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Les Ressources Énergétiques Naturelles

La Ruée vers les Abysses


V.N. - SCIENCE & VIE N°1205 > Février > 2018

Un Nouvel Eldorado sous les Mers

De l'or, de l'argent, du cobalt, du cuivre, du gaz... Les États-Unis ont lancé une immense expédition pour explorer leur domaine sous-marin et les ressources qui s'y trouvent. Un nouveau monde à conquérir.

L'exploration du territoire nord-américain a connu deux âges d'or. Le premier a commencé en 1804 avec la fameuse expédition de Meriwether Lewis et William Clark, à l'instigation du président Thomas Jefferson. Le second vient juste de débuter : il conduira les États-Unis bien plus loin que Lewis et Clark, afin de percer les secrets de territoires dont même Jefferson n'aurait pu imaginer l'immensité. Et que les Américains actuels eux-mêmes ne connaissent guère.

D'un simple trait de plume, le 10 mars 1983, Ronald Reagan a étendu les droits souverains des États-Unis jusqu'à 370 km des cotes "aux fins d'exploration, d'exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles". A l'instar de ce qu'avait fait Jefferson en achetant la Louisiane, le président américain a presque doublé la superficie de son pays en établissant cette zone économique exclusive (ZEE). D'autres nations ont étendu leur contrôle sur des ressources naturelles via les ZEE et voudraient bien l'accroître encore. En vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 (plus de 160 entités parties, dont la France, mais pas les États-Unis), tout pays peut revendiquer des territoires additionnels. Mais il doit prouver que son plateau continental (la partie submergée d'un continent) s'étend au-delà de sa ZEE et satisfait à d'autres critères. Or les États-Unis possèdent virtuellement l'un des plus vastes plateaux continentaux du monde.
L'enjeu ? Considérable. Le plancher océanique abonde en ressources naturelles inexploitées : vastes gisements de pétrole et de gaz, sources hydrothermales riches en cuivre, argent, zinc et or accumulés depuis des centaines de millions d'années. Plus de 100 000 montagnes sous-marines contiendraient des minéraux d'une importance cruciale pour l'industrie militaire. Ce n'est pas tout. Les ZEE renferment des ressources halieutiques vitales pour nourrir certains pays, des épaves susceptibles d'éclairer des chapitres obscurs de notre histoire, ainsi que des habitats marins qu'il faut absolument préserver. Mais, pour l'essentiel, la ZEE des États-Unis demeure inexplorée. Juste après l'acquisition de la Louisiane, en 1803, Jefferson avait demandé à Lewis de "faire un compte rendu précis de la nature du sol et des régions traversées, des possibilités de cultures fruitières et maraichères, des richesses minières, des reliefs volcaniques des caractéristiques climatiques". Reagan n'a pas suivi cet exemple. A ce jour, Vénus, Mars et la face cachée de la Lune sont mieux connues que les territoires sous-marins américains.
L'heure d'une nouvelle grande expédition a sonné. En juin dernier, les deux seuls navires américains d'exploration ont décidé de travailler ensemble. L'Okeanos Explorer, de l'Administration nationale des études océaniques et atmosphériques (NOAA), a notamment cartographié une partie des monts sous-marins de Nouvelle-Angleterre, près de Rhode Island. Mon propre bâtiment, le Nautilus, propriété de l'Ocean Exploration Trust, effectuait dans le même temps le relevé de certaines zones du golfe du Mexique et des Caraïbes. Les deux navires utilisent des sondeurs multifaisceaux pour réaliser des cartes en 3D. Le voyage de Lewis et Clark dura plus de 2 ans. Et ils ne purent partager leurs découvertes avant leur retour. Les profondeurs océaniques explorées par nos expéditions modernes sont bien plus lointaines que les terres cartographiées par nos illustres prédécesseurs, mais nous sommes en contact permanent avec des océanographes et d'autres chercheurs restés à terre. A chaque découverte, les scientifiques peuvent virtuellement monter à bord de nos navires et procéder aux opérations nécessaires : ils partagent en temps réel les résultats de leurs travaux avec le monde entier. Dans ce voyage, chacun peut prendre part à l'exploration.

Extension des frontières et trésors cachés : La Convention des Nations unies sur le droit de la mer attribue aux pays côtiers des droits souverains jusqu'à 370 km de leur littoral. Cette zone économique exclusive (ZEE) abrite parfois des ressources naturelles considérables (pétrole, gaz, minéraux précieux, zones halieutiques). Un pays côtier peut étendre sa souveraineté sur le plancher océanique situé au-delà. Il doit alors prouver, entre autres critères définis par la Convention, que son plateau continental sous-marin s'étale au-delà de sa ZEE. Le Nautilus, le navire d'exploration de Robert Ballard, et l'Okeanos Explorer, affrété par l'Administration nationale des études océaniques et atmosphériques (NOAA), sont à la moitié d'une mission qui doit durer 10 ans. Leur mission : évaluer les richesses situées dans la ZEE américaine. On note que la France, grâce à son ex-empire, possède la deuxième ZEE du monde, derrière les États-Unis.

Robert D. Ballard est un explorateur en résidence de la National Geographic Society. Il a découvert de nombreuses épaves, dont celles du Titanic et du Bismarck, ainsi que des sources hydrothermales.

NATIONAL GEOGRAPHIC N°170 > Novembre > 2013

Les Autres Ressources Énergétiques

Si la planète a du mal aujourd'hui à subvenir à nos besoins, ce n'est pas faute d'offrir à ses hôtes une multitude de ressources nécessaires à leur développement : eau, air, réserves énergétiques fossiles et naturelles, minerais, espèces végétales et animales, les sols, ressources alimentaires.

Leur potentiel dépasse la demande

Outre le rayonnement direct, l'énergie solaire perçue par la Terre est directement responsable des vents (énergie éolienne), du cycle évaporation-précipitation de l'eau (hydraulique) et de la photosynthèse (biomasse).

Mesurer l'insolation à la surface du globe, la vitesse des vents, ou estimer l'énergie potentielle des fleuves permet d'évaluer la borne supérieure de la ressource. Même s'il est limité par le flux solaire, le potentiel est immense : avec plus d'un milliard de térawattheures par an (Twh/an), il dépasse largement la demande qui s'est élevée en 2007 à 16.000 Twh/an. Cependant, les technologies actuelles ne permettent d'en exploiter qu'une infime partie.

Ressources de la Terre : eau, air, réserves énergétiques fossiles et naturelles, minerais, espèces végétales et animales, les sols, ressources alimentaires.

2/ Une Terre pleine de ressources

SCIENCE & VIE Hors Série > Juin > 2008
 

   
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