L'eau des fleuves et des rivières. L'eau et sa beauté, l'eau et sa puissance, l'eau et sa fragilité... L'eau dont nous avons tous besoin devient rare, par notre unique faute : certaines rivières sont à sec, des fleuves sont détournés, coupés par des barrages, d'autres sont pollués, et ce pour des dizaines d'années. Dans ce nouvel épisode de Vu du Ciel, Yann Arthus-Bertrand et son équipe sont partis en Argentine à la découverte des grands fleuves, où les autorités les ont arrêtés au bout de quelques jours de tournage. L'intérêt porté au barrage de Yacireta, et à ses conséquences sur les populations locales ainsi que sur l'environnement, a pu déranger. Le célèbre photographe a donc quitté ce pays pour la France, où l'émission a continué.
Le Parc National d'Iguazu Les chutes d'Iguazu, paradis sur terre. Roberto Epple, membre du « Réseau Fleuves Europe », est un homme en colère. Il explique comment les cours d'eau de la planète sont menacés par l'égoïsme de l'homme. À proximité des Chutes d'Iguazu, la beauté et la fragilité des fleuves prennent tout leur sens. Inscrites au Patrimoine mondial de l'humanité, ces chutes doivent être préservées ! Le martinet des cascades. Dans le Parc National d'Iguazu vit un oiseau fascinant : le Martinet. Il niche à l'abri des prédateurs derrière le rideau des chutes d'eau. Se faufilant entre les cascades, dormant en volant, cet oiseau est connu pour savoir tout faire sans jamais se poser au sol ! C'est une véritable merveille de la nature. Iguazu, une biodiversité exemplaire. Justo Herrera, directeur du centre de recherche du Parc National d'Iguazu, parle du rôle clef que jouent les rivières dans la sauvegarde et l'équilibre de la biodiversité. Ces zones humides permettent à de nombreuses espèces de vivre. Sans elles, des espèces entières disparaîtraient. Sauvegarder nos cours d'eau, c'est aussi protéger la vie sauvage. Le caïman à museau large se cache dans les zones humides du parc. Mais cet animal est menacé par les braconniers. En l'étudiant et en le protégeant, les scientifiques du centre de recherche tentent de rétablir un certain équilibre dans la chaîne écologique du fleuve Parana. Les Guarani, peuple du fleuve Parana. Silvano Moreira, chef d'un village Guarani, nous raconte comment, avant la construction du Barrage d'Itaipu, son peuple vivait de la pêche et de ce que leur donnait leur terre. Mais le barrage a modifié l'écosystème de cette région. Ils ont perdu leurs terres et il n'y a plus de poissons dans la rivière. Ils doivent vivre aujourd'hui des aides de l'Etat. Un mode de vie qui ne leur correspond pas. Le témoignage d'un homme qui veut redonner à son peuple les vrais moyens de sa subsistance. Barrage et conséquences (Posadas). Pablo Wiechetek est un journaliste-écologiste qui témoigne des conséquences de la construction du barrage de Yacireta sur la région. Il nous explique que ce barrage n'est pas synonyme de progrès : Il n'a engendré que la destruction de la vie sauvage et l'expulsion de milliers de personnes. Yann Arthus-Bertrand est parti à la rencontre de ceux qui résistent et qui ne veulent pas quitter leur quartier menacé par la prochaine montée des eaux du barrage de Yacireta : Julio Antonio de Agustini et Maria Chrisanta de Agustini. C'est le témoignage poignant de deux personnes qui se battront jusqu'au bout contre ce barrage et pour la sauvegarde de leur quartier. Pour comprendre leur colère, Roberto Rios, président d'une ONG qui lutte contre le barrage, nous explique les raisons et l'ampleur de la corruption qui a sévi lors de la construction de ce barrage. Suite à l'enquête de Vu du Ciel sur le barrage de Yacireta, Yann Arthus-Bertrand et son équipe ont été arrêtés et contraints de quitter l'Argentine. Le photographe témoigne à l'aéroport d'Iguazu. Les oubliés de Yacireta. C'est à coup de matraques et de balles en caoutchouc que de nombreux opposants au barrage de Yacireta ont été expulsés au début des années 80. Cette longue bataille s'est tristement illustrée par la corruption des autorités locales qui ont empoché des millions destinés à des programmes sociaux ou à la sauvegarde de l'environnement local. Histoire d'un scandale.
