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Manger Poissons et Coquillages

Malgré la Présence de Mercure, le Poisson ne nuit Pas à la Santé

H.J. - SCIENCES ET AVENIR N°900 > Février > 2022

Le Saumon, un Poisson très mal élevé

M.V. - LE MONDE > 9 Novembre > 2021

Les Bienfaits des Poissons Gras

V.L. - BIO ET ÉCOLOGIE N°6 > Mars-Mai > 2019

Le Saumon, à Consommer avec Modération

B.B. - SCIENCES ET AVENIR N°839 > Janvier > 2017

La Saint-Jacques, Perle Nutritionnelle (Pecten maximus)

O.M. - RUSTICA N°2389 > 9 Octobre > 2015

Pas si Bon pour la Santé ?

Côté nutrition, le poisson a bon sur toute la ligne. Attention pourtant à ne pas en abuser, surtout de certaines espèces élevées dans des conditions plus que discutables.

Le poisson possède des qualités nutritionnelles indéniables. Comme la viande, c’est une excellente source de protéines. Le poisson apporte également des minéraux comme le phosphore, et des oligoéléments comme l'iode, le zinc, le cuivre, le sélénium et le fluor, mais aussi des vitamines A, D, E et quelques-unes du groupe B indispensables à la santé. Certains poissons riches en acides gras oméga-3 polyinsaturés, comme le hareng, le maquereau ou les sardines, sont particulièrement, recommandés par les nutritionnistes. En effet, les oméga-3 sont nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme.
Ils ont un effet bénéfique sur notre cœur en réduisant la mortalité cardiovasculaire. Des études scientifiques ont aussi prouvé leur rôle positif sur la prévention des maladies mentales telles qu'Alzheimer et sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Selon les chercheurs de l’université de Harvard (Massachusetts) et de l’université de l'Etat de Washington qui ont analysé 16 années de statistiques, les personnes âgées de plus de 65 ans qui présentent des taux d'oméga-3 élevés vivent en moyenne 2,2 ans de plus que les autres. Le risque de mortalité est alors réduit de 27 %.

POURQUOI LIMITER SA CONSOMMATION ? Faut-il pour autant manger du poisson tous les jours ? Non, répond l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) qui a émis une nouvelle recommandation en juillet dernier. Elle conseille désormais de ne pas consommer de poisson plus de 2 fois par semaine dont un poisson gras. La raison de cette frilosité : la présence de substances chimiques. En effet, les poissons sont susceptibles d’être contaminés par des polluants de l'environnement, dont les dioxines, les PCB ou le méthylmercure.
Ces contaminants peuvent avoir des effets néfastes sur la santé en cas de surexposition. Les PCB et les dioxines se retrouvent souvent dans les poissons les plus gras ainsi que dans certains poissons dits bio-accumulateurs (anguille, barbeau, brème, carpe, silure). Les poissons prédateurs sauvages (bar, brochet, espadon, marlin, raie, thon, etc.) contiennent, eux, du métylmercure qui est considéré comme toxique pour le système nerveux humain.

FAIRE ATTENTION AU POISSON CRU : L'Anses indique aussi que les produits de la mer et des rivières peuvent être contaminés par des micro-organismes d'origine humaine ou animale. Ces derniers sont majoritairement détruits par la cuisson. L'agence déconseille donc la consommation de produits crus ou insuffisamment cuits, qu’il s’agisse de poissons ou de coquillages. Plus particulièrement aux populations "sensibles" (fernmes enceintes, jeunes enfants, personnes âgées, ou immunodéprimées ou souffrant de pathologies comme le cancer ou le diabète). L’Anses rappelle qu'il faut toujours cuire son poisson de mer frais "à cœur" et qu'il faut éviter la consommation de coquillages qui ne proviennent pas d'une zone d'élevage autorisée et contrôlée. Enfin, les amateurs de sushis faits maison ont tout intérêt à congeler pendant 7 jours le poisson qu'ils utilisent afin de détruire d’éventuels parasites.

