P L A N È T E  G A Ï A 
 
   
   
 Index ASTRONOMIE -> SYSTÈME SOLAIRE -> Le SYSTÈME SOLAIRE 
   
 
L'Odyssée des Sondes Voyager

La NASA Renoue avec Voyager 2

LE MONDE > 9 Août > 2023

La Deuxième Vie des Sondes Voyager



T.F. - POUR LA SCIENCE N°540 > Octobre > 2022

L'Espace Interstellaire Commence à Livrer ses Secrets

TOUT COMPRENDRE MAX N°27 > Janvier-Mars > 2020

Premières Chroniques de l'Outre-Monde


A.D. - SCIENCE & VIE N°1228 > Janvier > 2020

Voyager 2 à bien Quitté le Système Solaire

S.R. - SCIENCES ET AVENIR N°874 > Décembre > 2019

Voyager 2 s'apprête à sortir du Système Solaire

E.L. - SCIENCES ET AVENIR N°862 > Décembre > 2018

Voyager 2 sort du Système Solaire

M.F. - SCIENCE & VIE N°1215 > Décembre > 2018

Première Nouvelles de l'Outre-Monde

Voilà maintenant 2 ans qu'il vogue dans l'obscurité du milieu interstellaire. Nous vous racontions, en 2012, l'incroyable épopée de Voyager 1, cette sonde spatiale qui, au bout de 35 années de périple, après avoir survolé les géantes Jupiter et Saturne, avait fini par quitter le système solaire, devenant la première machine humaine à sortir de notre monde.

Nous continuons de suivre ses pérégrinations de près. Voici donc les dernieres nouvelles : les membres de la mission viennent d'annoncer que le petit robot a été secoué par un tsunami ! Il y a un an, ses instruments ont mesuré une secousse magnétique, comme s'il avait été percuté par une onde de choc. Les specialistes ne sont pas encore en mesure de fournir une explication, seulement des hypothèses. Ainsi, cela pourrait signifier que le milieu interstellaire est plus dense et plus complexe qu'ils ne le pensent. Ou que les bouffées de plasma ionisé envoyées par le Soleil sont assez puissantes pour se faire sentir jusque dans le milieu interstellaire, à 19 milliards de kilomètres de leur source. L'astronome Merav Opher, de l'université de Boston, a déjà commence à intégrer ces mesures dans les modèles qui décrivent la bulle de gaz entourant le Soleil : il semblerait en effet qu'elle ait une forme plus complexe que prévu...

M.F. - SCIENCE & VIE N°1171 > Avril > 2015

Pris entre Vents Solaire et Galactique

SCIENCES ET AVENIR N°795 > Mai > 2013
SCIENCES ET AVENIR N°803 > Janvier > 2014

Enfin dans l'Espace Galactique

En avril dernier, nous révélions que Voyager 1 était le premier engin humain a avoir quitté notre système solaire. Depuis, la sonde a poursuivi sont Odyssée. Et franchi la frontière de l'espace interstellaire, affirme la Nasa !

"Cette fois, nous en sommes convaincus : Voyager 1 entre dans l'espace interstellaire", s'exclame Rosine Lallement, astrophysicienne à l'Observatoire de Meudon. Dans notre numéro d'avril dernier, nous avions révélé que la sonde de la Nasa, après avoir parcouru 18 milliards de kilomètres, était devenue le premier engin humain à être sorti du système solaire, mesures de la vitesse du vent de particules soufflées par le Soleil à l'appui.
Voyager 1 vient de franchir l'étape suivante : après avoir traversé une zone de transition, elle baigne maintenant dans l'espace intergalactique. La Nasa l'annonçait dans un communiqué de presse le 22 juin : depuis le 7 mai 2012, l'un des détecteurs du satellite enregistre une forte augmentation des rayons cosmiques, ces flots de protons envoyés par de massives étoiles lointaines. Une mesure confirmée par un second détecteur à bord de la sonde, normalement dédié à l'étude du rayonnement ultraviolet et dont Rosine Lallement collecte les données. Or, ces rayons cosmiques ne peuvent entrer en masse dans la bulle formée par le vent solaire, car le champ magnétique de ce dernier les repousse. "Certains parviennent toujours à se faufiler. Ainsi, Voyager 1 n'a cessé de les voir augmenter depuis son départ, précise Rosine Lallement. Mais là, on en détecte beaucoup trop ! Cela ne peut vouloir dire qu'une seule chose : Voyager 1 est en train de capter la matière du milieu interstellaire". L'excitation et l'émotion sont palpables, ainsi que... le soulagement car les chercheurs craignaient que le Soleil, qui a retrouvé toute sa vigueur depuis 2010, disperse plus loin ses particules chargées. En somme, que le système solaire gonfle jusqu'à rattraper la sonde, retardant ainsi sa sortie de plusieurs années ! Or, le générateur de Voyager 1 n'est pas éternel : il devrait lâcher vers 2020... Mais la frayeur est passée : la petite sonde ne s'est pas laissé prendre de vitesse et a fait son entrée dans le Grand Extérieur. Les membres de la mission n'attendent plus que des mesures complémentaires sur le champ magnétique, pour sabler le champagne. Ils ont déjà prévu la date de la fête : elle aura lieu en décembre prochain.

