La planète Mars est la quatrième planète du système solaire et la deuxième plus petite, après Mercure. Mars possède deux satellites naturels : Déimos et Phobos. La couleur rouge de cet astre lui valut dans l'antiquité le rapprochement avec le dieu grec de la guerre Arès, puis avec son équivalent romain Mars, le rouge évoquant le sang des champs de bataille. Les égyptiens la nommaient "Horus rouge" et connaissaient son "déplacement" à reculons. Les Babyloniens la nommaient Nirgal, Nergal, l'étoile de la mort. Actuellement, Mars est aussi connue sous le nom de planète rouge. CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUESMars a depuis toujours fasciné les hommes, son aspect rougeâtre dû à l'oxyde de fer Fe2O3 contenu dans les minéraux de sa surface, plein de fougue, paraissant intrigant et mystérieux. Elle ne possède que le quart de la surface terrestre, et seulement un dixième de sa masse. Cependant, comme elle n'a pas d'océan, la surface des terres sèches accessibles de Mars est approximativement égale à celle des terres émergées de la Terre.
Mars a deux lunes, Phobos et Déimos, toutes deux petites et de forme irrégulière, lesquelles sont probablement des astéroïdes capturés. Elle a des calottes glaciaires polaires qui contiennent de l'eau gelée et du dioxyde de carbone. La gravité est d'environ un tiers de celle de la Terre (~3 m/s²). Comparaison des tailles des planètes telluriques : (de gauche à droite) : Mercure, Vénus, la Terre et Mars.GÉOLOGIEVue du site de Mars Pathfinder à Ares Vallis. Dans le lointain, on distingue nettement deux monts, baptisés Twin Peaks. ->La surface de Mars est principalement composée de basalte, cette conclusion étant basée sur les météorites martiennes et les observations orbitales. La couleur rouge est due à la présence de poussières d'oxyde de fer aussi fine que du talc. De l'eau liquide a existé sur la surface de Mars, comme les premières images des sondes spatiales permettait de le supposer. Cette découverte clef a été confirmé grâce à la détection d'hématite qui est un minéral qui se forme d'habitude uniquement en présence d'eau, par la sonde Opportunity. CHAMP MAGNÉTIQUEMars ne possède plus de champ magnétique. Ce type de champ est supposé prendre naissance au cour de la planète, par la convection du noyau liquide de fer. Il semblerait que sur Mars ce phénomène se serait arrêté il y a 4 milliards d'années. La sonde européenne Mars Global Surveyor a observé des particularités magnétiques locales en passant au dessus des zones les plus anciennes de la planète. Ces anomalies peuvent être le témoignage d'une ancienne activité du noyau et d'une activité tectonique plus récente. RELIEFPlusieurs volcans dont Olympus Mons (->), Arsia Mons, Ascraeus Mons, Pavonis Mons, Elysium Mons, Albor Tholus, Hecates Tholus etc. Le mont Olympe (Olympus Mons), haut de 21 km au-dessus du niveau moyen, est la plus haute montagne connue du système solaire. Depuis 1999, il existe un niveau "0" pour les altitudes sur Mars, grâce aux résultats de l'expérience d'altimétrie laser "MOLA" embarquée sur la sonde Mars Global Surveyor (MGS). Une cartographie complète des altitudes sur Mars a ainsi été créée. Avant MGS, en l'absence d'océan, le niveau 0 pour les altitudes avait été fixé de façon arbitraire : c'était l'altitude ayant une pression atmosphérique moyenne de 615 pascals. Cette pression avait été choisie parce qu'elle correspond à la pression du point triple de l'eau (273,16 K et 615 Pa)... Mais, du fait des grandes variations cycliques de pression sur la planète au cours d'une année martienne (jusqu'à 30 % de pression en moins lorsque c'est l'hiver au pôle sud par condensation du CO2 - constituant 95 % de l'atmosphère - sous forme de glace sur la calotte polaire sud), ce système s'est vite révélé impraticable pour déterminer les altitudes réelles. CALOTTES POLAIRES Les calottes polaires de Mars sont de compositions différentes en fonction des hémisphères. Au sud, la glace est une glace de CO2 et d'un peu d'eau, au nord, une glace d'eau. Sous ces couches de glace, on trouve des couches sédimentaires composées de glace et de poussière. Epaisses de plusieurs kilomètres, elles sont l'accumulation année après année d'un mélange de glace et de poussière transportée par l'atmosphère. On estime qu'une épaisseur de quelques microns s'est déposée chaque année. Au pôle nord, sous ces fines strates, on observe une dernière épaisseur faite d'un mélange de sable et de glace, probablement à l'origine, par l'érosion due au vent, des champs de dunes observés autour du pôle. Durant l'hiver, l'atmosphère de CO2 se solidifie et recouvre la majeure partie des régions polaires d'une couche de glace de CO2 d'une dizaine de centimètres. La calotte du pôle nord a un rayon de 1 100 km, celle du pôle sud de 420 km. (image Hubble) ATMOSPHÈREL'atmosphère de Mars est très mince : la pression d'air en surface est de