LES DÉRIVES DE LA PISCICULTURE : En 50 ans, la consommation mondiale de poisson a doublé, passant de 9 kilogrammes par personne à plus de 18 kilogrammes. Pour satisfaire cette demande croissante, la pisciculture, c'est-à-dire l'élevage de poissons, s'est considérablement développée. À tel point qu'en 2013, nous avons consommé plus de poissons issus de l'élevage que de poissons issus de la pêche selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l'agriculture). La production mondiale de ce secteur a été multipliée par 12 au cours des 3 décennies. Parmi les principaux producteurs : la Norvège. Le pays possède des centaines d'énormes fermes industrielles qui fournissent les consommateurs du monde entier en saumon.
Des dizaines, voire des centaines de milliers de poissons s’entassent dans des bassins. Cette proximité favorise la prolifération des maladies auxquelles les éleveurs répondent grâce à l'utilisation d'antibiotiques et même de pesticides versés directement dans l’eau. Les saumons sont nourris avec des farines et croquettes de poissons auxquelles est parfois ajoutée de l'éthoxyquine, un additif chimique. Utilisé comme pesticide par l'industrie des fruits et légumes, il attaque le système nerveux. Jérôme Ruzzin, un chercheur français en toxicologie à l'université de Berger en Norvège, a mené une étude qui montre que le saumon norvégien contient 5 fois plus de produits toxiques que d'autres produits que l’on achête habituellement au supermarché. Il a évalué les effets de ces polluants sur des rats de laboratoire. Résultat les rongeurs qui avaient mangé du saumon d’élevage sont devenus obèses et diabétiques. Le gouvernement norvégien a d'ailleurs reconnu à contrecœur l’année dernière que la consommation régulière de saumon d'élevage pouvait être problématique pour les femmes enceintes et les jeunes enfants.
Autres poissons très populaires car bon marché : le tilapia et le panga. Elevés en eaux douces en Asie, ils sont beaucoup utilisés dans les plats surgelés. En principe herbivore, le tilapia se nourrit en fait de tout ce qu'on lui donne, farines animales et excréments compris. Sans compter les produits chimiques et antibiotiques que déversent les fermiers chinois dans les étangs. Le panga, lui, est bourré d'hormones et grandit dans le Mékong, l'un des fleuves les plus pollués au monde.

LE RETOUR DES FARINES ANIMALES : Depuis le 1er juin 2013, sur décision de la Commission européenne, les poissons d'élevage peuvent à nouveau être nourris avec certaines farines animales, dites protéines animales transformées (PAT), fabriquées à partir de carcasses de volailles et de porcs. Seules les farines à base de ruminants restent interdites. On se souvient pourtant que l’utilisation des farines animales avait été proscrite au début des années 2000, date de la crise de la vache folle. Etonnamment, selon la Commission européenne, le risque sanitaire n'existerait plus. Un peu difficile à croire au vu du dernier scandale de la viande de cheval vendue comme étant du bœuf. Ce malheureux épisode a une nouvelle fois montré qu'en matière d’alimentation, la filière est loin d'être fiable.

UNE CHARTE POUR UNE ALIMENTATION SANS FARINES ANIMALES : Les pisciculteurs français qui adhèrent à la charte qualité "Aquaculture de nos régions" s'engagent à nourrir leurs poissons d’élevage uniquement à partir de produits d'origine marine (farines et huiles de poisson), végétaux, vitamines et minéraux.

DU BISPHÉNOL A DANS LES CONSERVES : Thon, sardines, maquereaux... les Français engloutissent chaque année plus de 20.000 tonnes de poissons en conserve. Or, le revêtement des boîtes en métal est fabriqué avec du bisphénol A. Ce composé chimique est un perturbateur endocrinien. Il est aussi soupçonné d'avoir des effets cancérigènes et neurotoxiques chez l'homme. La France en a interdit l'utilisation dans les contenants alimentaires en 2013 pour ceux destinés aux bébés et début 2015 pour les autres.

