Dossier : Construire un Monde Durable

Nourrir 9 Milliards d'Individus

État des Lieux

Doubler la production agricole, malgré des terres appauvries, une eau toujours plus rare et des rendements en berne : c'est l'équation à résoudre pour nourrir la planète en 2050...

Pendant que vous lirez cet article, 2500 enfants naîtront sur notre planète. Dans un an, nous serons 80 millions de plus. Et en 2050, environ 9 milliards au total (les projections varient entre 7,5 et 10), soit une augmentation de 50 % en cinquante ans ! D'où l'inquiétude de tous les les spécialistes, perplexes sur la capacité de l'agriculture à suivre pareille envolée. Les optimistes objectent les succès du passé : au cours du demi-siècle écoulé, la population s'est déjà accrue de 3 milliards d'humains, et l'agriculture a répondu présent. Après tout, il ne s'agit que de rééditer l'exploit...
Sur le tableau de bord de ce paquebot planétaire qu'est l'agriculture mondiale, voyants et orange clignotent depuis quelques années, tandis que les compteurs s'affolent. L'alerte a été donnée tout récemment. Les prix des matières premières agricoles sont en surchauffe : en un an, doublement du prix du blé, du soja, quasi-doublement de celui du lait, augmentation de 50 % pour le maïs, de 25 % pour le riz. Et des émeutes contre la vie chère éclatent, au Sénégal, en Égypte ou au Mexique. Sécheresses et spéculations expliquent en partie la flambée, mais l'humanité manque de céréales, au point que l'Union européenne dit redouter un "tsunami mondial" dans le domaine alimentaire. Et même si ce voyant s'éteignait dans quelques mois, aucun spécialiste ne doute qu'il se rallumera souvent dans les décennies à venir.

DES TERRES DE PLUS EN PLUS PAUVRES

Le compteur du nombre d'affamés affiche aussi des tendances inquiétantes. Car cela fait plus de dix ans qu'il est reparti à la hausse. Selon la FAO (Food and Agriculture Organization, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), le nombre de personnes sous-alimentées est passé de 780 millions en 1995 - son minimum historique - à 850 millions aujourd'hui (dont 10 millions dans les pays développés). Un nombre déjà colossal auquel il faudrait ajouter, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), 100 millions de victimes de la récente inflation des cours des produits agricoles. Or, ces 950 millions ne sont que les plus exposés, c'est-à-dire ceux qui vivent avec moins de 2200 calories par jour, quand les médecins en recommandent 2600, dont un tiers d'origine animale. Lorsque l'on recense tous ceux qui souffrent de carences alimentaires diverses (sucres, protéines, lipides, micronutriments...), le chiffre atteint les 2 milliards. Près du tiers de l'humanité !

LA FAIM DANS LE MONDE NE REGRESSE PLUS
Sous l'effet de l'accroissement démographique, le nombre de personnes sous-alimentées augmente de nouveau depuis 1995. Certes, pour l'instant, en proportion, ce nombre reste stable. Plus pour longtemps selon l'Onu : du fait de la hausse des prix agricoles, 100 millions de personnes de plus souffrent de la faim depuis un an.

