De la Vie dans les Nuages |
Les Gouttes de Pluie peuvent-elles Contenir des Bactéries ou des Virus ? |
K.B. - SCIENCE & VIE N°1205 > Février > 2018 |
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Le Petit Peuple des Nuages |
A.D. - SCIENCE & VIE N°1202 > Novembre > 2017 |
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Il y a De la Vie dans les Nuages |
BIODIVERSITÉ |
Trois études viennent de révéler la présence de colonies de micro-organismes capables de vivre dans les nuages, jusqu'à 10.000 m d'altitude. Bactéries, levures, champignons : notre ciel est habité !
Longtemps, ils furent ignorés. "L'atmosphère était la chasse gardée des physiciens et, pour eux, les micro-organismes n'étaient que des particules inertes", explique Anne-Marie Delort, directrice de l'Institut de chimie de Clermont-Ferrand. Cela ne fait qu'une dizaine d'années que les microbes du ciel suscitent un certain intérêt. Or, ces derniers mois, les découvertes se sont bousculées.
2100 ESPÈCES DE MICRO-ORGANISMES
Des prélèvements effectués en altitude ont révélé la présence de bactéries... dont certaines appartenant (ici, de gauche à droite) à la famille des Flavobacterium, des Clavibacter et des Psychobacter semblent particulièrement bien adaptées à la vie dans les airs.
Sur leur extraordinaire diversité, d'abord. L'amélioration des techniques de prélèvement et d'analyse a permis à David Smith, de l'université de Washington, d'identifier, dans des masses d'air du nord-ouest des États-Unis, 2100 espèces de micro-organismes, principalement des bactéries, mais aussi des levures et des champignons, souvent en provenance d'Asie. Or, même au bout d'un si long voyage - ils ont traversé le Pacifique et malgré des conditions extrêmes (basse température, sécheresse, acidité, radiations solaires...), une partie d'entre eux étaient encore cultivables, et donc vivants.
Mais il y a mieux : plus qu'un moyen de transport, le ciel pourrait bien être un habitat pour les microbes. Natasha DeLeon, du Georgia Institute of Technology, a prélevé des échantillons d'air à une dizaine de kilomètres d'altitude. D'après ses analyses, ils contenaient jusqu'à 300 groupes de micro-organismes... dont 17 étaient communs à tous les échantillons recueillis, que ce soit au-dessus de la Californie ou de la Floride, de l'océan ou de la terre ferme, dans un ciel dégagé ou nuageux, et même pendant des ouragans. Il y aurait donc une communauté de micro-organismes particulièrement adaptés à la vie dans les airs. D'autant qu'on trouve parmi eux des bactéries capables d'utiliser l'acide oxalique, un composé produit par les nuages. "Utilisent-ils réellement cette ressource ? Cela demande d'être vérifié", précise Natasha DeLeon.
En récoltant l'eau des nuages, à 1465 m d'altitude au-dessus du puy de Dôme, Anne-Marie Delort a, elle, montré que les micro-organismes qu'elle contient sont capables d'utiliser les composés organiques présents dans le nuage et de contrer l'action néfaste des radicaux libres produits par les rayons solaires. Mieux : dans l'eau récoltée, ils sont même capables de se reproduire. Le font-ils aussi au-dessus de nos têtes ? "Ils ont tout ce qu'il faut pour se diviser, explique Anne-Marie Delort, mais cela peut prendre plusieurs jours". Tout dépend donc du temps de vie des nuages. "D'ailleurs, la durée de vie de ces communautés, qui est de quelques jours à quelques semaines pour un nuage, est ce qui fait la différence majeure avec les écosystèmes aquatiques et terrestres que nous connaissons", précise l'exploratrice de ces nouveaux mondes célestes. Là-haut, dans le ciel, l'étude du petit peuple des nuages ne fait donc que commencer.
FAITS & CHIFFRES : Les micro-organismes viennent du sol, des végétaux ou de l'eau. Si les bactéries sont majoritaires, elles y sont 100.000 fois moins concentrée (de 10.000 à 100.000 par millilitre) que dans le sol, et plusieurs millions de fois moins que dans notre intestin... |
LES MICROBES FONT LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS
On le sait depuis longtemps : comme les poussières, les micro-organismes peuvent servir de "noyau de condensation", transformant la vapeur en gouttes liquides et contribuant à former les nuages. Quant à certaines bactéries dites glagogènes, elles favorisent la formation de glace. Mais ces micro-organismes, en se nourrissant des composés des nuages, modifient aussi leur composition chimique, et donc leur structure. Or, comme le souligne Anne-Marie Delort, directrice de l'Institut de chimie de Clermont-Ferrand, "les nuages, selon leur structure, entraînent soit un refroidissement soit un réchauffement". Ces micro-organismes seraient donc des acteurs importants, mais méconnus, de la météorologie... |
V.E. - SCIENCE & VIE > Avril > 2013 |
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