Le fleuve Okavango est une exception : au lieu de se jeter dans la mer comme n'importe quel autre fleuve, il se jette dans le désert et forme le Delta de l'Okavango, doté d'une incroyable biodiversité, rare et fragile. Mais aujourd'hui, ce delta est menacé. Menacé par des projets de barrages qui détourneraient le fleuve et stopperaient ainsi ce flot essentiel à la vie. L'équipe de Vu du Ciel est partie à la rencontre de deux hommes qui veillent sur l'Okavango : Douglas Groves, fondateur de "Vivre avec les éléphants" et Lars Renhberg, biologiste, deux sentinelles du delta.
La Chine et le fleuve Yangtzé abritent le plus grand barrage du monde, celui des Trois-Gorges. 2 km de long, 12 années de chantier, un budget qui dépasse les 20 milliards d'euros, et une centrale hydroéléctrique qui à terme fournira l'électricité à plus de 100 millions de Chinois. Mais ce colosse a entraîné l'expulsion de plusieurs millions de personnes et surtout a modifié considérablement l'écosystème du fleuve Yangtzé. Etat des lieux sur cette merveille née de la folie du génie humain.
Californie - Les gardiens du Saumon : La construction des barrages ne touchent pas que les populations locales, le plus souvent expulsées. La vie d'un fleuve en est aussi profondément bouleversée. C'est le cas du fleuve Klamath en Californie qui a vu sa population de saumons chuter rapidement suite à la construction d'un barrage. Des tribus indiennes, les Hoopa et les Yurock, se battent pour que le saumon du fleuve Klamath retrouve sa place et puisse se reproduire en toute quiétude. New-York - La forêt au service de l'eau : Quand l'homme ne cherche pas à modifier son environnement mais qu'il s'en inspire, il peut faire des miracles. C'est le cas dans l'état de New-York où dans les années 90, les responsables locaux ont décidé de se servir de la forêt pour filtrer leur eau et avoir ainsi une eau potable grâce à la nature. Un exemple à suivre.
Nos fleuves et la pollution : Guy Oberlin, ingénieur hydrologue français, fait un état des lieux des cours d'eau de l'hexagone, au bord de la plus grande réserve d'eau potable d'Europe. La situation, loin d'être brillante, n'est pas pour autant désespérée. Yann Arthus-Bertrand retrouve Guy Oberlin dans les magnifiques Gorges du Verdon, afin de faire un point précis sur les pollutions diverses qui touchent nos fleuves. La plus importante d'entre elles est la pollution agricole. Il nous explique pourquoi les mentalités ne changent que trop lentement. Yann Arthus-Bertrand conclut cet épisode sur les hauteurs des Gorges du Verdon. Des solutions existent pour sauver nos grands fleuves ! La nature nous en propose, il suffit de l'écouter. Un scandale français, les PCB : Les activités industrielles ont pollué nos cours d'eau et ce pour des décennies. La plus importante de ces pollutions est causée par le PCB, un isolant utilisé dans les transformateurs électriques, qui a provoqué et continuent de provoquer des ravages dans l'environnement. Jacky Bonnemains, militant de la première heure et président de l'Association "Robins des bois", nous fait par de sa colère et de son incompréhension face à la lenteur des pouvoirs publics dans la décontamination des cours d'eau. Récit d'un combat. La viticulure et les pesticides : C'est sur les terres rouges du Salagou que Yann Arthus-Bertrand rencontre un vigneron bio, Guilhem Dardé. Ancien utilisateur de pesticides dans ses vignes, il nous explique pourquoi il est passé au bio par amour de la terre et du terroir. Rencontre avec un personnage qui ne mâche pas ses mots...
Rien n'est irréversible. L'homme trouve parfois des solutions à ses erreurs, la mer d'Aral en est une parfaite illustration. Asséchée et disparue à cause de l'irrigation déraisonnée pour la culture du coton, elle renaît, et l'eau revient depuis quelques années grâce au combat d'un homme, Alachibaï Bairmirzaev, ancien maire d'Aralsk.
- L'eau des rivières et des fleuves est rare : 0,01 % de l'eau douce.
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