Lunes Océans du Système Solaire |
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Titan, Encelade et Europe |
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CIEL & ESPACE N°576 > Avril-Mai > 2021 |
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P.P., G.T. et B.B. - LA RECHERCHE > Février-Avril > 2021 |
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V.G. - SCIENCE & VIE N°1213 > Octobre > 2018 |
Système Solaire : que d'Eau |
B.R. - SCIENCE & VIE N°1201 > Octobre > 2017 |
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Plongée au Cœur des Lunes Océans |
S.R. - SCIENCES ET AVENIR N°839 > Janvier > 2017 |
Autres Mondes d'Eau |
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La Ronde des Lunes |
On n'en parle jamais, et pourtant... Elles sont des centaines à tournoyer autour de nos planètes, hébergeant des mondes fous et pas si hostiles.
165 lunes dans le système solaire ! Dire que nous n'en connaissons qu'une, la nôtre... Quel choc ! En plus, ce chiffre est sûrement provisoire : pas plus tard que l'année dernière, la sonde Cassini a déniché deux gros cailloux de 3 km de rayon autour de Saturne. Bon, les plus gros satellites sont connus depuis belle lurette. À commencer par notre Lune, admirée depuis la nuit des temps. Mars, notre voisine, en compte deux, toutes petites. Quant aux planètes géantes gazeuses, plus propices à la formation des satellites (voir "Naissance des satellites" ci-dessous), elles font exploser le compteur : Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune comptent chacune des dizaines de satellites naturels.
GÉANTS ET CAILLOUX EN ORBITE : Mais au fait, à quoi reconnaît-on une Lune ? À son mouvement : selon la définition officielle, un satellite est un corps qui, tourne autour d'une planète. Donc qu'il soit géant comme Titan, ou qu'il s'agisse d'un vulgaire caillou, tant que sa trajectoire est regutière autour d'une planète, il a droit au titre. Mais alors : si l'on suit à la lettre cette définition, les moindres poussières qui peuplent les anneaux de Saturne sont des satellites ! Dans ce cas, on passerait de 165 à plusieurs millions. Heureusement, les astronomes prennent un peu de liberté avec la théorie. Dans la pratique, ils ne repertorient que ceux qui mesurent au moins quelques kilomètres de rayon. Tout de même n'est pas satellite qui veut !
NAISSANCE DES SATELLITES : Comment nos lunes sont-elles venues au monde ? Trois scénarios sont possibles...
La recette de base, c'est l'accrétion. Mais elle ne peut se produire qu'autour des planètes géantes (Jupiter, Saturne, Uranus ou Neptune) car elles seules sont suffisamment grosses pour attirer en grande quantité, via la gravité, des poussières, des roches, etc. et créer le disque de matière qui les entoure. Dans notre système solaire, 46 satellites sont nés de cette manière, en quelques dizaines de milliers d'années.
Ce scénario n'est pas le plus courant. En effet, pas moins de 118 satellites sont des astéroïdes capturés par une planète (un rapt qui se fait en quelques heures). Il faut dire qu'un grand nombre de ces petits corps se baladent dans le système solaire. Il n'est donc pas rare que l'un d'entre eux croise le chemin d'une planète. Surtout si elle est énorme, comme Jupiter : à elle seule, la gloutonne en a capturé au moins 55 ! Du fait de leur faible masse, les planètes telluriques (Vénus, Terre, Mars) n'excellent pas, elles, à la chasse au satellite. Toutefois, les astronomes pensent que Mars aurait capturé Phobos et Deimos, ses deux lunes.
Reste le dernier mode de conception - un cas unique dans notre système solaire. Un satellite naturel serait né en quelques mois, d'une gigantesque collision. Et ce serait... notre Lune.
ATTIRANTES POUR LA VIE
Les sondes spatiales ont trouvé les principaux ingrédients nécessaires à l'apparition de la vie sur au moins trois satellites du système solaire ! Les voici, classés selon la probabilité d'y trouver du vivant.
La favorite : EUROPE
PLANÈTE : Jupiter
DIAMÈTRE : 3130 km
DISTANCE AU SOLEIL : 779 millions de kilomètres.