M.F. - SCIENCE & VIE > Septembre > 2012

Voyager : En Dehors du Système Solaire

Pour la première fois, un engin conçu par l'homme est sorti su Système Solaire !

Ça y est. Après un périple de près de 18 milliards de kilomètres, la sonde américaine Voyager 1 a quitté le système solaire. Pour la première fois, une machine dont la main humaine a assemblé chaque boulon et soudé chaque composant est passée hors de notre monde. Les conclusions des membres de la mission, présentées le 5 décembre dernier lors de la réunion annuelle de l'Union géophysique américaine, sont formelles : "Voyager 1 est entrée dans une nouvelle région, entre notre système solaire et l'espace interstellaire, [...] une sorte de purgatoire cosmique où le vent solaire se calme, où le champ magnétique se tasse et où les particules très énergétiques semblent fuir vers l'espace interstellaire". Ce tas de ferraille de 800 kg vieux de 35 ans, dont le chant est si ténu qu'il faut déployer des antennes de près de 100 mètres pour le capter, vient donc d'ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire humaine. "Il y a un peu plus de 50 ans, nous avons jeté un petit coup d'oil hors de l'atmosphère terrestre... Aujourd'hui nous sommes en train de sortir de l'atmosphère solaire, s'enflamme Eric Christian, l'un des membres de la mission. Voyager 1 est en passe de devenir la sonde humaine interstellaire, c'est très excitant !" "L'émotion est grande, c'est sûr, renchérit Alain Lecacheux, qui faisait partie de l'équipe d'origine de la mission et suit de près les données depuis l'observatoire de Paris-Meudon. Mais surtout, c'est très intéressant scientifiquement car, pour la première fois, nous plongeons des capteurs dans un milieu qui n'avait jamais été sondé directement, et l'instrument de mesure in situ, c'est la prunelle de nos yeux !"
Cela faisait déjà deux ans que certains membres de la mission sentaient, littéralement, le vent tourner... Parmi les dizaines de chercheurs qui scrutent chaque semaine les données recueillies par la vaillante petite sonde, c'est Stamatios Krimigis qui a donné l'alerte. Cet astrophysicien, basé à l'université américaine Johns-Hopkins, prend le pouls du vent solaire (le flux de particules chargées éjectées de la haute atmosphère du Soleil) capté par la sonde Voyager 1 depuis qu'elle a pris son envol, le 5 septembre 1977... Voilà donc 35 ans, une carrière entière, qu'il attendait de telles données. "Le vent solaire est passé de 250.000 km/h à 0 en trois ans, s'exclame-t-il. Et surtout, depuis avril 2010, nous ne mesurons plus que des vitesses nulles ou même négatives !" Prudent, le chercheur a pris le temps d'accumuler les mesures. Il a même mis au défi la petite sonde l'été dernier, lui imposant une pirouette pour vérifier s'il ne s'agissait pas seulement d'un léger changement dans la direction du vent. "Le capteur de Voyager 1 ne recueille les particules solaires que dans le plan de l'écliptique, précise-t-il. J'ai donc demandé à tourner le satellite de 70 degrès pour avoir les mesures dans les autres directions". La vénérable sonde a effectué la manouvre avec une souplesse de jeune fille et les mesures ont été confirmées : pas de doute, à l'endroit où vogue actuellement Voyager 1, les flots de particules chargées envoyés dans toutes les directions par le Soleil sont brusquement stoppés. Ils repartent même en arrière, comme s'ils rencontraient un mur... "Et c'est le cas, précise Rosine Lallement, spécialiste du sujet à l'observatoire de Paris. Le Soleil, les planètes, les poussières et les gaz... bref, tout le système solaire est en mouvement. Cette bulle de matière solaire, que l'on nomme héliosphère, voyage dans l'espace galactique à une vitesse de 90 000 km/h et se heurte aux particules de gaz intengalactique qui, elles, sont immobiles. A la frontière, les deux milieux se mélangent. C'est ce qu'observe actuellement Voyager 1". Les instruments du petit satellite ne mesurent donc plus uniquement les particules émises par notre étoile, ils captent aussi les mouvements confus de celles venues de la Galaxie. La preuve est donc faite : Voyager 1 est sorti.