FRAUDE AUX ÉTIQUETTES : Face à la baisse des stocks de certains poissons, des professionnels du marché de la pêche n’hésiteraient pas à vendre leur poisson sous un faux nom. Le consommateur achête alors à son insu des espèces de moindre qualité. C'est ce que prouve une enquête mondiale menée par l'ONG Ocean 2012 qui a procédé à des milliers de tests ADN. Sur le marché américain, la fraude est massive. Là-bas, un tiers des poissons consommés ne sont pas ce que les clients croient acheter. Dans 87 % des cas, le thon fait par exemple l'objet de tromperie. Une autre étude publiée dans la revue Fish and Fisheries en 2011 a révélé que respectivement 28 % et 7 % du cabillaud vendu en Irlande et au Royaume-Uni étaient mal étiquetés. La traditionnelle morue utilisée pour les fish and chips est en réalité soit du merlan, soit du lieu jaune ou noir. Mais difficile de faire la différence une fois pané et frit. Le consommateur espagnol, lui, paie le kilo de merlu d’Afrique au prix de son cousin européen, soit presque 2 fois plus cher. En France, on déguste de la saumonette en ignorant qu’il s'agit de petit requin...

PULPE DE DÉCHETS : Regardez attentivement l'étiquette de votre plat cuisiné à base de poisson. Si la mention filet n'apparait pas dans la liste des ingrédients, il y a de fortes chances que celui-ci ait été confectionné à partir de pulpe. À savoir, une sorte de bouillie compactée en bloc surgelé. Celle-ci est préparée à partir des déchets de poisson : têtes, queue et chair restant accrochée aux arêtes après le filetage. Gros avantage pour les industriels : cela ne leur coûte presque rien, environ 1 € le kilo. Rien ne les oblige par ailleurs à mentionner la provenance de cette pulpe sur le carton d'emballage. Tout de suite, votre gratin ou votre steak haché de poisson vous paraît moins appétissant.

LE POISSON PANÉ : Les enfants l'adorent, mais est-il vraiment diététique ? Sachez d'abord faire la différence entre les de poisson panés préparés à partir des morceaux nobles de l'animal et les croquettes qui contiennent de la chair hachée de poisson. L'espèce n'est d'ailleurs pas toujours mentionnée sur l'étiquette. Autre détail important : le pourcentage de poisson et de panure. Privilégiez les recettes qui contiennent plus du premier et moins de la seconde fortement riche en matières grasses. Et bannissez les produits fabriqués à partir d'huile de palme. Le mieux est bien entendu de le faire soi-même.

LE SURIMI : 70 % des Français consomment du surimi. Contrairement à ce que l'on pense, celui-ci n'est pas fait avec du crabe. Il contient en fait environ 35 % de chair de poisson à laquelle on ajoute du blanc d'œuf, de la fécule de pomme de terre et/ou de l'amidon de blé ainsi que de l'huile végétale. 0n y ajoute de l'arôme crabe, du sel et du sucre, du paprika pour la couleur orange et parfois même des polyphosphates.

BIENTÔT DES SAUMONS OGM ? Trouvera-t-on d'ici quelques années dans nos assiettes des poissons génétiquement modifiés ? Le gouvernement canadien a autorisé fin 2013, la production à des fins commerciales d'œufs de saumon OGM, dit Frankenfish. Celui-ci se développe 2 fois plus vite que les autres saumons suite à une modification. Certains veulent y voir une solution à la faim dans le monde. D'autres soulignent les risques sur l'environnement et la biodiversité : si les saumons OGM réussissaient à s'évader de leurs fermes, ils pourraient transmettre leurs gènes et leurs maladies aux espèces sauvages.

Solenne Durex - RÉPONSES À TOUT N°284 > Février > 2014

Peut-on Encore Manger ces Espèces ?

GEO N°385 > Mars > 2011

Il faut se Méfier des Poissons Prédateurs

Du méthylmercure se concentre dans la chair de l'espadon.

L'agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) déconseille aux femmes enceintes ou allaitant et aux enfants de moins de 30 mois de consommer certaines espèces de poissons, susceptibles de contenir du méthylmercure.

Ce contaminant, auquel le système nerveux en développement est très sensible, peut provoquer des troubles sévères. Il se concentre particulièrement dans la chair de trois poissons prédateurs : l'espadon, le marlin et le siki.

C.T. - SCIENCE & VIE > Octobre > 2006

 

   
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