillance qui fait le génie d'Einstein. "Einstein est le plus grand créateur des 100 dernières années. Quand on a étudié son cerveau, on a constaté qu'il possédait un plus grand nombre de neurones. Cela lui donnait une plus grande puissance de calcul, comme pour un grand ordinateur. Voilà pourquoi il était si créatif. L'autre qualité spécifique d'Einstein, il l'a souvent dit, c'était qu'il avait conservé la faculté de voir les choses comme un enfant. Cela veut dire qu'il voyait les détails, il ne s'arrêtait pas à une vision ordinaire du monde", Pr Michael Fitzgerald.

Qu'il s'agisse de figurines d'animaux ou d'accords de guitare, au bout du compte c'est notre cerveau qui détermine ce pour quoi nous nous passionnons ou pas. Car il calcule en permanence si cela vaut la peine de faire un effort. A l'intérieur de notre tronc cérébral, se trouve 2 structures qui activent les zones de la créativité dans le cortex par le biais d'un stimulant : la dopamine. Plus ses structures libèrent de dopamine, plus on s'agite alors qu'un manque de dopamine, nous rendra plutôt amorphe. Le même neurotransmetteur agit par conséquent sur 2 systèmes : celui qui gère la créativité, et celui qui gère la personnalité, la substance noire et de l'aire tegmentale ventrale. "Ce qui est intéressant c'est que l'aire tegmentale ventrale intervient dans notre système de récompense. A partir du moment ou elle espère une récompense, elle va libérer de la dopamine, et la créativité est toujours stimulée par l'espoir d'une récompense. C'est dans ses conditions que la dopamine se libère, et les systèmes se mettent à faire des choses qu'ils n'ont jamais faites auparavant", Pr Roth.


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