seulement 7,5 millibars comparativement à une moyenne de 1013 millibars sur la Terre. Cette atmosphère est composée de 95 % de dioxyde de carbone, 2,7 % d'azote, 1,6 % d'argon et rien de plus qu'une trace de vapeur d'eau (entre 0,001 % et 1 %) et d'oxygène(0,13 %). Récemment, la sonde européenne Mars Express a détecté du méthane dans l'atmosphère martienne. Ce gaz, se trouvant en forte concentration au dessus de certaines zones qui sont déjà connues pour receler plus de vapeur d'eau qu'à l'ordinaire ouvre la question de la présence de vie sur Mars. La condensation alternée de CO2 fait varier jusqu'à 30 % la pression. On peut trouver quelques nuages d'eau et de CO2, ainsi que des poussières en suspension. La faible épaisseur optique dans le visible laisse largement les rayons solaires atteindre le sol. L'atmosphère contient très peu d'ozone. On ne trouve donc pas de stratosphère. Le profil de température en fonction de l'altitude est alors décroissant (et très irrégulier) jusque vers 100 km, où commence la thermosphère directement chauffée par le soleil. Bien que l'atmosphère soit majoritairement composée de CO2, l'effet de serre induit est faible en raison de la faible densité atmosphérique : 3K contre 33K pour la Terre. De plus, le faible stockage de la chaleur et l'absence d'océan induisent de fortes variations entre le jour et la nuit. NUAGES Les plus hauts nuages jamais observés sont à une altitude de 80 à 100 km au-dessus de la surface ! Composés de dioxyde de carbone à - 193°C, ils ont été observés par la sonde européenné Mars Express, et se forment probablement autour de poussières du sol transportées par les vents, ou de minuscules débris provenant de météorites. PERTE DE L'ATMOSPHÈREPour un certain nombre de scientifiques, la disparition de l'atmosphère martienne et la disparition d'eau liquide sont liées. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ces pertes :
CLIMATL'excentricité orbitale est sensiblement supérieure à celle de la Terre ce qui a pour effet d'imposer des climats différents aux deux hémisphères. L'été austral est par exemple plus court et plus marqué que le boréal. Au Printemps austral, quand Mars est au plus près du soleil, des tempêtes locales et parfois régionales apparaissent. Certaines années ces tempêtes sont planétaires et durent plusieurs mois. La surface est alors quasiment invisible. Le temps de déclenchement de ces tempêtes est de l'ordre de quelques jours. Il est à noter qu'il n'existe qu'une seule cellule de Hadley sur Mars, mais beaucoup plus marquée en altitude et en amplitude, joignant les deux hémisphères et qui s'inverse deux fois par an. La complexité des réflexions de la lumière solaire et la diffusion de la chaleur ainsi que sa répartition font que les pôles peuvent être plus chauds que les zones équatoriales. SAISONSL'inclinaison de l'axe de Mars est de 25,2°, proche des 23,45° de celui de la Terre, et Mars connait donc des saisons, opposées dans les hémisphères nord et sud. En revanche, l'excentricité orbitale de Mars est nettement plus grande que celle de la Terre (0,093 contre 0,016) ; en conséquence, les saisons ont des durées plus inégales. Les hivers sont donc chauds et courts dans l'hémisphère nord et longs et froids dans l'hémisphère sud. De même, les étés sont longs et frais au Nord et courts et chauds au Sud. Les écarts de températures sont ainsi plus élevés au Sud qu'au Nord.
PRÉSENCE D'EAU LIQUIDEPlusieurs indices, comme des dépôts sédimentaires, des traces de rivages et des cours d'eau asséchés indiquent qu'il y aurait eu sur Mars une grande quantité d'eau, et une activité hydrologique intense. La sonde Mariner 9 a découvert en 1972 des lits de rivières asséchés dans l'hémisphère sud, âgés d'environ 3,8 milliards d'années. On ne trouve aucune trace plus récente de ce type de réseaux hydrographiques. Contrairement à la Terre, cette eau ne serait pas pour la majorité issue de pluie mais de sources souterraines, chauffées par le magma d'un volcan ou à la suite d'un impact de météorite. Néanmoins, il est possible qu'une période de pluie ait existé a une époque encore plus ancienne. Des lacs ont pu localement exister dans des cratères. L'hypothèse d'un océan recouvrant l'hémisphère nord (zone à l'altitude la plus basse) et d'une hauteur de 500 m est de même débattue. Certains indices vont dans ce sens, mais certaines preuves essentielles sont encore manquantes (présence de carbonates issus de la réaction entre le CO2 et l'eau). Aujourd'hui, la plupart des scientifiques pensent qu'il n'y a de traces d'eau "liquide", à proprement parler. La glace y passe généralement de l'état solide a l'état gazeux. On ignore néanmoins ce qu'est devenue la majeure partie de cette eau. Il pourrait y en avoir enfouie dans le sol ou sous la glace, et peut-être qu'une partie s'est évaporée dans l'espace, l'atmosphère étant ténue et la gravité inférieure à celle de la Terre.
|