FAITS & CHIFFRES
Voyager 1 file vers la constellation de la Girafe à la vitesse de 612.000 km/h.
Pour préserver sa puissance, seuls 4 de ses instruments sont encore actifs. Son générateur à plutonium devrait tenir jusqu'en 2025. La sonde sera alors à 25 milliards de km de la Terre, et ses dernières données mettront 23 heures à nous parvenir.
En 1979, Voyager 1 contemplait les merveilles de Jupiter : elle expliquait sa tache, détectait ses anneaux et repérait des volcans sur l'une de ses lunes (Io).
1980, la sonde révélait les secrets de Saturne : elle lui trouvait des centaines d'anneaux, la seule lune dotée d'une atmosphère (Titan), et la surface glacée d'Encelade.

BIENTÔT DANS L'ESPACE GALACTIQUE : Pourtant, jusque-là, l'annonce n'a pas fait de bruit. La Nasa, qui célèbre habituellement le moindre de ses succès en fanfare, s'est contentée d'un bref communiqué. Et le directeur scientifique de la mission, Ed Stone, figure légendaire de l'exploration spatiale à qui l'on attribue une bonne partie des réussites de Voyager, a commenté l'événement d'un laconique "c'est très intéressant". La raison de cette sobriété est simple : les scientifiques de la Nasa attendent que leur petit satellite soit parvenu dans l'espace galactique. Or, contre toute attente, Voyager 1 est sorti de l'héliosphère... mais n'a pas encore pénétré dans le milieu interstellaire. C'est ce que signale un second indicateur : le champ magnétique. "Au moment du passage dans l'espace interstellaire, nous attendons une augmentation brutale du champ magnétique, explique Ed Stone. Les mesures de Voyager 1 montrent bien que son intensité croît, mais la pente de la courbe demeure régulière. De fait, les dernières simulations réalisées à partir des données de Voyager 1 indiquent que le champ magnétique semble se compresser. il vrille, formant des sortes de bulles, alors que les précédents modèles prévoyaient qu'il allait s'inverser suivant des arcs doux pour repartir vers le Soleil... "Nous nous attendions à une frontière brutale, et finalement elle semble avoir une épaisseur", résume Ed Stone. "Voyager 1 se retrouve dans une sorte de zone franche entre deux frontières, confirme Lallement. Et ça, c'était totalement imprévu". Les théoriciens travaillent à de nouveaux modèles, mais il leur faudra du temps pour rendre leur copie. Désormais, les chercheurs naviguent donc en terra incognita. "Nous n'avons aucune idée de ce que nous allons découvrir, confirme Stamatios Krimigis. Tout ce que nous pouvons faire, c'est attendre, et voir ce que les données nous disent". Une chose est sûre, dans cette région chaotique, tout peut aller très vite. La sonde est susceptible de glisser dans l'espace interstellaire à tout moment. "Demain, dans un mois, dans un an et demi... Tout le monde espère que ce sera cette année précise Eric Christian. Nul n'en doute plus, tous l'attendent avec impatience : le petit satellite est le premier à s'être échappé du giron solaire. Il sera aussi le premier à plonger dans la matière galactique.