"Nourrir le monde en 2050 suppose d'au moins doubler la production actuelle", indique l'agronome Michel Griffon, directeur général adjoint de l'Agence nationale pour la recherche (ANR). Un sacré défi !
Certes, la jauge mesurant les réserves en terres agricoles disponibles semble être largement dans le vert : les satellites indiquent que nous n'aurions utilisé que 1,5 milliard d'hectares, soit le tiers du réservoir des terres cultivables. Mais le constat est trompeur. Il ne tient pas compte des surfaces occupées par l'urbanisation rapide et surtout, de la nécessité de préserver les forêts primaires, qui sont à la fois des pièges à CO2 et des réservoirs de biodiversité. Une fois ces nuances apportées, la FAO estime qu'il reste au maximum 1,3 milliard d'hectares à mettre en culture. Un chiffre que beaucoup dénoncent comme très optimiste, sans compter que la majorité de ces terres sont pauvres.
De plus, une partie de ce "réservoir" menace de s'évaporer. Car l'avenir des terres agricoles dépend pour beaucoup de la façon dont elles sont exploitées : des pratiques inadaptées ou trop intensives stérilisent les sols, d'abord provisoirement, puis parfois de façon irréversible. Le phénomène est particulièrement inquiétant dans les zones arides, où il prend le nom de désertification. "Un cercle vicieux qui voit la végétation se raréfier, le sol s'assécher et s'appauvrir, et, au final, le vent et les pluies emmener la couche de terre fertile pour laisser exposés la roche ou le sable", décrit Marc Bied-Charreton, professeur à l'université de Saint-Quentin et président du Comité français de lutte contre la désertification (CFLD). La désertification, selon l'Onu, met en péril un tiers des terres émergées, et pour l'instant, elle continue sa progression. Même dans les pays tempérés, l'érosion augmente, menaçant de faire encore baisser la jauge des terres fertiles disponibles.

LES RENDEMENTS COMMENCENT À STAGNER
Alors que la population ne cesse d'augmenter, les rendements, eux, sont entrés dans une phase de stagnation. Une situation aggravée par la hausse très importante du prix des engrais désormais hors de portée des petits agriculteurs du Sud. Or, c'est auprès d'eux que les progrès de rendements les plus importants pourraient être réalisés, et non chez les gros exploitants, qui pratiquent une agriculture intensive et mécanisée.
2,5 MILLIONS DE KILOCALORIES
C'est la demande énergétique annuelle d'un humain qui devra être satisfaite par les cultures en 2050 (40 % de plus qu'en 2005).

Vu l'augmentation de la population, la demande mondiale aura doublé par rapport à 2005, selon David Tilman (université du Minnesota). Ce qui nécessiterait la mise en culture de 200 millions à 1 milliard d'hectares de terres en plus.
B.B. - SCIENCE & VIE > Janvier > 2012

C'est pourquoi les compteurs sur lesquels la majorité des agronomes ont les yeux rivés sont ceux des rendements obtenus sur les différents continents. D'eux dépend la vitesse à laquelle le paquebot va progresser, donc sa capacité à suivre l'envolée démographique. Ainsi, dans les régions où les rendements sont les plus faibles, ils devront être multipliés par trois ou quatre. Or, depuis une quinzaine d'années, malgré tous les efforts, ces rendements n'augmentent plus. Pour comprendre pourquoi, il faut jeter un oil sur le passé récent. En l'occurrence, sur la "révolution verte", c'est-à-dire l'énorme accroissement de la production agricole qui a marqué les années 1950 à 1990. Cette révolution a consisté à remplacer les plantes traditionnelles par des variétés issues de la recherche agronomique, remarquablement productives, mais nécessitant abondance d'engrais, de pesticides et d'eau. Tout se passe comme si notre paquebot avait commencé à se convertir, il y a un demi-siècle, à un nouveau "carburant" ultraperformant, fait d'un mélange de trois ingrédients : variétés nouvelles, agrochimie et irrigation. Partout où a été mis en ouvre ce cocktail, les rendements ont au moins doublé ! Le hic, c'est que non seulement ce nouveau carburant endommage le moteur, mais qu'en plus il va se raréfier.
Ainsi, l'accroissement de la population crée déjà des tensions sur l'eau, qui limitent d'autant les possibilités de développer l'irrigation ; à quoi il faut ajouter, dans certaines régions, les tout premiers effets du réchauffement climatique - qui s'aggraveront inéluctablement. Les conflits se multiplient notamment entre les usages agricoles de l'eau et les besoins des villes, qui augmentent souvent de façon exponentielle. De plus, certains systèmes d'irrigation reposent sur des nappes fossiles ou à renouvellement lent, dont l'épuisement se profile. C'est le cas par exemple dans la vallée du Gange en Inde, où la nappe, longue de 1000 kilomètres et large de 500, s'est abaissée de 70 mètres ! Par ailleurs, l'irrigation fait parfois des dégâts. Lorsque l'eau utilisée contient des sels, l'utilisation de gros volumes risque de saliniser le sol, autrement dit de le gorger de sel. La même chose peut se produire si ces sels sont présents dans le sous-sol, à faible distance de la surface : sous l'effet de l'évaporation, souvent forte dans les régions arides, les sels migrent vers le haut dans la colonne d'eau, et finissent par stériliser la couche arable. Un phénomène qui n'a rien de marginal : 10 % des terres irriguées seraient déjà incultivables pour cette raison.
Et il n'y a pas que l'eau. Le carburant "révolution verte" s'épuise aussi parce que pesticides, fongicides, herbicides et fertilisants se heurtent à de multiples limites. D'abord, l'opinion - et donc, avec retard, la réglementation - commence à refuser la pollution, notamment l'envahissement de l'eau potable par des toxiques divers. Ensuite, les fertilisants de synthèse, rappelons-le, sont des ressources fossiles. Les phosphates et la potasse sont extraits de mines dont le contenu n'est pas illimité. Les engrais azotés sont fabriqués avec d'importantes quantités de gaz naturel. Les pesticides proviennent de la pétrochimie. La montée inéluctable du prix de l'énergie va donc propulser leurs prix vers des sommets.

