Monde ANIMAL - Eucaryotes - Vertébrés, Tetrapoda, Mammalia
MAMMIFÈRES (29 ordres, 153 familles, 200 genres, 6495 espèces),
Prototheria (1 ordre), Monotremata (2 familles, 3 genres, 5 espèces) |
Le Monde des Ornithorynques (Ornithorhynchus anatinus)
Ornithorhynchidae (1 Genre Ornithorhynchus, 1 espèce) |
Quand les Ornithorynques avaient des Dents |


H.L.G. - POUR LA SCIENCE N°564 > Octobre > 2024 |
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C.P. - TERRE SAUVAGE N°416 > Septembre > 2023 |
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Mignons Mais Toxiques : Patte Armée |

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Ornithorynque : Patte Armée |
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N.P. - ÇA M'INTÉRESSE N°508 > Juin > 2023 |
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Un Mammifère très Rayonnant |

D.M. - NATIONAL GEOGRAPHIC N°264 > Septembre > 2021 |
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3 Découvertes sur l'Ornithorynque |

K.T. - SCIENCE & VIE N°1242 > Mars > 2021 |
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Les Ornithorynques sont Biofluorescents sous les UV |

A.T. - SCIENCES ET AVENIR N°887 > Janvier > 2021 |
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Ornithorynques : Ornithorhynchus anatinus |

TERRA DARWIN N°2 > Mars-Avril > 2019 |
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L'Ornithorynque Cache un étonnant Antibiotique |