S'il y a de la vie sur Europe, ce n'est pas en surface : le thermomètre frise les -150°C. Le seul endroit à peu près supportable est cet océan caché sous la croûte de glace. D'abord parce que, protégé du froid de l'espace et réchauffé par le cour du satellite, il a une température moins cruelle, aux alentours de 0°C. Ensuite, Europe, comme tout le système solaire, a probablement été bombardée lors de sa formation par des météorites riches en matières organiques et cette matière pourrait se trouver piégée dans l'eau. Enfin, l'eau repose sur de la roche, et non surde la glace, comme les autres océans sauterrains extraterrestres connus. Quel rapport, me direz-vous ? C'est que l'ensemble "couche fine de glace + eau liquide + roche" fait penser aux lacs sous-glacaires que l'on a sur Terre. Celui de Vostok par exemple, un epoche d'eau de 16.000 m², soit 150 fois la superficie de Paris, situé à 3 km sous la glace de l'Antarctique. En forant la banquise à cet endroit, les prélèvements contiennent des extrémophiles, des bactéries résistantes aux hautes pressions et températures, car elles vivent au-dessus de sources jaillissants du fond de l'océan à 350°C.
Et Europe dans tout ça ? Son océan ressemble à Vostok. Son cour est vraisemblablement très chaud, et le fond rocheux de son océan fissuré permet d'imagirer l'existence de sources chaudes. Autant de similitudes avec la Terre, qui font d'Europe la candidate la plus sérieuse pour abriter la vie extraterrestre.
Le challenger : TITAN
PLANÈTE : Saturne
DIAMÈTRE : 5150 km
DISTANCE AU SOLEIL : 1,4 milliard de kitomètres.
Une atmosphère riche en azote, un paysage de dunes, de montagnes et de rivières, d'immenses lacs... Ne dirait-on pas la Terre ? La pression à la surface, elle aussi, est presque la même ! Bon, en y regardant de plus près, on distingue quelques petites différences. D'abord, il faut dire qu'à -180°C au soleil, l'étendue liquide ne risque pas d'être de l'eau. Non, ce fluide qui creuse son lit dans les plaines de Titan, c'est un mélange constitué, pour l'essentiel, d'hydrocarbures, de méthane et d'éthane... mais oui, de la matière organique ! Comme l'eau sur Terre., elle s'evapore, se condense dans des nuages et retombe au sol sous forme de pluie. Dans le ciel on trouve aussi de l'acétylène, du cyanoacétylène ou encore de l'acide cyanhydrique : tout ce qui faut pour fabriquer des molécules plus complexes, les acides animés, étapes obligatoire sur le chemin de la vie. Les scientifiques soupsonnent l'existence d'un océan souterrain sur Titan, comme sur Europe. Il se situerait à 100 km de la surface, pris entre 2 couches de glace, autrefois en contact avec l'atmosphère bourrée de matière organique et avec la roche transperçée par des éruptions...
L'outsider : ENCELADE
PLANÈTE : Saturne
DIAMÈTRE : 500 km
DISTANCE AU SOLEIL : 1,4 mlitiard de kilomètres
De la vie sur un satellite d'à peine 500 km de diamètre... Et pourtant, les scentifiques y croient de plus en plus. Alors que personne ne s'intérressait vraiment à elle, Cassini a immortalisé en 2005 d'immenses geysers s'élevant à plusieurs centaines de kilomètres de sa surface. Une sacrée découverte ! En analysant la composition de ces panaches, les scientifiques ont trouvé de la glace, de la vapeur d'eau et même de la matière organique.
Pour expliquer ces jets furieux, certains pensent qu'Encelade abrite elle aussi en sous sol, des poches d'eau liquides réchauffées par des jets bouillants. Alors, Encelade, Europe, même combat ? Pas tout à fait. Il se pourrait que ses éruptions aient une toute autre explication qui exclurait l'eau sous forme liquide. Elles peuvent, par exemple, venir de clathrates, un mélange de molécules d'eau et d'hydrocarbures qui ressemble à de la glace. On en trouve dans notre sous-sol, en particulier sous les océans, car ils se forment à basse température et haute pression : les conditions qui règnent dans le sous-sol d'Encelade. En fondant, les clathrates libèrent de l'eau et des hydrocarbures sous forme de jets violents, peu compatibles avec l'apparition de la vie.
M.F. et A.O. - SCIENCE & VIE Junior > Novembre > 2008 |