L'EAU ET LES TERRES FERTILES SE FONT DE PLUS EN PLUS RARES
Deux facteurs vont contrarier la nécessaire augmentation des rendements agricoles. Primo, il y a de moins en moins d'eau disponible car l'augmentation de la population expose l'irrigation à la concurrence d'autres usages (industrie, urbanisation...). Secundo, les sols fertiles régressent sous l'effet de l'abus du labour et de la chimie dans les pays industrialisés, et de la surexploitation dans les pays du Sud (pâturage excessif, abandon des jachères, etc.).

RÉSISTANCES AUX INSECTICIDES

"Par ailleurs, remarque Michel Griffon, la protection phytosanitaire, qui fait largement le rendement dans les agricultures modernes, est menacée car de plus en plus souvent contournée par les mutations génétiques des insectes, champignons, mauvaises herbes, etc". Le blé, dans certaines plaines céréalières, doit désormais recevoir près de dix traitements contre les ravageurs. Pour le coton, le chiffre peut dépasser 20. "L'apparition précoce des résistances tire le prix des pesticides vers le haut, commente Marc Dufumier, professeur à l'Institut national agronomique (Ina), parce qu'elle réduit la durée de vie des molécules. Si un produit ne reste vraiment efficace que 4 ou 5 ans et qu'il faut investir des sommes colossales en recherche pour l'obtenir, cela devient impossible économiquement". Le modèle actuel semble donc bien avoir atteint ses limites. Dans un avenir où l'eau sera rare et l'énergie chère, il ne sera pas possible d'accélérer notre paquebot en rajoutant du carburant "révolution verte". Il va falloir inventer une agriculture qui soit "à la fois productive et protectrice, voire restauratrice, de l'environnement", résume Marc Bied-Charreton. Et relativement bon marché - près de la moitié des habitants de notre planète vivant avec moins de 2 $ par jour.
Pour éviter que cette bulle éclate, il va sans doute falloir dépenser des milliards d'euros à travers le monde à replanter des arbres, faire des aménagements antiérosifs, restaurer la fertilité des sols. "Heureusement, il y a encore une réversibilité forte, parce que pour l'instant les points de non-retour ne sont pas encore atteints, rassure Marc Bied-Charreton. Avec des investissements d'environ 400 $ par hectare, on triple la productivité sur beaucoup de terres arides tout en réhabilitant le milieu naturel". Il faudra aussi, sans doute, agir sur les régimes de propriété foncière, trop inégalitaires, sur les règles des échanges internationaux, insuffisamment protectrices, sur l'attribution du crédit, trop difficile... Un chantier pharaonique, dont la mise en ouvre doit commencer au plus vite. Histoire d'épargner au paquebot agricole le destin du Titanic.