UN ROBOT AU DESTIN HORS DU COMMUN : Et dire qu'il n'était même pas prévu au départ que Voyager 1, et 2 lancé un mois avant, s'aventurent au-delà de Jupiter... Et dire, surtout, que ces deux sondes auraient pu tout aussi bien partir dans la mauvaise direction pour quitter l'héliosphère ! Car leur trajectoire n'a été tracée que dans un but : profiter de l'alignement rarissime de Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, et utiliser l'attraction de chaque planète pour aller voir la suivante. Mais ce saute-mouton cosmique aurait pu diriger les satellites à l'opposé du mouvement du Soleil, du côté où l'héliosphère s'étend sur des milliers de milliards de km. Sans aucune chance d'en sortir avant l'extinction définitive de leurs instruments... D'ailleurs, dans les années 1970, lorsque les satellites ont été conçus et la mission programmée, les dimentions de la bulle solaire n'étaient pas connues avec précision. Assurément les astres étaient avec Voyager 1... Le petit robot aura bouleversé la conception de notre monde, découvrant des centaines de lunesainsi que les premiers volcans extraterrestres, devoilant les anneaux de Saturne et de Jupiter. Il aura donné naissance à une nouvelle discipline, la planétologie, en collectant des données uniformes pour tous les corps du système solaine externe, offrant ainsi la possibilité de les comparer. "Tout cela avec des mémoires a bandes magnétiques plus petites qu'une clé USB !" rappelle Alain Lecacheux.
Et, en prime, Voyager 1 vient de capter le rayonnement de notre Voie lactée. Profitant de sa position à l'exterieur du système solaire, elle a détecté les soubresauts lumineux des jeunes étoiles de la galaxie, jusqu'alors dissimulés par l'éclat du Soleil. Il reste des millions de pages de données à éplucher. Et tandis que l'on célèbre la grande étape que l'humanité vient de franchir, l'héroïque petite machine continue d'avancer vers le noir... Si elle survit aux astéroïdes qui errent dans l'espace galactique et si ses rouages résistent encore 40.000 ans, Voyager 1 se laissera happer par la gravité d'une petite étoile rouge nommée AC+793888. Ce sera la dernière grande étape de son odyssée : elle deviendra alors le premier engin humain à pénétrer dans un autre système solaire.

M.F. - SCIENCE & VIE > Avril > 2012

La Fantastique Odyssée des Sondes Voyager

Elles vont bientôt sortir de notre système solaire. La plus éloignée est à 13 milliards de km de la Terre. Mais il faudra 40.000 ans pour atteindre la première étoile !

À la différence d'Ulysse ou de Jason, les deux sondes Voyager, lancées respectivement le 20 août et le 2 septembre 1977, ne vont pas revenir à la maison pour "vivre le reste de leur âge". Après le plus fantastique des voyages, elles vont bientôt quitter les confins du système solaire pour s'élancer à la rencontre des étoiles de notre galaxie. On peut dire qu'en 25 ans ces deux vaillantes de 800 kg chacune ont vu du pays. Bien plus que les ingénieurs de la NASA ne l'imaginent lorsqu'ils profitent d'un alignement favorable, et exceptionnel, de planètes pour lancer les deux sondes. La mission des Voyager est d'approcher Jupiter, Saturne, et,éventuellement, Uranus et Neptune si elles ont assez de souffle pour aller jusque-là. En 1979, elles frôlent Jupiter à tour de rôle, envoyant des images fantastiques de la géante gazeuse, puis de ses principaux satellites, avec quelques surprises à la clef.

DES IMAGES EXCEPTIONNELLES : Elles découvrent sur Io une activite volcanique intense, cas unique dans le système solaire en dehors de la Terre. Et du chaud, elles passent au froid avec Europe, y révélant la présence probable d'un océan sous une couche de glace de 20 km d'épaisseur...
Puis elles filent vers Saturne, où elles mesurent la vitesse de vents qui atteignent 1800 km/h dans les zones nuageuses de la planète. Elles photographient les fameux anneaux et Titan, l'un des satellites, dont elles mettent en évidence l'atmosphère dense...
Les deux sondes envoient des images comme on n'en a jamais vues, une moisson exceptionnelle d'informations qui montre la grande diversité et la beauté de notre système solaire. Cela suffirait à combler les scientifiques enthousiasmé. Mais les ingénieurs concentrent leurs efforts sur Voyager 2...
Se servant de l'attraction de Saturne, ils parviennent à l'accélérer assez pour lui ménager une rencontre historique avec Uranus et enfin Neptune, en août 1989... Sur cette dernière, la sonde assiste à une rempête titanesque avec les vents les plus violents du système, de l'ordre de 2400 km/h. Tandis que sur Triton, l'une de ses lunes, elles révèlent l'existence d'étranges geysers sombres qui montent à plusieurs kilomètres vers le ciel.. Les deux sondes ont si bien travaillé qu'il faut réécrire les livres d'astronomie.
Voyager 1, la plus éloignée, est à près de 13 milliards de kilomètres de la Terre et Voyager 2 à 10 miliards... seulement. Elles continuent leur course, dans des directions opposées, à la vitesse de 60.000 km/h. Elles se dirigent vers l'héliopause, zone frontière entre le système solaire et le milieu stellaire. Elles n'y seront que dans une vingtaine d'années. Peu de chose, comparé aux 40.000 ans qui séparent encore Voyager 1 de la première étoile.

J.B. - SCIENCE & VIE > Mars > 2002
 

   
 C.S. - Maréva Inc. © 2000 
 charlyjo@laposte.net