A.P. - SCIENCE & VIE N°1211 > Août > 2018 |
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SCIENCE & VIE DÉCOUVERTES N°191 > Novembre > 2014 |
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Les Espèces Privées d'Estomac le Resteront |
ÉVOLUTION |
L'ornithorynque, dont l'estomac a été supprimé au cours de l'évolution, n'a aucune chance d'en retrouver un un jour !
Il a en effet perdu les gènes qui le lui auraient permis. Il n'est pas le seul... Ces gènes, à l'origine des pepsines et des acides qui ramollissent et décomposent les aliments, ont disparu chez tous les animaux sans estomac : les monotrèmes, ces vertébrés à la fois ovipares et mammifères (ils pondent des oufs mais allaitent leurs petits) dont il fait partie, mais aussi les chimères (poissons des abysses) ou les dipneustes (poissons munis de poumons).
C'est ce qu'a découvert une équipe portugaise en examinant le génome de 14 espèces avec ou sans estomac. L'ornithorynque devra donc continuer à broyer finement ses aliments avec son bec de canard, son gosier étant directement connecté à ses intestins.
R.B. - SCIENCE & VIE N°1158 > Mars > 2014 |
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Le Mâle aussi Choisit le Sexe de ses Petits |
L'ornithorynque (Ornithorhynchus anatinus) est une espèce de petits mammifères semi-aquatiques endémique de l'est de l'Australie, y compris la Tasmanie.
C'est l'une des cinq espèces de l'ordre des monotrèmes, seul ordre de mammifères qui ponde des oufs au lieu de donner naissance à des petits complètement formés (les quatre autres espèces sont des échidnés). C'est la seule espèce survivante de la famille des Ornithorhynchidae et du genre Ornithorhynchus bien qu'un grand nombre de fragments d'espèces fossiles de cette famille et de ce genre aient été découverts.
L'apparence bizarre de ce mammifère pondant des oufs, muni d'aiguillons venimeux, à la mâchoire cornée ressemblant au bec d'un canard, à queue évoquant un castor, qui lui sert à la fois de gouvernail dans l'eau et de réserve de graisse, et à pattes de loutre a fortement surpris les premiers explorateurs qui l'ont découvert ; bon nombre de naturalistes européens ont cru à une plaisanterie. C'est l'un des rares mammifères venimeux : le mâle porte sur les pattes postérieures un aiguillon qui peut libérer du venin capable d'infliger de vives douleurs à un être humain. Les traits originaux de l'ornithorynque en font un sujet d'études important pour mieux comprendre l'évolution des espèces animales et en ont fait un des symboles de l'Australie : il a été utilisé comme mascotte pour de nombreux évènements nationaux et il figure au verso de la pièce de 20 cents australiens.
Jusqu'au début du XXe siècle, il a été chassé pour sa fourrure mais il est protégé à l'heure actuelle. Bien que les programmes de reproduction en captivité aient eu un succès très limité et qu'il soit sensible aux effets de la pollution, l'espèce n'est pas encore considérée comme en danger.
C'est un animal nocturne et farouche, presque insaisissable. D'aspect mi-reptile mi-mammifère, l'ornithorynque est longtemps passé pour une chimère. Aujourd'hui, les scientifiques voient en lui un des animaux les mieux adaptés aux conditions de vie du continent australien.
L'ornithorynque a un poids très variable allant de 0,7 à 2,4 kilogrammes, les mâles étant habituellement d'1/3 plus gros que les femelles. La taille totale, entre 40 et 50 centimètres en moyenne, varie considérablement d'une région à l'autre, sans qu'elle soit liée au climat. La queue mesure 12 cm et la mâchoire 6 cm.
L'ornithorynque est un animal homéotherme dont la température corporelle moyenne est de 31-32°C contre 37°C en moyenne chez les mammifères placentaires.
Dans l'eau, il garde les yeux et les oreilles hermétiquement fermés et se sert de ses autres sens pour se diriger. Il détecte le plus souvent ses proies grâce à des détecteurs de champ électrique situés sur sa mâchoire. Les quatre pattes de l'ornithorynque sont palmées. Quand il nage, il se propulse par des battements alternatifs de ses pattes avant, sa queue et ses pattes postérieures l'aidant à se diriger, mais non à se propulser.
Les monotrèmes sont les seuls mammifères à être dotés du sens de l'électrolocalisation : ils peuvent en partie localiser leurs proies en détectant le champ électrique produit par leurs contractions musculaires. L'électrolocalisation de l'ornithorynque est la plus sensible de celles de tous les monotrèmes.
On pense que l'ornithorynque peut déterminer la direction de la source électrique en comparant l'intensité du signal selon l'orientation de son bec. Ceci expliquerait les mouvements caractéristiques de va-et-vient de la tête pendant qu'il chasse. Les cellules communes pour les deux types de récepteur suggèrent un mécanisme de détermination de distance de la proie par comparaison du temps d'arrivée des deux types de signaux.
L'ornithorynque est un animal carnivore qui a besoin de consommer tous les jours l'équivalent en nourriture de 20 % de son poids, ce qui lui demande de passer en moyenne 12 heures par jour dans l'eau pour cette activité. Il se nourrit de vers, de larves d'insectes, de crevettes d'eau douce et d'écrevisses qu'il déniche dans le lit des rivières en fourrageant avec son bec ou en les attrapant en nageant. Il les stocke dans ses bajoues et les mange ensuite sur le rivage.
L'ornithorynque atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de 2 ans et n'a qu'une saison des amours par an avec un accouplement entre juin et octobre avec quelques variations dans les dates suivant les régions. L'accouplement a lieu dans l'eau. Les femelles deviennent matures leur deuxième année et la période de fécondité dure plus de 9 ans.
En dehors de la période des amours, l'ornithorynque vit dans un simple terrier creusé dans la berge d'un cours d'eau et dont l'entrée est située à environ 30 centimètres au-dessus de la surface de l'eau. Après l'accouplement la femelle construit un terrier situé plus au-dessus de la surface de l'eau, beaucoup plus profond - pouvant atteindre 20 mètres de long - et entrecoupé de bouchons de terre par intervalles (qui servent probablement de sécurité contre une montée des eaux, contre la venue de prédateurs tout en régulant la température et l'humidité du nid). Le mâle ne participe pas à la couvaison ni à l'élevage des petits et reste dans son ancien terrier. La femelle adoucit le sol de sa galerie avec des feuilles mortes et remplit le nid situé au bout du tunnel de feuilles, de tiges et de branches qu'elle transporte à l'aide de sa queue enroulée.
La femelle ornithorynque a deux ovaires mais seul le gauche est fonctionnel. Elle pond de 1 à 3 oufs (mais le plus souvent 2) à la coquille cuirassée comme les oufs de reptiles mesurant 11 millimètres de diamètre et légèrement plus sphériques que les oufs d'oiseaux. Les oufs se développent dans l'utérus pendant 28 jours (à la différence des oiseaux où ils ne restent qu'un jour) et sont incubés ensuite pendant 10 jours par la mère qui se roule en boule autour d'eux (contre une vingtaine de jours chez les oiseaux).
À la naissance, les jeunes sont très vulnérables, aveugles et dépourvus de poils. Dès la sortie de l'ouf, les petits s'accrochent à la mère et elle les protège en s'enroulant autour d'eux. Comme pour les autres mammifères, la femelle allaite ses petits. Elle n'a pas de mamelons apparents, mais émet son lait à travers de petites ouvertures dans la peau (les pores).
Une équipe internationale a déchiffré son génome et a publié son analyse dans la revue Nature du jeudi 8 mai 2008. Le travail de cette équipe confirme que les caractéristiques de reptile, d'oiseau et de mammifère de cet animal se retrouvent au niveau de son génome. L'ornithorynque a conservé l'état ancestral de certains caractères, qui a été également conservé chez les reptiles ou les oiseaux, alors que ces caractères ont évolué (ils sont donc dans un état dérivé) chez les autres mammifères.
Au cours de leur analyse, les chercheurs ont comparé ce génome avec ceux de l'homme, du chien, de la souris, de l'opossum et de la poule : l'ornithorynque partage 82 % de leurs gènes, ont-ils décelé. Il compte environ 18.500 gènes, soit environ les 2/3 de celui de l'homme.
Les plus vieux fossiles connus de l'actuel ornithorynque datent d'environ 100.000 ans, c'est-à-dire de l'ère quaternaire.
L'ornithorynque est décidément un animal à part quel que soit l'angle sous lequel on l'observe.
Son génome, aujourd'hui entièrement décrypté par une équipe de chercheurs européens, se révèle être un véritable patchwork de gènes ressemblant à ceux des mammifères, des reptiles et des oiseaux, animaux dont ils empruntent certaines des caractéristiques.
SCIENCE ET AVENIR > Juin > 2008 |
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