BLÉ, RIZ, MAÏS : LES PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES FLAMBENT
2,9 milliards de personnes, soit près de la moitiè de l'humanitè, vivent avec moins de 2 $ par jour, selon les statistiques de la Banque mondiale.

Sous la double pression de la démographie et de l'augmentation du niveau de vie dans certains pays, la demande en céréales ne cesse d'augmenter, entraînant les cours à la hausse. Une flambée qui rend ces aliments de base difficilement accessibles pour les plus pauvres.

 Pistes et solutions

REDIVERSIFIER LES EXPLOITATIONS

La ferme d'autrefois associait culture et élevage, et tirait profit de l'un pour nourrir l'autre. La révolution doublement verte s'en inspire et essaie d'utiliser les déjections animales (voire humaines) pour fertiliser les champs, en les mélangeant à des pailles ou autres résidus végétaux qui augmentent le contenu en carbone du sol. Plus généralement, l'objectif est d'aller vers des exploitations plus diversifiées qu'aujourd'hui, donc moins vulnérables aux ravageurs. De jouer sur les rotations de culture, les complémentarités entre certaines plantes et le recyclage des déchets pour créer des écosystèmes superproductifs - contrôlés par l'homme, mais moins dépendants des apports de la chimie et de l'industrie. Une des clés de ces combinaisons, de l'avis de tous les spécialistes, est d'associer arbres et plantes annuelles, ce qu'on appelle l'agroforesterie. Car les arbres jouent un rôle protecteur : ils coupent le vent, apportent de l'ombre, favorisent la pénétration de l'eau, empêchent les sols de s'éroder et fournissent du bois de chauffage ou de feu. Autre piste de diversification envisagée, les biocarburants sont en fait très contestés.

IRRIGUER MOINS, MAIS MIEUX

Même l'indispensable irrigation doit évoluer, devenir plus locale, écologique et parcimonieuse. Fini, les ouvrages pharaoniques des années 1970. L'avenir est à de petites retenues d'eau, aux murets et aux terrasses consolidés par des arbres, approvisionnant des systèmes économes de type goutte-à-goutte, qui apportent l'eau lorsque les besoins sont maximaux. On s'efforcera aussi de recycler les eaux usées pour l'irrigation et évidemment d'avoir recours à des cultures plus sobres partout où cela est possible.

JOUER SUR LES PLANTES

Toutes sortes de pistes sont explorées par les chercheurs pour améliorer les plantes cultivées. Des plantes plus productives, plus résistantes au sel, à l'aridité, aux ravageurs, à la pollution sont indispensables pour nourrir l'humanité de demain, tout comme pourraient l'être des végétaux aux vertus nutritives améliorées, par exemple enrichis en vitamines ou en protéines. Faudra-t-il recourir au génie génétique pour les produire ? Ou se limiter à la bonne vieille sélection variétale ? Pour la plupart des scientifiques, tout est bon à prendre. "Il ne faut pas avoir de tabous, affirme ainsi Michel Griffon, directeur général adjoint de l'Agence nationale pour la recherche (ANR). Le critère, c'est qu'il s'agisse de plantes utiles, sans danger pour les écosystèmes ni pour la santé humaine". Reste que, comme le souligne Marc Dufumier, professeur à l'Institut national agronomique (Ina), "c'est bien souvent la fertilité des terrains et le maintien de celle-ci sur le long terme qui représente le principal goulet d'étranglement pour les paysans les plus pauvres". Autrement dit, pour cette petite paysannerie qui représente la majorité des agriculteurs de la planète, la priorité aujourd'hui ne serait pas de disposer de variétés superperformantes, mais d'être capable de mettre suffisamment d'engrais pour ne pas épuiser les nutriments du sol et d'améliorer plus généralement les conditions de culture. Et puis il n'y a pas que les plantes comestibles. "On peut inventer des plantes "de service" qui permettent un meilleur fonctionnement des écosystèmes, autrement dit des sortes d'auxiliaires de l'agriculture, espère Michel Griffon, par exemple des plantes aux racines très longues, capables de faire remonter des éléments nutritifs des profondeurs du sol pour les remettre à disposition des cultures. Ou des plantes avec des capacités de perforation racinaire suffisantes pour rendre des sols devenus durs perméables à l'eau". L'ANR a décidé de lancer le projet Systerra, imprégné de cette nouvelle philosophie.

SUPPRIMER LES LABOURS

La culture sans labour est une autre clé proposée par la "révolution doublement verte". C'est une technique qui consiste à introduire directement les graines dans de petits trous ou des sillons dans le sol. Elle connaît depuis quelques années un développement rapide, même aux États-Unis, car elle génère d'importantes économies d'énergie et préserve la fertilité du sol. Le labour, en effet, s'il permet d'éliminer de façon radicale les mauvaises herbes et d'aérer le sol, a aussi de gros inconvénients. Il met le sol à nu, ce qui dope l'érosion (des tonnes de terre fertile s'échappent à chaque pluie), il favorise la disparition de l'humus et tue la microfaune du sol (invertébrés, micromammifères, etc.). Or celle-ci aère elle aussi remarquablement le sol, tout en contribuant à y stocker du carbone, ce qui permet de contrer le réchauffement climatique. D'où l'intérêt de la préserver. "Le problème du "sans-labour", indique cependant Marc Dufumier, de l'Institut national agronomique (Ina), c'est la multiplication des mauvaises herbes, qui finissent par faire baisser les rendements. Souvent, on les élimine avec des herbicides. Mais l'idéal serait de trouver des itinéraires techniques plus naturels, par exemple les étouffer en plantant de la luzerne après le blé. Mais il faut alors trouver ce qu'on plantera après la luzerne"...

RECOURIR DAVANTAGE AUX LÉGUMINEUSES

Cultiver davantage de légumineuses permettrait de réduire les fertilisants azotés. Car ces plantes présentent naturellement sur leurs racines des bactéries dites symbiotiques, qui leur permettent de fixer l'azote de l'air. Elles comprennent aussi bien des plantes annuelles comme la luzerne, le sainfoin ou le pois que des arbres comme l'acacia ou le karité sous les tropiques. Lorsque la luzerne a été récoltèe, ses racines subsistent dans le sous-sol, qui en sort considérablement enrichi en azote. "Tout se passe flnalement, comme si la fixation de l'azote de l'air, au lieu d'être effectuée dans une usine d'engrais avec de l'énergie fossile (gaz naturel), se réalisait dans le champ grâce à l'énergie solaire", s'enthousiasme Marc Dufumier de l'Ina. Pourquoi, dès lors, s'acharner à reproduire à grands renforts de ressources et de pollutions ce que la nature fait elle-même avec beaucoup d'efficacité ?

INVESTIR DANS LES HOMMES

"La première condition pour sauver l'agriculture, estime Michel Griffon, de l'Agence nationale pour la recherche (ANR), c'est d'opérer un changement culturel mondial afln de cesser de considérer les agriculteurs comme des arriérés et la condition paysanne comme un état méprisable qu'il faut fuir". Et le chercheur de souligner que les agriculteurs, plus que tout autre groupe social, sont les gestionnaires de la biosphère, une tâche qui nécessite l'appui de l'ensemble de la société. Ce qui suppose, entre autres, de leur donner accès à l'éducation ainsi qu'à une formation professionnelle, à des possibilités de crédit, à des syndicats ou d'autres organisations leur permettant d'exister socialement et de faire valoir leurs intérêts... La première chose, dans bien des endroits, étant de leur distribuer suffisamment de terres pour qu'ils puissent en vivre correctement, sans les épuiser et sans peser sur l'écosystème. Pour l'instant, on est loin du compte.

4/ Nourrir 9 milliards d'individus en 2050

Y.S. - SCIENCE & VIE Hors Série > Juin > 2008
 

   
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